Si la transition n’avait pas existé au Togo, Winny Dogbatsè l’aurait inventé. Avant la courte période entre 1990 et 1993, le monsieur était plus moisi qu’un rat d’église. Puis vint la période de grasses vaches avec un certain Joseph Kokou Koffigoh. Nommé Premier ministre par la Conférence nationale, Joe pour les intimes s’était empressé de s’entourer des individus de sa localité, les fameux cadres originaires du grand Kloto, notamment Kpélé. Winny Dogbatsè, Jacques Apati Bassah, paix à son âme et autres étaient les hommes de confiance de Me Joseph Kokou Koffigoh. La primature sise à l’époque au palais des hôtes de marque était leur deuxième maison. Un lieu dont les murs portent encore les stigmates des tirs nourris des échanges de coups de feu entre la soldatesque de feu général Eyadema et les gardes de Koffigoh. L’herbe y a poussé telle une broussaille. Les lieux sont devenus répugnants.
Revenons au fait. L’une des plus graves erreurs de Me Joseph Koffigoh est qu’il avait très tôt fait confiance à ces individus sans savoir réellement à qui il avait affaire. L’homme pensait ainsi avoir à ses côtés des gens de confiance à même de l’aider à gérer les affaires publiques. Erreur, en quelques mois seulement, Koffigoh s’est rendu compte que, ceux qui l’entouraient étaient plus préoccupés par leur poche. Et Winny Dogbatsè l’un de ses conseillers était le plus chaud. L’ancien Premier ministre regrette cette collaboration douloureuse avec des individus de toutes les couleurs et aux dents longues qui n’avaient aucune ambition pour le pays.
Alléluia amen, heureux soient les arrivistes ! A peine appelés aux côtés de leur frère Joseph Kokou Koffigoh que nos amis natifs du grand Kloto annoncent les couleurs de leurs réelles intentions. Celles de piller vite et bien comme savent faire avec maestria Ali Baba et ses 40 voleurs. Ce fut en tout cas le début d’une nouvelle ère pour Winny Dogbatsè et les individus de sa race, pickpocket, roublards, menteurs. De tous, Winny Dogbatsè serait passé maître de plusieurs coups tordus. Il a laissé de mauvais souvenirs à son mentor Koffigoh à telle enseigne que les chemins de ces deux frères ne se croisent plus. Et pourtant qui l’eut cru ! Ils étaient bien au début on dirait des frères siamois, mais le nerf de la guerre, l’argent s’en est mêlé et a fini par les diviser au point de les transformer en ennemis jurés. Tel un diable, « Ega » pour ceux qui comprennent Ewé, une langue du sud du Togo, est venu tout gâter entre Koffigoh et son frère Dogbatsè. Aujourd’hui, l’un, Winny Dogbatsè jouit des fruits de ce qu’il a réussi à cacher à l’autre, Koffigoh qui s’en est sorti avec peu d’économies. Président de la Synergie des Hommes d’Affaires pour la Relance Economique (SHARE) par ici et candidat malheureux à la présidence de la Fédération Togolaise de Football par là, Winny Dogbatsè tisse sa toile avec les sous des Togolais amassés durant la transition. Si Koffigoh n’était nommé Premier ministre de la transition, seul Dieu sait ce que Dogbatsè et comparses allaient devenir au Togo. Dire que la valse des voleurs de la République continue sous les yeux impuissants des Togolais. La course au trésor reste ouverte. Prêt pour le départ !
Igomzikpe Malika Lynx.info