Togolaise, togolais,
Conformément au calendrier de la vie politique et institutionnel de notre pays, le peuple togolais est appelé à se rendre aux urnes, le 4 mars 2010 pour désigner le candidat de son choix à la magistrature suprême.
Dans ce cadre et comme le prévoit le déroulement des opérations, les candidats en lice dans ces consultations démocratiques majeures, s’engageront à compter de demain, mardi 16 février 2010, et pendant deux semaines dans une campagne électorale pour présenter, expliquer et défendre leur programme politique face à l’électorat.
A la veille de cet événement capital dans la vie politique de notre nation, je voudrais adresser mes sincères félicitations à toutes les institutions politiques et aux diverses organisations qui se sont investies dans la préparation de ce processus électoral. A tous les pays amis et partenaires au développement qui nous ont apporté leur précieux concours en vue de faire de cette élection une nouvelle réussite démocratique, j’exprime mes sentiments de fronde gratitude.
Au nom du peuple togolais, je voudrais rendre un vibrant hommage à son Excellence, Blaise Compaoré, président du Faso et médiateur du dialogue inter togolais, pour sa disponibilité constante dans l’accompagnement du processus électoral dans notre pays. Comme nous le savons tous, le peuple togolais a prouvé sa maturité démocratique en faisant des législatives de 2007, un succès politique salué par la classe politique et la communauté internationale.
Togolaise, togolais ! Depuis cinq ans chacun de nous contribue avec foi, conviction et persévérance à l’exaltante œuvre d’édification d’une nation réconciliée avec elle-même, d’une nation démocratique, moderne et prospère. Les vertus citoyennes individuelles qui sous tendent cette action collective et salvatrice sont déterminantes dans la préservation et le renforcement de l’esprit de concorde et de fraternité qui donne la plénitude de son sens à l’œuvre des bâtisseurs d’avenir, tant il est vrai qu’aucun Etat ne peut se construire ni se développer dans la violence et l’anarchie. C’est pourquoi j’exhorte l’ensemble de la classe politique et toutes les forces vives de la nation à poursuivre leurs efforts pour bannir à jamais la violence dans notre pays.
Je les invite à jouer pleinement leur rôle de sentinelle et de défenseur de la paix et de la non violence ; paix et non violence si nécessaires à la fraternité républicaine tout au long de ces quinze jours de campagne. En 2007, nous avons su administrer la preuve éclatante que la campagne électorale peut et doit donner lieu aux débats d’idées, à la confrontation de projets de société sans pour autant dégénérer dans la violence et l’affrontement physique.
Nul n’ignore combien je suis fermement et résolument opposé à la violence politique, à l’injustice et à l’impunité. C’est pour matérialiser cette volonté que conformément au vœu de l’ensemble des acteurs du dialogue politique, nous avons installé la commission vérité, justice et réconciliation, le 29 mai 2009 pour exorciser notre conscience nationale traumatisée, assainir et raffermir le sens de la solidarité citoyenne dans l’esprit de toutes les filles etde tous les fils de notre nation.
Beaucoup d’efforts ont été faits en vue de réconcilier, au-delà des adversaires politiques, nos laborieuses populations déterminées plus que jamais à s’unir pour la construction et le développement de notre pays. Comme vous pouvez le constater, c’est une mission sacrée, délicate et difficile à laquelle s’est attelée cette commission. Voilà pourquoi nous devons éviter à tout prix de susciter de nouvelles tensions au cours du prochain scrutin, qui, tout au contraire doit permettre à la nation togolaise de réaliser une nouvelle avancée qualitative dans la voie de la réconciliation et de l’unité.
Mes chers compatriotes, dans le déroulement du processus salutaire ainsi amorcé pour garantir à ces élections un climat d’apaisement social et de concorde national, j’apprécie tout particulièrement le rôle joué par les organisations de la société civile, par les responsables religieux et traditionnels mais aussi par les leaders politiques dans notre pays ; et je me fais le devoir de les en féliciter. Nous devons continuer dans cette voie en vue de permettre à nos populations de vivre cette période sensible de campagne électorale sans heurts ni violence.
C’est à cette seule condition que nous pourrons conforter notre rupture définitive avec les cycles de violences qui ont souvent émaillé nos processus électoraux. J’ai toujours considéré et je n’ai cessé de le répéter que l’élection présidentielle n’est pas une épreuve mortelle ni une occasion d’affrontement physique ou ethnique ; elle ne doit pas être un terreau de violence insensée et d’actes de vandalisme. Il faut plutôt la percevoir, la vivre et la mener comme un moment de délibération démocratique, honnête et responsable dans le respect de l’esprit républicain. C’est donc en considération de toutes ces exigences légitimes que des dispositions sont prises pour renforcer le climat de paix et de sécurité sur toute l’étendue du territoire national pour permettre à chaque citoyen d’opérer en toute quiétude le choix du candidat qui l’aurait convaincu dans son programme politique.
C’est l’occasion pour moi de saluer le travail préventif appréciable que réalisent déjà les forces de l’ordre en particulier la force de sécurité élection présidentielle 2010 chargée de sécuriser cette élection.
Mes chers compatriotes, togolaise, togolais,
Au cours de ces cinq dernières années, nous nous sommes résolument attelés à mettre en œuvre la politique de réconciliation nationale. Notre souhait à tous est qu’au soir du 04 mars prochain, la stabilité que nous avons su maintenir soit préservée et qu’elle nous ouvre l’horizon d’un avenir plus radieux. C’est dans cette heureuse et prometteuse perspective que j’invite toutes les forces vives de la nation et les paisibles populations de toutes les localités qui seront visitées, à réserver un accueil citoyen et cordial aux différents candidats. Nous devons éviter pendant cette période électorale sensible, tout débordement, tout acte qui pourrait conduire à des confrontations inutiles et ébranler nos acquis politiques et démocratiques. De notre volonté de nous accepter mutuellement en dépit de nos divergences politique, dépendra le nouveau succès que nous voulons imprimer à ce scrutin que nous souhaitons tous libre, transparent, équitable, démocratique et sans violence.
Je souhaite vivement qu’au lendemain du 4 mars prochain, chaque électeur togolais se réjouisse d’avoir voté dans le calme et le respect strict des règles du jeu démocratique et accepte de continuer à s’investir avec ardeur et saine émulation à la grande et noble œuvre de la reconstruction et du développement de notre cher pays, et ce quel que soit le vainqueur.
Que notre maturité politique et notre sens patriotique continuent d’être les puissants leviers devant nous permettre de tendre davantage vers cet idéal pour le bonheur de toutes les composantes de notre communauté nationale.
Je souhaite donc bonne chance à tous les candidats et que le meilleur gagne.
Que le Dieu bénisse notre cher pays le Togo.
Publié le 15/02/2010