Malversations tout azimuts : 25 milliards par mois dans des directions inconnues

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L’ire de l’économiste Michel Nadim Kalife.L’économiste togolais sait que son pays va mal. A quelques jours des élections de février 2010,les interrogations fusent de partout sur la richesse incommensurable du préfet de la République Faure Essozimna Gnassingbé.Venu au pouvoir dans le sang et par un catalogue de 20 points comme programme de société, Faure á plutôt hissé plus de 20 de ses copains et coquins au rang de milliardaires.Lisez dans ce coup de gueule l’arrogance et le mépris avec lesquels ces « Voyous de la République » transfèrent vers Dubaï des sommes faramineuses du Togo en toute impunité.

 

« Et qu’est-ce qui divise donc les Togolais maintenant ? Ce qui les divise, c’est d’abord la corruption, l’accaparement des richesses nationales par une petite minorité constituée de quelques milliers de personnes, au détriment de la très grande majorité constituée de 98% de la population dont les conditions de vie dépérissent, dont le pouvoir d’achat a été divisé par trois depuis 1982. Ce qui divise les Togolais, c’est leur appauvrissement grandissant alors qu’il y a une petite minorité proche du pouvoir qui s’approprie des milliards et des milliards FCFA grâce à des opérations illicites. D’ailleurs, une étude commandée par le PNUD au patronnat togolais en 2007 avait montré qu’il y a avait 25 milliards FCFA par mois de manque à gagner au budget de l’Etat, soit 300 milliards sur l’année 2007, et cela était attribué aux malversations au niveau des Douanes et Impôts. C’est constitué de droits de douanes non payés sur l’entrée des marchandises, de TVA non payée, d’impôts non payés, de diverses autres taxes non payées, de cotisations salariales non payées,… etc.  C’est cela qui divise les Togolais parce qu’ils sont privés des bienfaits de ces recettes budgétaires qui pourraient être dépensées au niveau des centres de santé, des écoles et de l’enseignement, de la rémunération des fonctionnaires et surtout des enseignants et des médecins et des ingénieurs dont nous avons tant besoin alors qu’ils partent à l’étranger parce qu’ils sont mal payés. Et quand on voit des gens sans mérites personnels, construire des grands bâtiments, acheter de grands domaines, gérer de grosses fortunes, sans parler  de tout ce qui ce qui est acheminé par avion à Dubaï (zone franche où l’on ne demande pas de justifier l’origine des fonds déposés en banque) ; quand on sait par les études financières internationales,  qu’il y a tous ces fonds qui s’en vont à l’étranger au lieu d’être investis dans le pays ; quand une minorité s’accapare de toutes les richesses du pays, sans aucun mérite personnel, comment voulez vous que les gens se réconcilient puisqu’il n’y a pas d’égalité ? Comment voulez vous réconcilier 40% de la population active qui n’a pas d’emploi ?

Ce qu’il faut faire, c’est que cet argent-là, même pillé dans le pays, revienne au pays moyennant une amnistie, à condition qu’il soit réinvesti dans le pays, pour y créer des emplois, dans des usines ou dans l’agriculture et les services, de façon à consoler tout le monde, notamment les jeunes sans emploi, pour leur permettre de recouvrer leur dignité. En résumé, la réconciliation doit partir de l’arrêt de la corruption, puis de l’ouverture de l’administration à la compétence de ses recrutements qui ne doivent plus être faits sur des critères discriminatoires de façon à faire sentir l’égalité de tous, ensuite de nommer des responsables de société qui soient dignes de leur poste, qu’il n’y ait plus de clientélisme (en favorisant les militants d’un Parti) ni népotisme (en favorisant les cousins).

Or, ce qui est regrettable avec Faure, c’est que, depuis son arrivée au pouvoir, rien n’a vraiment changé par rapport aux pratiques de son prédécesseur, à tel point que les gens disent que c’est la même chose… Et surtout, il n’a pas montré la transparence dans la gestion des fonds publics depuis 2005, alors que c’était déjà la grande tare du régime Eyadema; et l’on ne sait guère s’il n’en a pas eu le courage, ou bien s’il n’en a pas la capacité, en tant que Président, de changer cet état des choses si regrettable pour tout un Peuple qui souffre et gémit depuis si longtemps….

Mal élu en 2005, Faure aurait dû se racheter en gouvernant bien. L’on ne sait pas d’où il prend des milliards FCFA pour financer sa précampagne électorale, qui s’apparente à un achat des consciences ! Et tout cela ne contribue guère à améliorer son image de marque auprès des Démocrates togolais, ni d’ailleurs à l’étranger… »

Il faut arrêter le soldat Faure!

Anicet Moutouari  Lynx.info

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