Opposition togolaise : ce que tu dois savoir ! [Par Dr David IHOU]

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Nous n’allons pas revenir sur leur comportement infantile au Parlement ces derniers jours, les marches itératives dans les rues de Lomé, le dernier Tour de Jéricho, la marche téléguidée des femmes en rouge et à demi-nues dans nos rues, les menaces de les faire défiler nues, proférées par ISABELLE AMEGANVI…
                        

Le comportement calamiteux de certains leaders de l’opposition a deux explications possibles :
 A) Ou ils sont conscients de ce qu’ils font, et le font volontairement, parce qu’ils sont achetés, ou vont se faire acheter à prix d’or ;
 B) Ou ils sont inconscients, irresponsables et des plaisantins politiques marqués.

Au moment où tous les togolais appellent de tous leurs vœux une émergence rapide de notre pays à l’horizon 2030, certains leaders politiques de l’opposition togolaise offrent au peuple togolais et au monde entier, un spectacle affligeant et minable, digne d’un cirque pour enfants sous doués…

Nous n’allons pas revenir sur leur comportement infantile au Parlement ces derniers jours, les marches itératives dans les rues de Lomé, le dernier Tour de Jéricho, la marche téléguidée des femmes en rouge et à demi-nues dans nos rues, les menaces de les faire défiler nues, proférées par ISABELLE AMEGANVI, Président du groupe parlementaire ANC-ADDI, l’obsession des réformes (comme si ces réformes étaient obligatoires et inscrites dans notre Loi Fondamentale), la stupidité du concept de « l’effet immédiat » des réformes, inventé par Me APEVON, l’éternelle conclave pour désigner un candidat unique de l’opposition, la Conférence stupide sur l’Economie togolaise de Jean-Pierre FABRE… j’en passe et des pires !
Que ce soit l’explication A ou l’explication B, ci-dessus mentionnées, dans laquelle s’inscrit l’opposition, il faut qu’elle comprenne bien ce qui suit :

1) Sur la COUR Constitutionnelle

Le Titre VI de notre Constitution, à son Article 100 dispose :

« La Cour Constitutionnelle est composée de neuf (09) membres, désignés pour sept (07) ans renouvelables.
Trois (03) sont désignés par le Président de la République et dont un (1) en raison de ses compétences juridiques.
Trois (03) sont élus par l’Assemblée nationale à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres. Ils doivent être choisis en dehors des députés. L’un d’entre eux doit être désigné en raison de ses compétences juridiques.
Trois(03) sont élus par le Sénat à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres. Ils doivent être choisis en dehors des Sénateurs. L’un d’entre eux doit être désigné en raison de ses compétences juridiques »…

Le Titre XVI, à son Article 155 de notre Constitution dispose :
« Les compétences dévolues au Sénat pour la désignation des membres de la Cour Constitutionnelle sont exercées par l’Assemblée nationale jusqu’à la mise en place du Sénat. Les membres ainsi désignés exercent leur mandat de sept (07) ans ».

A la lecture et compréhension de ce qui précède, les neuf (09) membres de cette Cour Constitutionnelle sont en place jusqu’en 2021 ! … C’est pourquoi, c’était doublement bête de la part des leaders de l’opposition, d’avoir refusé de présenter une liste commune aux législatives du 25 juillet 2013, ce qui a permis à UNIR de disposer des deux tiers (2/3) d’élus au Parlement (2/3 de 91 = 60,66) !
UNIR a 62 députés, Messieurs et Dames les prématurés de la politique togolaise !...

Si l’opposition avait obtenu, ne serait que 35 députés (au lieu des 29 actuellement), elle ne serait pas ridiculisée comme elle l’est aujourd’hui, parce qu’elle aurait eu de quoi empêcher UNIR de rouler sur un boulevard ! Elle pourrait, par des «arrangements intra-muros parlementaires », positionner certains membres de la Cour Constitutionnelle!
Alors, Messieurs et dames, les rigolos leaders de l’opposition togolaise, c’est cette Cour Constitutionnelle qui va valider vos dossiers de candidatures pour tous les scrutins jusqu’en 2021 : présidentielles de 2015 et 2020, législatives de 2018, municipales et locales, sénatoriales… Que c’est triste pour cette opposition, ou prétendue telle ! … En boycottant la séance d’élection des membres de la Cour Constitutionnelle, vous n’avez pas fait preuve de fair-play et c’est une attitude de rigolos ! Votre présence ou absence au Parlement lors de ce vote, n’aurait rien changé, mais cela aurait été plus intelligent et plus responsable que vous soyez là !…
Vous avez donné un spectacle indigne de leaders politiques d’une démocratie…

2) Sur la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI)
Certains leaders de l’opposition ont poussé l’outrecuidance et la bêtise de dire que l’Ufc n’est plus de l’opposition, parce qu’ayant 3 de ses militants dans le gouvernement actuel de Faure Gnassingbé, et donc, n’a plus droit de se voir accorder un siège au sien de la CENI ! Alors que Me ABOYIBO a été lui-même nommé Premier ministre par Faure Gnassingbé, et que plusieurs membres du CAR ont participé au moins une fois à un gouvernement du pouvoir ! Ici, l’idiotie se la dispute avec l’ignorance, car, la loi portant statut de l’opposition, votée par tous, stipule, en son Article 2 alinéa 1er que :
« L’opposition s’entend de l’Opposition parlementaire. Elle comprend le ou les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale ainsi que les députés qui y siègent, et qui ont remis au bureau de celle-ci une déclaration indiquant leur appartenance à l’opposition »…

L’Article 4 explicite :

«Tout parti ou regroupement de partis politiques est libre de renoncer à tout moment de la législature, à son appartenance à l’opposition, en prenant soin d’informer le bureau du Parlement… ».
Compte tenu de ces précisions de la loi portant statut de l’opposition, les logorrhées infantiles auxquelles on a eu droit pendant ces derniers jours nous montrent à suffisance, que quelque chose ne tourne pas rond dans la tête de certains leaders de l’opposition togolaise !

Ecoutons Isabelle AMEGANVI, député et Présidente du groupe parlementaire ANC-ADDI :

« Nous avons longtemps laissé faire. Nous n’allons plus avaler les couleuvres et brader notre représentativité pour les beaux yeux de l’L’UFC. »…

Alors qu’il n’y a pas si longtemps, elle ne jurait que par l’UFC et se mettrait peut être même en quatre et demi pour ce parti ! Gilchrist Olympio, son leader-Dieu d’antan, lui aurait même demandé de se mettre à poils dans nos rues de Lomé, qu’elle le ferait peut-être, elle qui aime menacer le pouvoir de faire descendre les femmes nues dans nos artères de Lomé !
Quant à Dodzi APEVON du CAR, il tient à marquer son désaccord sur l’attribution d’un siège de la CENI à l’UFC, par rapport à ce qu’il appelle « un arrangement intervenu hier 17 septembre 2014, pour la mise en place de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). »… Et pire encore, le communiqué du CAR ânonne que :
« Le CAR reste fermement attaché à l’idée qu’une formation politique qui siège au gouvernement, ne peut jouir des droits et prérogatives de l’opposition.».
Me APEVON, vous donnez la nausée parce que, s’il faut vous suivre, il ya longtemps que le CAR et la CDPA, qui ont participé à des gouvernements RPT, ne seraient plus de l’opposition ! Et comme le ridicule ne vous tue pas, vous continuez à ânonner et inviter :
«… Toutes les sensibilités politiques à l’Assemblée nationale à œuvrer à la modification de cette loi et à la réalisation de l’ensemble des réformes institutionnelles et constitutionnelles en attente, en vue du bon déroulement des prochaines élections »…
Honorable DODZI APEVON, vous êtes député non ? Déposez un projet de loi au Parlement pour la révision de la loi portant statut de l’opposition, et un autre projet de loi de réformes constitutionnelles et institutionnelle. Je parie ma dernière chemise, que le vote sera de 65 voix contre et 26 pour, s’il n y a pas abstention !…
Soyez un peu malin et concentrez-vous sur le scrutin présidentiel qui s’approche à grands pas, ou boycottez, mais taisez-vous un peu, vous nous donnez envie de vomir !
Ah, je voudrais vous rappeler, à vous et à vous tous, leaders de l’opposition, que s’il n’y avait pas « arrangement » au Parlement, les 3 sièges de la société civile et les trois autres réservés aux partis extra-parlementaires reviendraient tous à UNIR, puisqu’elle a les deux tiers (2/3) des voix au Parlement pour les élire…
L’opposition ne se contenterait que de 5 sièges au maximum !
C’est ce qu’on appelle un vrai « dialogue », qui doit toujours être intra-muros, intra-hémicycle, et c’est comme cela que cela se passe dans toutes les démocraties, pourvu que l’opposition soit un peu intelligente…

Dr David IHOU,

Consultant en Géopolitique et Stratégie Sécuritaire

 

 

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