C’est aux Etats-Unis qu’il débute sa carrière comme économiste au FMI, dont il deviendra directeur général adjoint en 1994. Après avoir occupé divers postes à la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO), il est appelé à Abidjan en 1989 par le président Houphouët-Boigny pour gérer une situation de crise économique. Il sera nommé Premier ministre en 1990 et le restera jusqu’à la mort du président en décembre 1993.
Si ses fonctions au FMI, qu’il reprend de 1994 à 1999, ne l’empêchent pas de se présenter aux élections présidentielles de 1995 et de 2000, la querelle née en Côte d’Ivoire autour de sa nationalité controversée au regard du nouveau Code électoral de 1994, y fait barrage (il est présumé avoir un père burkinabé).
Avec le Rassemblement des républicains (RDR), créé en 1994 par Djény Kobina, et qu’il dirige depuis 1999, “ADO” est à la tête de l’une des principales composantes de l’opposition ivoirienne.
Aux ivoiriens, il a commencé au début de sa saga, à se présenter comme étant le fils de Nabintou Cissé puis de Nabintou Ouattara. Expliquant, face à la curiosité des Ivoiriens, qu’il s’agissait de la même personne, dont le nom aurait changé du fait du mariage musulman qu’elle aurait contracté. Les doctes en islam, ont à ce jour, du mal à accepter cette explication. Mais pour la paix social, tous les ivoiriens ont tourné la page illisible de son histoire personnelle avec sa « génitrice » qu’il fera naître tantôt à Dabou, tantôt à Odienné.
Quand un prestidigitateur s’introduit dans l’arène politique, les limites de l’impossible se rétrécissent fortement. A preuve : Les ivoiriens se souviennent comme si c’était hier, Alassane Dramane Ouattara, brandissant au Palais de congrès de l’Hôtel Ivoire, le passeport ivoirien (vert) tout neuf de son grand-père, Ibrahim Cissé né en1868 à Gbélégban (Odienné). A l’occasion du forum de la réconciliation nationale initié par le Président fraîchement élu, Laurent Gbagbo, pour panser les plaies grâce à cette catharsis, les ivoiriens (re) découvraient l’homme masqué, Ouattara, dans sa dimension de « manipulateur ». Désireux de démontrer que sa mère et son père dont la carte nationale d’identité a été établie selon lui le 20 mars 1963 à Dimbokro, sont tous les deux d’origine ivoirienne. Voici encore, quelques unes des ‘‘grandes’’ déclarations de Alassane Ouattara, cet homme incapable de citer en Côte d’Ivoire où il dit avoir fait son enfance, des noms de ses amis d’enfance, d’école primaire ou de quartier de Dimbokro :
– En 1995, il affirmait en visite en France devant les médias internationaux «… on m’empêche de me présenter parce que je suis du nord et musulman…» Ce protestant ouvrait ainsi la boîte de pandore, en introduisant la religion et l’ethnicisme dans la politique. Pour la première fois de l’histoire du pays d’Houphouët, un candidat à l’élection présidentielle se faisait passer pour une victime, à cause de son appartenance religieuse et communautaire. Très grave…
– En 1999 il a dit : «Lorsque je frapperai ce régime, il tombera comme un fruit mûr ». Henri Konan Bédié alors chef d’Etat, qui avait émis à l’encontre de Alassane Ouattara un mandat d’arrêt international pour « faux et usage de faux sur la nationalité Ivoirienne », fera ainsi l’amer expérience du revanchard Ouattara qui, par le biais des « jeunes gens » (des soldats de l’armée ivoirienne), l’enlèvera du pouvoir par un coup d’Etat: En décembre 1999. Dans l’effervescence de cette chute de son adversaire politique, Alassane en extase dira à ses militants ceci : «Quand un Ouattara dit quelque chose, il le fait»…
– C’est ce même Ouattara Alassane qui en 2000, promettait: «….si ma candidature est rejetée…. je rendrai ce pays ingouvernable…» Le président de la Cour suprême M Tia Koné qui avait alors invalidé sa candidature, ne se doutait pas, à l’instar des ivoiriens que Alassane Dramane Ouattara mettrait à exécution ses menaces.
En 2002, à seulement deux à trois jours après l’attaque du 19 septembre, Ouattara réfugié au 43ème BIMA, répond à Affi N’guessan qui sollicite l’activation des accords de défenses en la Côte d’Ivoire agressée, et la France. Croyant à une invasion étrangère. Parce qu’au début, on ne savait pas qui attaquait…
Et bien, Ouattara lui, savait très bien qui étaient ces assaillants. Il a alors répliqué en disant : « …C’est une affaire interne à la Côte d’Ivoire, la France n’a pas à se mêler…». Question : Comment le savait-il, on ne connaissait alors,ni Soro Guillaume, ni Tuo Fozie, ni Sherif Ousmane…
– En 2003, le président Gbagbo de retour d’un voyage qu’il jugea fructueux avec Jacques Chirac, disait : « nous sommes d’accord que la priorité, c’est le désarment… »
Réplique de Alassane Ouattara, précédé par Cissé Bacongo, à l’époque son répondeur automatique: « ….Non, non, la priorité, ce n’est pas le désarment, la priorité c’est la question identitaire », sous-entendu, les rebelles doivent garder les armes jusqu’à ce que le problème ”identitaire” ou de papier soit réglé… -Affi N’guessan et le FPI exigent le désarment avant les élections.
Réponse de Ouattara : «…on peut faire les élections sans désarmement,… il y a eu des élections en Irak et en Afghanistan sans qu’il n’y ait eu désarment…».
– A propos des Forces de Défense et de Sécurité nationale qu’il ne porte pas du tout dans son cœur et dont il attend réduire l’effectif quand il deviendra Président de la République , Alassane dira ceci : « ils doivent être désarmés… » Oui, ce politicien, sans sourire, voulait désarmer l’armée nationale. Du jamais vu. Sa haine contre les Fanci éclatera à la face du monde, quand, en pré campagne dans le V Baoulé, il se lâcha, à propos du pont reliant deux régions, que les soldats loyalistes avaient détruit en pleine guerre contre les assaillants venus du Nord. Déclarant net : «…c’est un acte stupide»
Bien entendu, la réplique du général Mangou chef d’état major des Fanci, fut à la hauteur de la sortie de celui de qui est sorti « le pipi qui a coupé le pays en deux » La réplique de Mangou ne s’est pas faite attendre. Ouattara ne s’est jamais gêner d’étaler son amour débordant pour les rebelles à qui il a rendu visite à Bouaké lors de la précampagne électorale. Sur RFI, il dira, à propos de la rébellion : «…les rebelles et moi, nous menons le même combat ». Avant d’enfoncer le clou, à la surprise générale, face à ses filleuls Comzones qui, à Bouaké et autres zones Cno, font la pluie et le beau temps : «votre combat est noble… »
Une fois à la tête de ce pays, Ouattara Alassane ne pourra pas désarmer ses hommes, encore en armes. Pour que le pays se normalise. Car, il est redevable aux pieds nickelés venus d’ailleurs qui ont fait main basse sur les plantations de l’Ouest et transformé.
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Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, Alassane Dramane Ouattara est le fils Dramane Ouattara, ressortissant voltaïque. Sa filiation du coté maternel est plus opaque. Faisant mentir l’adage mater certum, pater sempre incertum, Alassane Dramane Ouattara a présenté, dans ses divers documents administratifs, deux femmes différentes comme étant ses mères. Sur son jugement supplétif (acte de naissance), la mère de Ouattara s’appelle Nabintou Ouattara née à Odienné. Mais, dans le dossier qu’il a présenté à l’élection présidentielle de 2000, sa mère s’appelle cette fois Cissé Nabintou née à Dabou.
Nonobstant ce flou sur l’identité de sa mère, Alassane Dramane Ouattara est retourné en Haute Volta avec son père, dans les années 50, pour y effectuer sa scolarité. Jeune homme âgé de 20 ans, il a été, en mars 1962, convoqué pour satisfaire à ses obligations militaires. Recensé dans le premier contingent des Forces armées voltaïques naissantes sous le matricule 62/824 FAV de la classe de 1962, il a par la suite bénéficié d’un sursis. Les registres des Forces armées, encore disponibles au Faso, qui peuvent être consultés sans déplacement, en attestent.
Il se rend par la suite aux Etats Unis, plus précisément à Philadelphie, pour y poursuivre ses études en tant que boursier au titre de la Haute Volta, dont il a obtenu les documents officiels. L’intéressé lui-même affirme s’être rendu aux USA en 1962 pour y continuer sa scolarité muni d’un passeport ordinaire voltaïque (“J.A.” n°1812 du 28 septembre au 4 octobre 1995 p. 67).
Sur place, il s’est fait recenser comme étudiant voltaïque, ainsi que le prouve sa carte de sécurité sociale délivrée par les autorités américaines en octobre 1962, qui porte le n°165-40-9295.
Une fois ses études terminées aux USA, il a été recruté, en tant que citoyen voltaïque, au poste d’économiste principal au Fonds monétaire international (FMI) en avril 1968. A chacune de ses promotions au sein de cette institution, la presse panafricaine, particulièrement “Jeune Afrique”, l’a toujours présenté comme un ressortissant de la Haute Volta sans que cela ne soit démenti. Les livres de référence du FMI disponibles à Washington, au siège de l’institution, le présentent aussi sous cette nationalité.
Haut fonctionnaire de la Haute Volta, Alassane Dramane Ouattara a bénéficié de deux passeports diplomatiques de ce pays sous les n° 457 du 23/12/1973 et n°DPL/1478 du 10/09/1985. Les dossiers pour l’obtention de ces documents contenant bien un certificat de nationalité voltaïque de l’intéressé sont, eux aussi, disponibles au Faso, et les registres chronologiques du ministère des Affaires étrangères qui les a délivrés mentionnent que l’intéressé a la nationalité voltaïque ou burkinabè.
Dans le cadre de ses visites de travail dans les pays africains, du temps où il était agent FMI, Alassane Dramane Ouattara a séjourné, du 2 au 9 janvier 1988, en Côte d’Ivoire. A la réquisition de la police des frontières, il a produit des documents officiels burkinabè pour justifier de son identité et de sa nationalité, a rempli et signé de sa main les fiches de police en y indiquant librement la même nationalité. A l’hôtel Ivoire où il a séjourné, les mêmes informations ont été données. Ces fiches, dont copies ont été portées à la connaissance de l’intéressé, sont disponibles dans les archives de la police nationale de Côte d’Ivoire et à l’hôtel Ivoire.
D’octobre 1988 à décembre 1990, Alassane Dramane Ouattara a été gouverneur de la BCEAO au titre de la Côte d’Ivoire. Il convient ici de rappeler que dans la répartition des postes entre les pays membres de la banque centrale, celui de gouverneur est réservé à la Côte d’Ivoire, quand celui de vice-gouverneur est dévolu au Burkina Faso. Ouattara ayant occupé le poste de gouverneur, on suppose qu’il était devenu Ivoirien à ce moment-là.
Seulement voilà, avant d’être gouverneur de la BCEAO, Alassane Dramane Ouattara a été successivement vice-gouverneur de la BCEAO (janvier 1983 à octobre 1984) et directeur Afrique du FMI (novembre 1984 à octobre 1988) en tant que Burkinabè. Alors question : comment Ouattara est-il devenu Ivoirien par la suite pour occuper le poste de gouverneur de la BCEAO ? A ce jour, il n’existe en effet aucune trace d’un quelconque décret de naturalisation d’Alassane Dramane Ouattara dans les archives nationales ivoiriennes. L’intéressé lui-même n’a par ailleurs toujours pas été à même de produire ledit document.
Une conclusion s’impose : Les «Nord» se suivent mais ne se ressemblent pas. Au regard de ce qui précède, Alassane Dramane Ouattara n’est pas originaire du Nord de la Côte d’Ivoire, comme il se plait à le dire, repris en chœur par les organes de la presse étrangère acquis à sa cause, mais est bel et bien le ressortissant d’un pays au Nord de la Côte d’Ivoire. Nuance.
mahfouz