Obilale Kodjovi: Si je pouvais au moins boiter… je serais heureux

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L’appel est lancé à tous les Togolais. Faut-il y aller quand le pays nous appelle ? Faut-il encore se mouiller dans son domaine de compétences pour la mère Patrie ? Autant de questions que chaque Togolais devrait désormais se poser et y réfléchir profondément toutes les fois qu’il s’agit de hisser le drapeau togolais.

Il est 4 heures du matin ce 10 septembre 2010, le confrère RTL dans son journal de sport fait parler le Togolais gardien de la Gantoise (Division 2) Obilalé Kodjovi en France. Celui-ci dans une voix à peine audible laisse difficilement entendre : « Je veux seulement une chose, marcher même s’il faut boiter ». Délaissé par les autorités de son pays, humilié par les dirigeants togolais de la Fédération Togolaise de Football et ridiculisé par la Confédération Africaine de Football (CAF), Kodjovi veut toujours y croire « Je vais mener ma bataille judiciaire contre la CAF et les autorités togolaises jusqu’au bout ». Christophe Tchaou ministre des Sports (une souche toxique encore bien vivante du HACAME) était de passage au centre de rééducation et a laissé un chèque de 30 millions de Francs CFA (50.000 Euros) au joueur. Une somme qui suffirait juste à payer le loyer, nourrir la famille pour un an, et quant aux  frais des avocats, Inch’allah !

Lors du congrès de la diaspora togolaise à Bruxelles, le nom du joueur avait été prononcé au moins mille fois par les participants qui disaient réfléchir sur les mesures à prendre pour lui porter assistance. Le congrès fini, les conclusions et les actes concrets aussi seraient déjà dans les tiroirs des oubliettes pour l’année prochaine. Une enquête du Lynx recoupe la visite du patron du CMDT Dr Martin Amouzou dans les bureaux du Premier Ministre Gilbert Fossoun Houngbo II. Les deux hommes auraient parlé de tout sauf du cas Obilalé. En dépit d’une forte communauté de la diaspora togolaise, Kodjovi vit des dons français et de la Fédération Française de Football. Cloué dans son fauteuil roulant, le joueur, hier athlétique mais aujourd’hui paralysé rumine sa colère contre la fatalité humaine. Mais au delà, le brave patriote ne semble pas avoir déposé les armes. Il a déjà commencé par écrire un livre autobiographique, histoire de le porter au cinéma. Espérons que cette fois-ci la nature ne lui jouera pas d’autres mauvais tours !

Camus Ali Lynx.info

 

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