Après la sortie de Me Yawovi Agboyibo, président d’honneur, sur la crise qui secoue le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), Me Dodji Apévon, le Président national du parti, dans une lettre adressée au « Belier noir », est allé un peu au fond d’une crise qui couvait dans le parti depuis un certain temps. Apévon se dit peiné par la tournure que le Président d’honneur vient de donner à la crise que traverse le parti.
Je suis très peiné de la tournure que vous venez de donner à la crise que traverse notre parti le CAR, crise dont vous êtes entièrement à l’origine.
J’ai en effet lu le message que vous avez adressé aux responsables et militants de CAR à propos de la crise au sein du parti, message que vous distribuez de manière sélective, puisque vous n’avez pas eu la courtoisie d’en envoyer copie ni à moi-même ni à d’autres responsables que vous avez ciblés comme n’étant pas de votre bord.
Je voudrais ensuite m’étonner du titre de « Président Fondateur » dont vous vous êtes affabulé et au nom duquel vous vous êtes permis de vous adresser directement aux responsables et militants du parti, titre que vous êtes allés chercher on ne sait où, puisque en dehors de la qualité de membre fondateur, aucun de nos textes ne l’a prévu.
Je voudrais ensuite m’étonner que vous justifiez votre sortie publique actuelle par le fait que ce sont ceux qui sont opposés à votre projet de retour à la tête du parti qui sont les premiers à porter sur la place publique un différend qui pouvait être règle en interne.
Je vous rappelle que c’est Monsieur NADOR, l’un des principaux artisans de votre retour, qui a été le premier à organiser à son domicile le dimanche 24 janvier 2016 une réunion des responsables et militants du grand Lomé au cours de laquelle il a donné à boire et à manger à ceux qu’il a conviés pour mieux les manipuler.
Au même moment, vos partisans se sont évertués au présidium de faire suspendre toutes les activités du parti, y compris la réunion du Comité Directeur qui est pourtant l’organe de décision.
Au moment où après de vives explications au présidium, nous avons tous prôné l’apaisement pour aller à la recherche de solutions, Monsieur Dagban Sylvain comme un vrai mercenaire, a été envoyé sur Radio Victoire FM pour défendre l’une de vos thèses selon laquelle j’ai fini deux mandats à la tête du parti et que je dois partir, alors que vous savez que cet argument est juridiquement insoutenable.
L’escalade dans la communication est finalement venu de vous-même par le message que vous avez rendu public et qui se trouve entre les mains de plusieurs Togolais et au niveau des médias.
Je me suis abstenu depuis le début de faire une quelconque déclaration sur ce que nous traversons mais à la suite de cette escalade, je rendrai publique ma version des faits afin de situer les militants et sympathisants sur les causes réelles de cette crise.
Mais en attendant, je voudrais vous faire observer qu’il n’est pas saint de votre part de chercher à vous donner toujours bonne conscience en vous réfugiant derrière les entretiens supposés ou réels que vous aurez eu avec le Docteur AMAGLO et qui vous auraient décidé à vouloir revenir à la tête du parti.
Je ne saurai dire si ce dernier vous a vu en privé pour vous convaincre comme vous le dites, mais je peux affirmer au moins que dès la première séance du présidium sur le sujet, il a pris une position contraire à tous ceux qui dans leur élucubrations, martelaient que le parti est en léthargie, qu’il a disparu et qu’il faudrait votre retour pour le faire revenir.
Il a d’ailleurs clamé haut et fort de ne vous avoir jamais rencontré en privé pour vous convaincre de quoi que ce soit et vous a interpellé publiquement à cet effet au cours d’une réunion du Présidium.
En tout état de cause, c’est déjà à la première séance que le présidium était divisé en deux camps avec des arguments diamétralement opposés et c’est justement à cause de ces divisions que les discussions ont été renvoyées au 25 novembre 2015.
Je conteste donc vigoureusement votre manipulation des partisans et de l’opinion qui consiste à affirmer faussement que le 23 novembre 2015, personne n’a émis d’objection à votre retour à la tête du parti et qu’il aurait eu consensus sur le sujet.
Je dénonce également votre stratégie à vouloir insinuer que M. PASSOKI m’aurait proposé un compromis qui consiste à rester à la tête du parti jusqu’en octobre 2016 pour boucler selon vous, une durée maximale statuaire de deux mandats de quatre ans et que j’aurais refusé.
La réalité est que cette idée est de vous et lorsqu’elle a été effleurée, je vous avais fait observer qu’elle était juridiquement indéfendable et personne n’est plus revenue sur le sujet.
Par ailleurs, vous affirmez que c’est eux qui s’opposent à votre retour qui s’organisent pour renvoyer sur le territoire national des appels téléphoniques et des texto et qui ont ouvert contre votre personne, en circulant de maison en maison et à travers les médias une campagne de dénigrement basée sur des mensonges grotesques, alors que c’est vous-même et votre camps qui êtes très actifs dans la manipulation et le dénigrement.
Enfin, je vous fait observer que vous avez déformé la vérité en affirmant qu’à la réunion de présidium du 15 février 2016, j’aurais déclaré que je n’entends pas chercher le consensus avec ceux qui ne sont pas de mon bord.
Je rappelle qu’à cette réunion j’avais exactement dit qu’on ne peut pas me demander de faire le consensus avec ceux qui complotent contre moi et qui me demande de faire hara kiri.
Vous avez terminé votre message en conviant les militants à rejeter le congrès en préparation en faisant en sorte que ledit congrès ne s’ouvre qu’après le règlement de la crise qui le traverse, par une structure créer à cet effet.
Je voudrais me permettre de vous demander comment vos suppôts et vous-même pensez honnêtement à un règlement de la crise lorsque vous l’aggravez par une autre conspiration qui consiste à évincer le directoire actuel du parti et à le remplacer par la structure que vous préconisez dans votre message et dont vous avez abondamment parlé lors des deux dernières réunion du présidium.
Je voudrais pour finir, vous faire observer que si nous sommes de vrais démocrates comme nous l’avons toujours clamé, nous devons œuvrer pour que la grave crise que traverse le parti et qui n’est pas en réalité une crise d’orientation mais une crise créée artificiellement, soit résolue par un respect scrupuleux des textes dont nous nous sommes dotés.
Veuillez agréer, Monsieur le Président d’honneur, l’expression de ma très haute considération.
Lomé, le 07 mars 2016
Le Président National
Me Paul Dodzi Apévon
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