Quand le pouvoir Ouattara utilise les prisonniers politiques comme monnaie d’échange pour soumettre l’opposition à sa volonté

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Dans le cadre de la reprise du dialogue politique, un accord fut signé entre le gouvernement et le Président du FPI le 22 mai 2014. Étaient présents pour l’opposition : Michel Amani N’Guessan, Sébastien DANO DJEDJE, Henri AMOIKON ETTIEN, Alcide DJEDJE, Franck Anderson KOUASSI et le Président du FPI. Dans cet accord, il est écrit : « un peu plus de 150 personnes dont les dossiers ont été étudiés par la justice seront immédiatement mises en liberté provisoire ».

Il n’y eu que 50 libérations le 31 mai 2014. Le pouvoir ne respecta qu’une partie de son engagement au prétexte que le FPI n’appliqua pas les conditions de l’accord : Le point (h) y stipule : « Le FPI a promis de consulter les instances du parti et d’examiner la demande de levée de son mot d’ordre de boycott des opérations du RGPH », ce qui peut pourtant être interprété comme un engagement de moyen et non de résultat. Il y eu bien une consultation au sein du FPI pour la levée du boycott du recensement de la population. Personne ne fut contraint par le FPI à boycotter, chaque Ivoirien était libre de choisir de se faire ou de ne pas se faire recenser. La leçon à tirer de l’attitude peu humaine du gouvernement est effroyable : Le pouvoir Ouattara utilise les prisonniers politiques comme monnaie d’échange pour soumettre l’opposition à sa volonté.

Ces derniers jours, nous avons vu comment le gouvernement a encore joué de la violence politique au vu et au su du monde entier : Sébastien DANO DJEDJE qui avait pourtant participé à la réunion du 22 mai 2014 avec le gouvernement pour « surmonter la crise post-électorale de 2011 », Hubert OULAYE et Justin KOUA ont rejoint Raphaël DOGBO, Moïse LIDA KOUASSI, Adou ASSOA et beaucoup d’anonymes répartis dans les prisons d’Abidjan, Séguéla, Boundiali, Toumodi, Korhogo, Man, Dabou et du camp pénal de Bouaké, communément prévenus pour le motif sibyllin « d’atteinte à la sûreté de l’État ».

Ayant vécu cette douloureuse épreuve pendant 31 mois, je pense tous les jours à ces détenus qui pourrissent en prison depuis des années. Beaucoup ont été abandonnés par leur femme, ne peuvent pas payer la scolarité de leurs enfants et ne retrouveront pas leur travail. Une si longue captivité est assimilable à une mort lente. Nous demandons aux détenus de tenir bon et de demeurer dignes car ils sont dans nos pensées et dans nos cœurs.

Le Président par intérim du COJEP,
Agénor YOUAN BI

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