Les phosphates togolais pré-vendus sur 5 ans sous le regard complaisant de la Banque Mondiale et du FMI

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Le 10 décembre dernier, le Togo s’est doté d’un Office Togolais des Recettes (OTR) à travers une loi votée à l’Assemblée nationale par les députés. A en croire le site toxique de propagande du pouvoir, republicoftogo.com, cet office qui regroupe les régies financières de l’Etat, Impôts et Douanes, est une idée de Faure Gnassingbé. Selon le ministre de l’Economie et des Finances, Adji Otèth Ayassor, cette structure permettra de pallier le déficit de mobilisation des recettes.

« Nous avons constaté que malgré les efforts déployés par les deux régies, il y a encore beaucoup à faire en matière de mobilisation des recettes. Donc, la recherche de solutions nous a amené à nous inspirer de l’expérience à succès de certains pays comme les Îles Maurice, le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda et le Ghana qui ont fusionné leurs régies. Cette fusion est née d’un concept anglo-saxon qui fonctionne très bien », a déclaré Monsieur Ayassor devant les députés. En clair, ce n’est donc pas une idée de Faure Gnassingbé, mais bien une copie d’une pratique courante dans certains pays, surtout anglo-saxons qu’on tente d’attribuer au Prince.

Ce fameux OTR, tout comme la Cour des comptes, qui n’a jamais produit le moindre rapport jusqu’à ce jour, font partie des coquilles vides que le pouvoir togolais continue de mettre en place pour faire croire à l’opinion et surtout aux partenaires en développement et aux institutions de Bretton Woods qu’il est résolument engagé dans une politique de transparence et de bonne gouvernance. Il est de notoriété qu’au Togo, la grande partie des recettes fiscales et douanières ainsi que les fonds générés par les sociétés d’Etat prennent une destination autre que le Trésor public. Ces milliards détournés directement à la source par un réseau de prévaricateurs bien organisé servent à financer de façon ostentatoire les activités du parti au pouvoir RPT/UNIR, les marches de soutiens des associations fantoches, les fraudes électorales, l’achat massif des consciences, la corruption des observateurs etc. Parallèlement à la mise en place de ces structures, de puissants réseaux sont toujours en activités pour siphonner les recettes et priver les caisses de l’Etat de centaines de millions voire des milliards de francs CFA. C’est actuellement le cas des phosphates.

Dans un précédent article qui nous a pris une année d’investigations avant sa rédaction, nous avions mis en exergue un demi-siècle d’injustice sociale, d’enrichissement personnel, de pillage. Ce pillage ne semble pas s’arrêter ; au contraire, il a de beaux jours devant lui, par la volonté de ceux qui ont fait des ressources de notre pays leur propriété privée. Il est connu depuis longtemps que le vrai patron de la Société Nouvelle des Phosphates du Togo (SNPT) a pour nom Raphy Edery, l’Israélien sans visage, l’ancien agent du MOSSAD (services secrets) et de la KNESSET (Parlement israélien) qui équipe l’ANR en matériels d’écoute et de torture ainsi que la sécurité personnelle de Faure Gnassingbé. Le Directeur général de la SNPT, Michel Kezié n’est en réalité qu’un pantin qui ne dispose d’aucun pouvoir décisionnel dans la gestion quotidienne de la société. Comment le sieur Raphy Edery est-il rétribué pour les nombreux services obscurs qu’il rend au régime de Faure Gnassingbé ? La réponse est toute simple et frise le scandale : les phosphates togolais ont été pré-vendus sur une période de cinq (5) ans à cet Israélien à un prix dérisoire.

Selon plusieurs sources concordantes, la tonne du phosphate a été vendue à 80 dollars à ce monsieur qui a ouvert dans un pays un compte sur lequel est versée la différence des fluctuations. Ces sommes colossales qui atterrissent directement sur son compte personnel échappent au Trésor public togolais, en d’autres termes, à tous les citoyens togolais. Et comme si cela ne suffisait pas, tout est fait par ce monsieur et son frère juif Charles Debbasch pour renforcer systématiquement leur emprise sur les phosphates togolais. Le dernier voyage de Faure Gnassingbé en Israël a été organisé, planifié de bout en bout par le réseau de Raphy Edery qui l’a convaincu d’attribuer à une société israélienne (Chemicals Group) spécialisée dans la production de phosphates, d’engrais, d’acides sulfuriques et de potasse, l’installation d’une usine de production au Togo. L’arrivée de ce groupe israélien au Togo est annoncée pour l’année prochaine (cf. Africa Mining Intelligence N° 287 du 11 décembre 2012).

Comme on le voit bien, les richesses du Togo et particulièrement les phosphates, présentés pendant longtemps comme le poumon de l’économie nationale, sont au cœur d’obscurs marchandages sur le dos du contribuable togolais. Ce pillage organisé à travers des structures écran implantées à l’extérieur, permet de siphonner les milliards, avec la complicité de ceux qui ont en charge les responsabilités de présider aux destinées du Togo. Tout ce jeu de l’ombre se déroule sous le regard complaisant des institutions de Bretton Woods, notamment le FMI et la BM, et dans une moindre mesure le PNUD. Les politiques, en particulier ceux de l’opposition qui aspirent à gouverner ce pays, doivent aussi sortir de leur léthargie pour prendre la mesure de la gravité du pillage actuel des ressources et lancer un grand débat à ce propos.

Il faut mettre fin à cette gouvernance scandaleuse de Faure Gnassingbé et compagnie en vue de préserver les maigres ressources du pays pour les générations futures. Le cas des phosphates doit interpeller la conscience de tous les Togolais.

Ferdi-Nando

Liberte Hebdo

 

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