Le silence coupable de la CPI, de la France et de Ban-Ki-Moon face aux exactions perpétrées par le régime de Dramane Alassane Ouattra sur les populations ivoiriennes, depuis la partition de notre pays par la rébellion soutenue par la France de Chirac puis de Sarkosy, démontre que la grave crise politico-militaire postélectorale n’est que l’oeuvre de ces derniers. Voilà pourquoi il est opportun de leur poser cette question fondamentale à la veille de la présidentielle de 2015 : « Quel sera le STATUT POLITICO-JURIDIQUE de Dramane Ouattara une fois « son mandat » terminé, puisqu’il prétend organiser des élections transparentes en Côte d’Ivoire alors que sa candidature est illégitime? » Ayant été incapable de modifier l’article 35 de la Constitution de notre pays et de s’accrocher à l’article 48, de quelles prérogatives jouit-il dans le cadre de l’organisation des élections présidentielles ivoiriennes ? Confessant, lui-même, qu’il tient sa légitimité de la France et de Ban-Ki-Moon (la fameuse communauté internationale) son mandat fut celui d’un gouverneur et non d’un président de la République ivoirienne, qui ne peut être déclaré vainqueur que par une Cour Constitutionnelle légitime de notre pays. L’illégitimité de sa candidature rendra illégitime tous les actes politiques posés par les autorités qu’il a nommées à la tête des Institutions. Il a confirmé, durant tout « son mandat », son statut de gouverneur installé par la France à travers ses marchés gré à gré, l’exploitation de ses différents chantiers. Les attributions d’un gouverneur sont en effet clairs : « Les gouverneurs envoyés par la métropole, ne regardant pas le pays qu’ils administrent comme celui où ils doivent passer leur vie entière, goûter le repos et jouir de la considération publique, n’ont aucun intérêt à y faire germer le bonheur et la vraie richesse. Ils savent qu’ils seront considérés dans la métropole en proportion de la fortune qu’ils y rapporteront, et non en raison de la conduite qu’ils auront tenue dans la colonie. » SAY, Écon. pol.,1832, p. 236. Ce témoignage nous permet de mieux saisir les expressions des partisans du président Gbagbo au sujet de la croissance de Dramane qu’ils qualifient, à dessein, de “croissance appauvrissante”. Si Dramane Alassane Ouattara s’obstine à organiser les élections présidentielles ivoiriennes de 2015, malgré l’illégitimité de sa candidature, il troquera ses vêtements de GOUVERNEUR contre ceux d’USURPATEUR. Pour Rousseau et John Locke l’usurpateur est celui qui s’empare du Pouvoir au mépris du droit et de la justice. Il n’entretient que des relations de force avec les individus ; et se retrouve, en quelque sorte, dans l’état de nature. L’illégitimité de la candidature de Dramane Ouattara et l’existence d’armées parallèles à son service feront de lui un usurpateur à la fin de son mandat de gouverneur (pour le compte de la France et de Ban Ki-Moon), parce que selon Spinoza et Locke, seule la légitimité est le régulateur du droit de l’État, qu’il s’agisse de l’instauration du Pouvoir ou de son exercice, car la justice politique est légale ou elle ne l’est pas. Houphouët Boigny luttait pour l’égalité des droits entre les citoyens français et africains, Laurent Gbagbo combat aujourd’hui pour la souveraineté des nations africaines. Il s’agit, en réalité, d’un même combat si nous nous conformons à la Constitution de la France qui a inspiré la nôtre. La Constitution française de 1958 définit, en effet, les principes fondamentaux de la souveraineté nationale. Elle dispose que « la Souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum.» (art. 3). Elle souligne que la souveraineté est une et indivisible, puisqu’« aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice » (art. 3). Le vote est l’expression de la souveraineté. Le rôle des partis et groupements politiques, dans la formation démocratique de l’opinion et dans le fonctionnement des institutions, est aussi expressément reconnu. Ils « concourent à l’expression du suffrage » (art. 4). Ces principes font du peuple la seule source du pouvoir. Tous les actes politiques posés en son nom n’ont de légitimité que lorsqu’ils ne visent qu’à conforter sa souveraineté. Dramane Ouattara et son groupe ethnique (son clan et son parti le RDR) ne peuvent s’attribuer la souveraineté du peuple ivoirien que lui concède sa Loi fondamentale. Pourquoi les français observent-ils chez eux ces principes fondamentaux de la démocratie et sèment la zizanie dans nos pays africains ? Il s’agit de se conformer simplement à ces règles
fondamentales pour que la Côte d’Ivoire retrouve la paix. Après avoir installé un gouverneur à la tête de notre pays, la CPI, la France et Ban-Ki-Moon sont-ils prêts à accompagner un usurpateur ? Dramane Ouattara est un homme politique africain transgénique dont le rôle est de transférer, au moyen d’une sorte de transgenèse politique, le gène de la division, de l’impunité, de l’obscurantisme politique, du complexe d’infériorité, dans l’ADN de notre jeune démocratie, afin que nous restions ces pauvres nègres au sourire béat qui pouffent de rire quand cet homme, au regard hautain, utilise le langage propre à leur terroir telle que l’expression : « enjailler », en vue d’endormir leur méfiance. Dramane Alassane Ouattara, cet homme inaccessible, perché dans sa tour d’ivoire, une fois installé par ses mentors, mais prêt à se vautrer dans la boue de San Pedro, quand il s’agit de quémander leur vote, ignore, en effet, que ces paroles, cet argo des fils de Baby (Abidjan) ne font que refléter l’état d’âme d’un peuple qui refuse la politique assimilationniste, la condition de servitude dans laquelle veulent nous maintenir ses maîtres. « Baby », diront les Ivoiriens est « esprit », voilà pourquoi de nombreux jeunes ivoiriens ont été fascinés par la figure de Thomas Sankara, et accueillent, avec beaucoup d’enthousiasme, les propos du député Burkinabé Hervé Ouattara, prêt à mener le combat de la démocratie avec les démocrates ivoiriens. L’esprit ne peut, en fait, être emprisonné par les frontières d’une Nation. Le capitaine Thomas Sankara était à la tête d’un pays respecté de tous parce qu’il avait su inculquer à son peuple la dignité, c’est ce qu’incarne aujourd’hui Gbagbo. A la tête du Venezuela, nous avons pour président un ex-chauffeur de bus capable de construire des routes et des ponts. Dramane ne fait donc rien de nouveau sous les cieux à travers ses chantiers à dormir debout. La priorité des Africains est la démocratie, la souveraineté, des atouts nécessaires pour transformer, par exemple, notre cacao par les Ivoiriens et non par les Turcs (avec tout le respect que nous avons pour ce pays mais chaque pays se soit de lutter pour ses intérêts). Sommes-nous certains que ces Turcs ne sont pas des prête-noms ? Que pouvons-nous attendre , en fait, de Dramane un candidat illégitime qui foule aux pieds la Constitution de notre pays, et prend le peuple tout entier en otage, avec l’aide de la CPI, de la France, de Ban Ki-Moon et de ses milices armées?
Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)