Ouattarandie : Le jeune T. Wilfried tué par les FRCI parcequ’il avait une même amie qu’un burkinabè.

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Plus de six mois après que le jeune T. Wilfried, d’origine wê, a été retrouvé dans une broussailles à Duékoué le 5 mai 2012, on en sait un peu plus sur les circonstances de son assassinat. Des images dont l’une montrant le jeune homme dans les locaux du camp des Frci où il était détenu, et l’autre gravant les traces des entailles profondes à la machette qui ont causé sa mort, mettent les enquêteurs sur la piste du commandant Koné Daouda dit Konda.

 Accusé d’avoir volé une forte somme d’argent appartenant à un Burkinabè nommé Karim opérateur économique, acheteur de cacao, le jeune homme avait été soustrait de la brigade de gendarmerie par le commandant Konda qui régnait en maitre sur la région. Plus tard, il sera retrouvé mort à quelques 200m de la brigade de gendarmerie. Selon les informations, ne supportant pas de partager la même fille que T. Wilfried, dans le village de Fengolo à 6 km de Duékoué, Karim se confie au lieutenant Konda des Frci chargé de mettre hors d’état de nuire le rival gênant. L’officier dépêche ses éléments dans le village où Karim les y attend. Il les guide jusqu’au domicile du jeune qui sera enlevé en présence sa femme qui portait une grossesse. L’infortuné qui ne savait pas qu’il prenait rendez-vous avec la mort est battu à sang et conduit à Duékoué au poste de commandement des Frci à l’hôtel Monhessea. Une fois sur place, il sera encagoulé et présenté avec un autre jeune guéré, du nom de Gaha Franck, comme un voleur de moto. En lieu et place d’un jeune Togolais que les Frci ont arrêté la veille mais qu’ils ont assassiné après lui avoir soutiré une forte somme d’argent. Konda appelle le Commandant de brigade de la gendarmerie à qui il annonce le transfert à ses services du présumé voleur de moto. Les éléments de Konda envoient effectivement deux jeunes hommes à la gendarmerie. Mais quelle ne fut la surprise du CB qui s’attendait au Togolais de se retrouver face à deux Guéré. Contre toute attente, comme s’il soupçonnait d’être découvert, Konda rappellera le commandant de la brigade de gendarmerie pour lui signifier qu’il envoie des éléments pour prendre T. Wilfried, qui ne serait plus le voleur de moto. Une erreur aurait été commise sur son identité. Le jeune homme, informé, supplie le CB de ne pas autoriser son retour au camp des Frci, persuadé qu’il sera exécuté par Konda une fois entre ses mains. Ses supplications n’y feront rien. Les éléments de Konda arrivent et embarquent le jeune devant des gendarmes impuissants. Assis derrière une moto pilotée par le Frci Abdul Sawadogo, racontent aujourd’hui les témoins, le jeune saute à terre dès qu’ils franchissent le portail de la gendarmerie et tente de s’échapper. Il était 15h. S’engage une course-poursuite, au vu de tous, y compris les gendarmes entre T. Wilfried et ses bourreaux. Il est très vite rattrapé et tué à la machette, à quelques 100 mètre de la brigade, à côté de l’Epp Municipalité, sous la cohue des écoliers qui ont quitté les classes, apeurés. L’adjoint de Konda qui dirige le groupe l le joint aussitôt pour lui annoncer la mort du jeune tué à la machette par Abdul et John Tegue.

Aussitôt Konda appelle le CB et lui demande de dresser un constat mensonger, faisant croire que T. Wilfried a été lynché par la foule. Le CB refuse et Konda envoie ses éléments prendre le corps qu’ils font disparaître. Le second jeune dans les liens de la détention, Gaha Franck, sera lui aussi exécuté à sa sortie de prison par Konda le jour de l’attaque du camp des déplacés.

Le Nouveau Courrier (Emmanuel Akani)

 

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