Le général Diendéré est déjà inculpé de crimes contre l’humanité.
Le général Diendéré a été inculpé le 12 novembre dans le dossier Sankara des chef d’inculpation suivants: attentat, assassinat et recel de cadavre, a affirmé un membre du parquet à l’AFP.
L’enquête sur la mort de Sankara a été ouverte fin mars 2015 cinq mois après le renversement de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue après deux journées d’insurrection populaire fion octobre 2014. Le sujet de la mort de Sankara, devenu une icône en Afrique, était tabou sous ses 27 ans de régime.
Le général Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, était le chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a tenté de mettre fin au régime de Transition issue de l’insurrection et du départ de Compaoré. Plusieurs de ses anciens membres avaient déjà été inculpés dans le cadre de l’enquête sur la mort de Sankara.
Surnommé le Che Africain, le capitaine Sankara a été tué, après quatre années au pouvoir, le 15 octobre 1987 lors d’un putsch qui a porté son compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir et qui a été soupçonné d’avoir commandité le meurtre. Douze autres personnes avaient été tués en même temps que l’ancien président.
Cette enquête, dont les résultats étaient très attendus, vise à lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de la mort de Thomas Sankara. Officiellement sous le régime Compaoré, Sankara était décédé de mort naturelle, à 37 ans.
En réalité, selon plusieurs témoignages publiés, un commando a abattu le père de la révolution le jeudi 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente, siège du gouvernement en plein centre de Ouagadougou, alors qu’il était en tenue de sport rouge, le jeudi étant une journée de sport de masse obligatoire pendant la révolution.
Selon l’autopsie réalisée cette année après exhumation du corps fin mai, M. Sankara a été criblé de balles. Le rapport des tests d’ADN qui doivent confirmer qu’il s’agit bien du corps de Sankara, est prêt mais n’a pas encore été transmis au parquet, a indiqué le parquet.
Dans le cadre de l’enquête sur le putsch raté du 17 septembre, le général Diendéré est déjà inculpé de crimes contre l’humanité. Amnesty international avait estimé que l’unité putschiste avait fait preuve d’un mépris flagrant pour la vie humaine.
Que des soldats ouvrent le feu sur une foule de manifestants non armés, dont des enfants, avec des armes automatiques, est un flagrant usage excessif de la force qui constitue un crime de droit international, avait estimé Amnesty.
Oeil D’Afrique
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