L’odeur de chacal, c’est d’abord une haleine de chacal. Une odeur qui sort d’une gueule habituée à manger la charogne en état sain ou de décomposition avancée. C’est à la fois une odeur qui repousse et qui attire. Elle repousse les abonnés au repas parfumés et elle attire les mouches, les charognards de la même espèce et du même bord de plaisir, les vautours, les abonnés aux repas peu nobles.
L’odeur de chacal, c’est aussi une odeur que dégage le corps du chacal. C’est parfois l’odeur laissée par la charogne dans le cuir poilu du chacal pendant le festin et qui y demeure des jours durant. C’est surtout l’odeur laissée par les autres chacals qui se frottent les uns aux autres pendant le festin autour de la carcasse, qui se battent à coup de crocs et de pattes. C’est également l’odeur de cocktail des vautours, qui sont passés de charognes en charognes, trainant dans le plumage souillé, une odeur pestilentielle de toute une vie de mangeurs de choses pourries.
C’est dire qu’une odeur de chacal a son côté attractif et son côté répulsif. Tout dépend de l’espèce à laquelle l’on appartient.
Je n’ai donc pas osé me rapprocher de la récente interview de Mamadou Koulibaly. C’est à travers les extraits publiés ici et là avec des analyses qui ne résistent pas dans certains cas, à la pertinence inachevée des propos charognards de Mamadou Koulibaly, que j’ai respiré ma part d’odeur de chacal.
Et comme toute odeur fait réagir, j’ai décidé, avec notre équipe, de produire la présente Chronique pour livrer notre analyse succincte de ce qui fait couler tant d’encre et de salive.
L’interview de Mamadou Koulibaly est chargée de plusieurs restes de charognes.
La première et la plus grosse est la fameuse raison qu’il invente pour justifier son départ du FPI. Il prétend qu’il aurait entendu dire « qu’on n’attache pas bagage avec Dioula ». Et c’est pour ça qu’il s’est senti chassé du FPI.
Mamadou Koulibaly s’installe ici royalement autour de la carcasse laissée par Dramane Ouattara. La charogne du « Dioula méprisé » a valu à ce prédateur peu glorieux de connaître l’apogée de son imposture en Côte d’Ivoire. Pourquoi un chacal aussi affamé que Koulibaly n’y trouverait-il pas son compte ?
Ce n’est pas tant la véracité ou le faux de ce slogan de charognard, fonds de commerce des vauriens qui sont incapables de recruter du bétail électoral par la qualité et la pertinence de ce qu’ils ont à offrir aux peuples de Côte d’Ivoire, qui me gêne tant ; c’est surtout le fait de proclamer qu’il n’a avait pas d’autre alternative que de partir du FPI qui est une véritable insulte à l’intelligence de ceux qui l’écoutent.
Mamadou Koulibaly est un menteur !
Lui qui se présente comme l’homme du « renouveau » doit au moins savoir, surtout pour un universitaire aussi diplômé que lui, qu’au sein du FPI, il y a des instances chargées de sanctionner et d’appliquer les règles de discipline. Et que si un militant, quel que soit son rang, se permet de tenir des propos de ce genre envers lui, Koulibaly, Vice-président du Parti, une saisine du Conseil de Discipline du FPI aurait permis de sanctionner un tel écart de langage et cela aurait fait jurisprudence.
Par ailleurs, Mamadou Koulibaly n’a jamais expliqué les circonstances dans lesquelles un tel propos aurait été tenu, en présence de quels témoins, et les procédures écrites qu’il aurait initiées auprès d’une quelconque instance du FPI et qui se seraient soldées par une fin de non recevoir, ce qui lui aurait laissé pour unique alternative, sa démission.
Mamadou Koulibaly n’est pas un homme sérieux !
Ouattara a dit qu’on ne voulait pas qu’il soit candidat parce qu’il serait Dioula et musulman, sans jamais avoir été en mesure de brandir un seul bout de papier ni un quelconque élément filmé ou enregistré même en version audio, pour confirmer ce mensonge qui a fini par détruire la Côte d’Ivoire.
Mamadou Koulibaly proclame aujourd’hui, la main sur le cœur, qu’il a été chassé du FPI parce qu’il serait Dioula. Il sait qu’une telle déclaration a un effet psychologique sur l’orgueil tribal et ethnique de quiconque s’entend dire que son ethnie est méprisée par une organisation politique ou civile ou même militaire. Et que tout homme qui se sent méprisé, méprise à son tour et va au-delà du mépris de riposte pour tenter de rabaisser l’auteur du mépris, l’humilier et lui faire mal pour lui montrer qu’il n’est rien, comparé à lui.
Mais Koulibaly croyant que Dramane Ouattara qui est un Burkinabè de l’ethnie Gbin, et qui n’a jamais été Dioula de Côte d’Ivoire, nos frères, eh bien, Koulibaly croyant que cet imposteur a réussi dans la vie avec l’instrumentalisation de nos frères du Nord, a décidé à son tour, de manger les restes de cette charogne en état de décomposition achevée.
Je vous laisse juger un tel individu.
La deuxième charogne dont se délecte Koulibaly dans son interview, c’est la prétendue défaite du Président GBAGBO, qu’il dit avoir été proclamée par un Panel de Chef d’Etat que GBAGBO lui-même aurait invité et à qui il aurait promis de se soumettre à toute décision qu’il pourrait prendre concernant le résultat des élections de 2010.
Là encore, Mamadou Koulibaly, est un menteur !
Cette histoire est trop récente pour qu’elle soit baisée et racontée de façon aussi désinvolte.
Le Président GBAGBO, devant la ruée de la classe politique française et ses obligés africains sur la Côte d’Ivoire pour lui désigner un président en dehors des Institutions du pays, a appelé à un recomptage du résultat des urnes et que si ce recomptage le donnait perdant, il accepterait ce résultat.
Il n’a jamais été question d’appeler un panel de Chefs d’Etat et de lui demander de tirer au sort un vainqueur des élections présidentielles de 2010 et que le Président GBAGBO accepterait ce résultat du tirage au sort. Recompter les bulletins de vote, recalculer les voix de GBAGBO et de celles du Candidat exceptionnel, annuler les bulletins entachés d’irrégularité, annuler le résultat des bureaux de vote dans lesquels le vote n’a pas respecté les lois ivoiriennes, corriger les chiffres erronés et donner une image fidèle de la vérité des urnes conformément à la Constitution et à la loi électorale ivoiriennes. C’est aussi simple que cela. Et Koulibaly n’a pas besoin de mentir pour confirmer qu’il souhaitait que GBAGBO perde ces élections qu’il a malheureusement gagné conformément aux lois ivoiriennes.
Mamadou Koulibaly, vole très bas quand il s’agit de parler de développement économique. Il n’est qu’un affabulateur qui parle sans rien dire.
Et c’est là, la troisième charogne.
Il parle de croissance appauvrissante, qui serait la croissance du PIB qui fait des Etats riches en laissant un peuple pauvre.
Commençons par une digression. S’agissant des chiffres imaginaires produits par Dramane Ouattara sur la Côte d’Ivoire, notre fameux professeur d’Economie dit ceci : « Je maintiens et je répète que le chiffre de 8,9% n’est pas faux … Ce qui est curieux c’est qu’en Côte d’Ivoire, avant que les entreprises qui sont au cœur du calcul de ce Pib n’aient déclaré officiellement leurs valeurs ajoutées, le gouvernement a déjà donné le Pib. Ce qui est louche dans le chiffre actuel. L’on fait croire qu’il y a croissance, alors que l’on n’est pas en possession des chiffres qui permettent le calcul de cette même croissance. »
Comment un taux de croissance qui serait vrai peut-il à la fois être curieux, louche et obtenu à partir de chiffres inexistants ? Bien. Ce n’était que la petite digression. Venons-en aux choses sérieuses.
Dans un pays comme la Côte d’Ivoire dont le système économique est assis sur le secteur agricole, qui à lui seul emploie plus de 60% de la population active, la croissance du PIB induit toujours un enrichissement des ménages du secteur agricole, de tous les ménages et entreprises dont l’activité est liée au secteur agricole ainsi que de tous les ménages et entreprises auprès de qui les ménages et ouvriers de l’Agriculture ainsi que des activités y liées, s’approvisionnent et consomment.
En effet, selon les vrais économistes, « Le PIB vise à quantifier — pour un pays et une année donnés — la valeur totale de la « production de richesse » effectuée par les agents économiques résidents à l’intérieur de ce territoire (ménages, entreprises, administrations publiques) ». C’est pourquoi « Le PIB par habitant mesure le niveau de vie et, de façon approximative, celui du pouvoir d’achat … »
Qu’est-ce que Koulibaly nous raconte ?
Il n’y a jamais eu de croissance du PIB en Côte d’Ivoire sous Dramane Ouattara. C’est un chiffre politiquement correct, pour justifier le massacre des Ivoiriens par la France et ses alliés dans l’opinion nationale et internationale, un chiffre faux qui a été fabriqué et brandi aux yeux du monde par Dramane Ouattara et ses employeurs.
Aujourd’hui, le taux de chômage a presque triplé. Or, techniquement, le Chômeur, c’est celui qui avait un emploi et qui l’a perdu. Le BIT (Bureau International du Travail) estime ce chiffre à 4 millions en 2013. Il est vrai que le BIT utilise des indicateurs différents pour compter les chômeurs. Mais techniquement, le chômeur reste celui qui a perdu son emploi. C’est pourquoi au chiffre donné par le BIT, il faut ajouter les jeunes sans-emplois en quête d’un premier emploi.
Plus parlant, et ce de façon factuelle, depuis le 11 avril 2011, les ménages agricoles ne peuvent manger à leur faim et se soigner dans les villages qu’en faisant appel à la charité de leurs enfants salariés vivant à Abidjan et ailleurs dans les zones économiques urbaines.
Nous nous arrêtons là pour conclure.
Ne prenez pas au sérieux Mamadou Koulibaly. S’il a des problèmes personnels à régler avec Laurent GBAGBO, qu’il les fasse connaître à l’opinion ou à la Justice. Si les faire connaître à l’opinion ou à la Justice ne suffit pas à laver l’affront et qu’il veut la mort de GBAGBO, il peut le provoquer en duel pour laver cet affront que Laurent GBAGBO lui aurait fait.
En attendant, pour parler comme lui, je persiste et signe : Une odeur de chacal affamé reste une odeur de chacal. Tout naturellement.
A Très Bientôt.
Hassane Magued.