La résistance et le terrorisme sont deux mots à très forte charge émotionnelle pour les démocrates du monde entier.
Le premier pour d’évidences raisons historiques, le second à cause de son actualité.
La résistance a une certaine légalité dans l’illégalité et se justifie par l’assentiment tacite ou déclaré d’un peuple ou d’une nation.
« La résistance est un phénomène physique qui s’oppose à une action, à un mouvement. Elle peut s’opposer à des idées ou à des actes que l’on estime aller à l’encontre de nos convictions, de nos croyances et peut se faire aussi bien à l’échelle de l’individu qu’à l’échelle de toute une nation »
« Une action violente et criminelle qui a l’appui de la population c’est de la résistance, sans l’appui de la même population c’est du terrorisme.
Le terrorisme apparaît comme la tâche aveugle, le contretype de la résistance.
Le terrorisme est une forme cynique ou désespérée de la résistance.
Par exemple le terrorisme religieux, met le crime au service du fanatisme, du viol des consciences et de la négation de l’autre.
Partout où il s’exprime, il conduit à la déchéance des libertés, au mépris de la vie et insulte à l’innocence »
Les résistants de la deuxième guerre mondiale n’oublient pas la grandeur de la résistance sous l’occupation et les sacrifices de tant d’hommes et de femmes à l’idéal de la fraternité, de la liberté et du progrès.
Cet idéal rappelle l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme de 1789
Le droit à la résistance est placé au rang des droits naturels, qu’il s’agisse du droit de la personne, des règles d’ordre public ou de la notion d’indépendance nationale et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
La résistance est considérée comme un droit fondamental et universel, quelles que soit l’origine de l’oppression face à l’injustice, aux arbitraires, aux totalitarismes et aux dictatures.
La résistance devient un devoir, l’obéissance une complicité ou à tout du moindre une faiblesse.
Tout homme de bonne volonté ne peut rester à la lutte que mènent les opprimés.
La résistance engage la solidarité universelle, et elle symbolise la liberté dans le droit sans laquelle l’ordre et la paix ne sont que violence et silence.
A* RESISTANCE ACTE DE GUERRE
Si la résistance trouve une approbation unanime des démocrates et des résistants y compris en extrême limite lorsqu’elle se manifeste par des actes d’une violence terrible et s’assimile ainsi à la guerre, il n’en est pas de même du terrorisme.
Tout dans le terrorisme est étranger à notre idéal.
La résistance armée peut, en effet, être amenée à conduire des actions violentes comparables à celles employées par les terroristes.
Pour les démocrates, cet aspect de la résistance est un acte comparable à l’acte de la guerre.
Sabotage des voies ferrées, des réseaux routiers (ponts,) embuscades, plastifications des voitures des actrices et acteurs de la dictature et de l’étau à la privation de la liberté.
Désorganisation du circuit économique pour empêcher de racketter la population.
Privation de la liberté des membres de l’étau, désorganisation des réseaux d’influence sur la population.
Isoler les membres de l’étau en les privant de l’information et des secours d’expatriation possible.
Sabotage des garnisons et des réseaux de communications (référence à la révolution cubaine).
B*OBJECTIF DE LA RESISTANCE.
Le but à atteindre est d’effacer les perturbations engendrées par une agression, et profiter pour reconstruire et établir un ordre amélioré, plus juste, plus fraternel.
La résistance se conçoit sous deux formes : active et passive, chacun étant utilisée en fonction de l’appréciation et du tempérament de chacun, du contexte sociopolitique et du but visé.
La résistance qui implique la violence se justifie par la méthode à l’acte du discours, l’effort de soutien d’un dialogue inachevé ou qui n’a pas abouti.
Il est important de noter que l’association de la réflexion, de l’acte et du discours, implique la notion de responsabilité qui est une donnée fondamentale de la résistance.
La résistance qui s’inscrit toujours dans le cadre de la défense ou du rétablissement de la démocratie, est le résultat d’une spontanéité, d’une pulsion collective, d’ordre purement moral, non violente, et ou active, en opposant la violence à la violence par la lutte armée.
Bien que les bavures soient inévitables, la résistance s’entoure de certains principes moraux, choisit ses cibles et insère son action dans un mouvement structuré avec un objectif bien établi la libération du peuple pour l’idéal démocratique.
C*CONSTRUIRE LA DEMOCRATIE
Pour permettre de trouver une issue à la résistance et mettre fin à la crise sous réserve d’une prise aigue de la réalité ;
Les deux camps doivent s’asseoir autour d’une table pour mettre en place un système qui permet de s’exprimer pleinement en toute liberté, la limite que le jeu démocratique pose à la liberté des uns et des autres.
Le respect de la majorité dans une élection au travers des représentants qu’elle s’est donnée.
La minorité s’exprime en alertant l’opinion publique, usant de son droit d’expression.
Les règles de jeu sont clairement posées dans ce système :
*Séparation de l’église et de l’état
*Séparation des pouvoirs législatifs et exécutifs
*Liberté d’expression et d’association
*Elections libres et régulièrement programmées
*Droit à la propriété
*Egalité des droits pour tous, notamment à l’éducation, à la santé et à la sécurité qui implique en retour égalité des devoirs pour tous.
*Fonctionnement impartial de la justice et le bannissement de l’impunité.
*Interdiction constitutionnelle du régionalisme et de l’ethnicité.
La manifestation permanente de la libre expression de toutes les idées, ouvre droit à un dialogue permanent à travers tous les moyens du débat démocratique, entraine les actrices et les acteurs à trouver une solution
La conclusion ne s’impose que le refus de l’arbitraire par le débat démocratique rejette dans la résistance pour combattre une minorité de groupuscules s’organisant clandestinement et entendant à imposer leurs vues par la violence, contre le choix de la majorité et refusant le débat démocratique et le respect de la constitution. (Voire les hold-up des élections antérieures de 1998 à 2010)
Jacob ATA-AYI