Pour la troisième fois, une séance de prières annoncée par le Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC), a été empêchée à Lomé. Prévue initialement pour se dérouler à parti de 17h30, ce mercredi dans l’enceinte du Temple Méthodiste Salem de Hanoukopé, à Lomé, la veillée de prière a été ramenée en mi-journée entre 11h 30 et 14 heures. Le Ministre d’Etat, ministre de l’administration ayant obligé le pasteur Klagba et les responsables du FRAC, a ramené la séance, à cette tranche d’heure. L’objectif de cette séance est de remettre entre les mains de Dieu, le règlement de la crise togolaise.
Selon nos indiscrétions, le Ministre Pascal Bodjona a expliqué la veille à une délégation au cours d’une séance houleuse, que le pouvoir ne pouvait pas assurer la sécurité de la manifestation, tard dans la nuit. Un consensus a été alors trouvé sur la tranche d’heure allant de 12 à 14 heures. Mais dans la matinée aux environs de 10 heures, la police a déployé un cordon autour de l’église, où priait la communauté Ibo, au Togo. Suite à une intervention du Ministre Bodjona, le cordon sera retiré.
Dans la foulée, le Commissaire de police Assih Abalo vient informer le pasteur Klagba, d’une interdiction de la séance de prières. Une interdiction au demeurant non écrite. Aussitôt signifiée, un déploiement massif se met en place autour de l’église. Un déploiement qui va alerter les jeunes loméens, qui à leur tour, érigent des barricades sur les rues. La police use alors de gaz lacrymogène pour disperser les jeunes. En peu de temps, le mouvement s’étend à d’autres quartiers voisins.
Policiers mais également des militaires de la garde présidentielle armés, font montre de nervosité le long de la brettelle allant du Commissariat central, à la Place Anani santos. Les boutiques tirent leurs rideaux. Les usagers de la route ne respectent plus les feux de signalisation. C’est partout dans le périmètre du Temple et ses environs, la panique et le désordre à Lomé.
Selon certaines indiscrétions, le Ministre d’Etat Pascal Bodjona et son collègue de la Sécurité, le Col. Atcha Titikpina (dont le nom a circulé dans les rapports sur les massacres post électoraux d’avril 2005), ne s’entendent plus sur la façon de gérer le mouvement de contestation. L’un étant favorable à la répression, l’autre tentant de jouer sur l’essoufflement du mouvement.
Avec la dérive de ce matin, il y a de forte probabilité que les églises qui jusqu’ici ont gardé le silence, montent au créneau. La crise risque donc de se généraliser, d’autant plus que les violations notées ces derniers temps, mettent déjà mal à l’aise, les organisations de défense de droits de l’homme les organisations de la société civile et autres candidats de l’opposition à la présidentielle qui ont choisi de garder un curieux silence dès le lendemain de la proclamation de résultats définitifs par la Cour constitutionnelle.
Laurent Despas Koaci.com