Et enfin, la Télévision Togolaise (TVT( sera sur satellite d’ici un mois au plus tard à la fin d’année. Le processus de numérisation va commencer en 2012 pour une durée de 18 mois et ce, pour un coût global de 19 milliards de F CFA à en croire le ministre de la communication togolais Djimon Oré.
31 juillet 1973- 31 juillet 2011, il y a 38 ans qu’est née cette chaîne de propagande du régime en place. En 38 ans de « bons et loyaux » services au profit du pouvoir de Lomé, la TVT est restée égale à elle-même, sinistrée et très en retard sur le monde. Une chaîne aux antipodes de la modernité et le matériel est obsolète et le personnel, obligé de travailler dans des conditions épouvantables. Il y a trois semaines, un coup de foudre a retenti dans le ciel du centre ville de Lomé et fait tomber en panne ordinateurs et autres outils de de diffusion et de sauvegarde d’images de la télé. Depuis ce coup de foudre, les ingénieurs de cette chaîne publique sont obligés de courir dans tous les sens comme de beaux diables pour assurer le strict minimum. Même avant cette intempérie naturelle, la plupart des divisions de la TVT peinaient à fonctionner normalement car le matériel de travail faisait défaut. Voici une chaîne où l’internet est un luxe à l’heure des TIC.
De par le passé, les ministres de la communication qui se sont succédé au poste, se sont contentés de manger et de partir comme le dirait l’autre. Aucun n’a songé demander de mettre la TVT sur satellite et de numériser son matériel de diffusion. De Solitoki Esso en passant par feu Koffi Panou et Pitang Tchalla encore en vie, personne n’a pensé au devenir de cette chaîne et au statut du personnel qui y travaille. C’était des sujets à ne même pas aborder tant le refrain du régime était connu de tous : « Les caisses sont vides ». Il a fallu que les instances internationales de régulation des télécommunications audiovisuelles montent au créneau pour fixer l’échéance de 2015 comme étant la date à laquelle, toutes les chaînes de radiotélévision devraient émettre en numérique et non en système analogique pour que le pouvoir en place se réveille de son long sommeil. Et enfin décider de mettre sur satellite et de numériser la chaîne nationale.
Pour la couverture du territoire national, c’est difficilement que nos compatriotes arrivent à capter la TVT. A propos du matériel technique, la Télévision Togolaise est encore à des années lumière de ses consœurs de la sous région. Toutes à l’exception de la télévision nationale bissau-guinéenne étaient sur satellite depuis. La plupart des chaînes de la sous région sont des offices et ont des budgets autonomes avec des personnels quyi s’en sortent mieux. À la TVT, la galère a élu domicile au point de ne plus vouloir quitter les lieux. Kuessan Yovodévi, le nouveau maître de la TVT se bat comme il peut pour inverser la tendance mais si la volonté politique ne s’y met, ses efforts seront vains.
Au fait, aller sur satellite suppose aussi une lourde responsabilité à assumer. Les responsables devraient dorénavant veiller à améliorer les programmes pour intéresser davantage les téléspectateurs qui seront plus nombreux à travers le monde. Il faudrait divorcer d’avec des émissions tirées par les cheveux qui n’apportent grand-chose aux téléspectateurs sauf à assurer de petites prébendes à leurs réalisateurs et concepteurs. Et puis, ces émissions qui ont tendance à se ressembler et dont les noms changent mais les contenus diffèrent peu, doivent être revues et corrigées. Tout ceci pour améliorer l’image de la TVT au sein de l’opinion qui croit toujours qu’elle ne fait pas assez d’efforts pour se faire désirer. Au lieu de proposer à longueur de journées de petits comptes rendus de manifestations aux téléspectateurs, la TVT ferait mieux de solliciter plus de moyens pour réaliser des reportages captivants et intéressants sur des sujets croustillants de l’heure. Il y va de sa survie dans ce monde aussi compétitif où les uns et les autres ont soif de découvrir du nouveau, toujours du neuf. dans l’espoir que la France ne vienne avec sa Licorne bombarder notre joyau comme elle l’a fait avec la RTI ivoirienne.
Désirée Bigui Lynx.info