Pour que le CNT en Libye parvienne à vaincre le nationaliste Mouammar Kadhafi, il a fallu ratisser dans toutes les banques européennes et américaines, le fruit de 42 ans d’épargne des Libyens. En Côte d’Ivoire, Ouattara a d’abord fait braquer, pour un premier temps, la BECAO d’Abidjan. Les munitions et les kalachnikovs devenant de plus en plus rares, il a ordonné à ses « coyotes » de récidiver. Résultat, la BECAO de Man et de Bouaké sont coup sur coup braqués et les milliards partis dans plus de munitions et de kalaches. Le soldat Abdoulaye Traore (AB) qui était de la partie témoigne : «…donc il fallait trouver un système pour casser la banque pour trouver de l’argent et payer les Pa et les Rpg, etc. Ils ont demandé un montant. C’est comme la campagne d’Alassane Ouattara. Sa campagne, c’est l’argent de la BCEAO qui l’a financée. Voyez bien, est-ce qu’un homme, même s’il a travaillé pendant cent (100) ans, peut-il avoir l’argent de la sorte ? Comment ? Soyons clairs, soyons dans la logique, disons-nous la vérité. Il n’a jamais été Président, comment a-t-il pu avoir cet argent pour faire cette campagne qu’il a faite ? On sait d’où ça provient, on sait qu’il y a eu trois agences attaquées : Korhogo, Man, Bouaké. Et on sait les contenus qui sont partis, on sait! Son émissaire venu chercher l’argent, on connait ; les soldats burkinabés venus chercher aussi, on connait ! L’immatriculation de la voiture burkinabé venue convoyer l’argent, on connait ! Donc, qu’ils arrêtent de fatiguer le président Gbagbo. Ce sont eux-mêmes qui ont pris l’argent de la BCEAO pour faire leur campagne. Nous, on a pris des morceaux- morceaux, moi, je reconnais ce que j’ai pris, mais que chacun reconnaisse ses faits !»
Chez nous au Togo, il y a un certain Fabre qui a bien la volonté d’en découdre avec une dictature vielle de 44 ans. Mais ici, le nerf de la guerre, c’est à dire l’argent, fait défaut, sinon terriblement. Pour se présenter aux élections présidentielles de mars 2010, l’argent faisant défaut, et Faure qui avait déjà une longueur d’avance sur son concurrent Fabre ne s’était pas fait prier. Alors que tout le FRAC cherchait encore comment mettre de l’essence dans leurs voitures de convoie, le fils à Gnassingbé était vêtu de blanc et battait campagne au ciel en hélicoptère. Hilares de cette campagne à l’américaine, les observateurs de l’UE remarquaient une campagne disproportionnée et inégale comme le demandaient les textes sur la loi électorale. Même ton du côté du patron du PRR, Nicolas Lawson, qui s’est senti ridicule avec sa « voiture bâchée » et qui trouvait que le RPT avait toutes les régies de l’Etat à sa disposition. Le ministre de la justice Kokou Tozoun avait trouvé la parade : « Le Chef d’Etat a beaucoup de fans et d’amis. Ce sont ces personnes qui ont fait des dons pour lui ». Et il a raison l’enfant de Tohoun. Au Togo quand on tue beaucoup et quand on affame ses concitoyens, on se fait aussi facilement des fans et des amis ! Pis, les tricots à l’effigie de Jean-Pierre Fabre seront même bloqués pour un temps par la douane togolaise qui bricolait avec des taxes à payer. Le tout sur fond d’une campagne archaïque, Jean-Pierre Fabre aurait selon nos sources tendu la main à un Chef d’Etat de la sous-région qui est de surcroît un inconditionnel de Faure. La bataille ne pouvait être gagnée. Mais il fallait faire avec.
Aucune urne ne chassera Faure du pouvoir
De deux choses, l’une. Soit les Togolais se retrouvent au sein d’un creuset libérateur pour pousser le « fléau Faure » à prendre la clé des champs ou soit les Togolais proclament le pays en un Royaume et on se met tous aux pieds du Prince. Une troisième formule ne peut être discutable. D’autant plus que, au sein du FRAC, il y a ceux qui émargent chez Faure. Les autres, comme Kofi Yamgnane, étaient bien au milieu des Togolais pour le décor. Et dans l’opposition entière, il y a encore tous ceux qui trouvent que Faure serait le moindre mal. Les cas les plus visibles sont ceux du CAR et de la CDPA. Au bout de plus de vingt-et-un (21) ans de lutte jalonnées de roublardise, de trahison, et d’intrigues, les deux logorrhées des deux partis que sont l’avocat Yaovi Agboyibor et le mathématicien Léopold Gnininvi ne peuvent comprendre pourquoi un Jean-Pierre Fabre serait plus aimé des Togolais qu’eux, les « pères fondateurs » de la démocratie togolaise. Faut-il faire remarquer que les deux rentrés pour « changer » les habitudes du RPT sont ressortis plus rpétistes que jamais ! Et comme l’opposition togolaise dans son ensemble ne connait pas son ennemi ou bien mieux feint de connaître l’ennemi commun, il est clair que Faure peut se frotter les mains.
Aussi, quarante années de dictature sans transition signifie-t-il que beaucoup de pans entiers de la société togolaise sont rentrés dans les escarcelles des Gnassingbé. Le clergé par exemple est devenu une boîte pensante de la dictature avec une cohorte de prêtres tout aussi nuisibles et dangereux que les loubards de Faure et les plumitifs de tous poils qui ne se sentent même plus obligés de se masquer quand ils tirent tout un pays vers le bas. Mgr Barrigah et ses hommes sont tellement hypocrites qu’il ne faut plus être un fakir pour connaître pour qui ils roulent depuis le début de leur comédie. Il est à remarquer ici que les procès-verbaux ramassés à la CESAL étaient bien un coup fourré de l’Eglise catholique. Signe des temps, les Togolais attendent toujours un mémorandum des hommes de dieu sur les élections de mars 2010. Auront-ils enfin le courage de dire ce qui s’est passé ?
Et puis, l’argent des Gnassingbé est si immensément immense que Faure peut s’acheter même Dieu. On parle lors du procès de son frère cadet Kpatcha de la bagatelle somme de 37 milliards rien que pour se faire réélire. Et le fanatisme observé par un simple député européen, tel qu’un Louis Michel, à Lomé à l’encontre de Faure témoigne bien de cette richesse en valisettes noires qui emporte tout le monde sur son passage telle une tornade blanche.
Vaincre Faure par les urnes peut se révéler être un travail de Sisyphe. Il y a bien d’autres voies plus efficaces et rapides. Et Jean-Pierre Fabre sait quoi faire pour libérer définitivement le Togo. Quand on sait que nous avions fait notre revolution dans les années 1990 sans venir à bout de la dicature, il est à craindre que plusieurs vers étaient dans le fruit. Et il appartient à Fabre de les detecter au besoin par des insecticides afin que le Togo soit débararssé définitivement des traîtres !
Djima Matapari Lynx.info