La diplomatie africaine à l’épreuve de Barack Obama

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La diplomatie africaine regarde d’un oeil optimiste la réélection de Barack Obama. La présidente de la Commission de l’Union Africaine souhaite que le second mandat du 44ème président américain soit l’occasion d’une réelle prise de position sur les affaires africaines. Fini donc les appels creux du Ghana, la condescendance avec laquelle certains dossiers africains ont été traité par madame Rice aux Nations Unies. La campagne électorale est longue aux Etats-Unies, elle a donc presque suspendu toutes les activités diplomatiques sur le continent ceci pendant plusieurs mois.

Il nous semble que cette réélection ne va pas connaître l’état de grace qui fut accordé à Barack Obama en 2008, l’espoir était grand et cette fois, il est attendu de pieds fermes sur les dossiers majeurs qui ne sauraient trouver de solution sans son implication directe et sans le leadership américain.

La crise du Mali est là pour nous rappeler que l’un des plus vieux empire africain l’empire du Mali créé au XIIIème siècle par Soundiata Keita (dont la vie est reprise aujourd’hui dans le dessin animé Kirikou) et qui connu son apogée au XIVème siècle est en pleine dislocation. Obama ne saurait donc laisser pendant longtemps la crise prospérer au Mali avec le soutien de l’AQMI. L’Union Africaine voudrait voir une réelle implication de la Maison Blanche dans ce dossier et personne en Afrique ne souhaite voir disparaitre le Mali.

Le dossier ivoirien est l’un des points de divorce entre l’Afrique noire, l’Afrique mère et le Président américain, celui à qui les universitaires africains font le reproche aujourd’hui de n’avoir même pas été se recueillir sur la tombe de son père Barack Hussein Obama.

L’incarcération de Laurent Koudou Gbagbo à la Haye contre l’avis de l’Union Africaine ne passe pas et madame Zuma la présidente de la Commission a sonné la charge en faisant signer aux chefs d’Etats africains un refus de coopération avec la CPI. Barack Obama se doit donc de se racheter ici au risque d’être boudée par la rue africaine et sud-africaine au cas où il prendrait le risque de venir en Afrique du Sud assister par exemple aux obsèques de Nelson Mandela qui fut un de ses grands soutiens lors de la première élection.

En matière de développement, l’Afrique a reçu moins de Barack Obama que de son prédécesseur George .W. Buch notamment parl e biais des programmes Agoa et Pepfar. Les populations africaines ont du mal à déchiffrer l’aide du « cousin » Obama à l’Afrique! Par contre dans les rues du Caire, de Yaoundé, d’Abidjan comme d’Accra et Nairobie tout le monde dit qu’Obama a aidé les ennemis de l’Afrique à tuer Mouhamar Kadhafi.

La rue africaine parfois sévère mais toujours réaliste voit en Barack Obama un américain au service de l’Amérique mais lui demande de venir soutenir la rue africaine comme il l’avait et annoncé en allant soutenir Ang Sang Su Kyi l’icone du combat démocratique dans la région asiatique. Pour les rues africaines c’est en Afrique aujourd’hui que se vivent les valeurs des deux héros de Barack Obama, Gandhi et Martin Luther King.

Du coup, il se pose pour l’Afrique cette fois politique et intellectuelle le problème du choix du sccesseur d’Hilary Clinton à la tête du département d’Etat. En effet nul ne voit Obama reconduire madame Clinton, ce qui n’est arrivé qu’une seule fois dans les 50 dernières années de l’histoire des Etats-Unis. Les Africains redoutent aussi que ce soit Susan Rice.

En effet s’il choisi Susan Rice alors tout le monde dira qu’il a choisi de détruire l’Afrique parce que ici tout le monde a encore en mémoire le règlement de la présidentielle contestée ivoirienne avec une Susan Rice ayant opté pour un passage en force au mépris de tous les usages diplomatiques. Alors du coup les regards se tournent vers John Kerry l’actuel président de la Commission des Affaires Etrangère du Sénat et ancien candidat à la Maison Blanche.

Dr Vincent-Sosthène FOUDA

Socio-Politologue

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