“Nous sommes ici pour dessiner toutes les stratégies de défense de notre client”, a notamment justifié Me Claver N’dri, à l’issue de la rencontre à huis clos. “Nous ne comprenons pas le sens du mandat d’arrêt de la CPI puisque Charles Blé Goudé est déjà poursuivi par les juridictions nationales”, a ajouté l’avocat depuis une dizaine d’années de l’ex syndicaliste étudiant. Pour Me Christopher Black, “le temps est venu d’amplifier la mobilisation partout dans le monde afin d’obtenir la libération de ce jeune militant progressiste. Il a droit à un procès équitable dans son pays. Nous devons y consacrer toute notre énergie”. Quant aux accusations de la CPI, “elles soulèvent plusieurs questions”. “Quelle est la légalité de ce mandat ? Pourquoi avoir caché son existence à l’intéressé et à l’opinion pendant près de deux ans compte tenu de la gravité des crimes allégués ? Pourquoi maintenant ?”, s’est interrogé l’ancien avocat de l’ex-président yougoslave Slobodan Milosevic, mort en 2006 en détention dans les geôles de La Haye. “Les choses bougent”, assure de son côté Me Habiba Touré.
“Il est important de sensibiliser sur ce qui se passe car la situation de Blé Goudé est très préoccupante. La rencontre a permis d’appréhender, grâce à l’expérience de notre confrère Black, certains éléments concernant la justice internationale. Nous espérons pouvoir apporter une défense effective et efficace à Blé Goudé”, a-t-elle conclu. Patrice Kouté et Toussaint Alain, qui dirigent le Comité, ont annoncé que la douzaine de juristes ivoiriens et internationaux seront bientôt rejoints par un Britannique, un Chinois et une Sénégalaise. Ils travailleront en liaison avec leurs confrères ivoiriens qui assistent Blé Goudé devant la justice nationale. “Ils sont fiers d’être à ses côtés compte tenu de la justesse de son combat et de ses idées. Nous leur faisons pleinement confiance”, ont soutenu les responsables du Comité. Le Comité international pour la défense de Charles Blé Goudé a été lancé le 18 janvier 2013 au lendemain de son extradition du Ghana, où il vivait dans la clandestinité, vers la Côte d’Ivoire.
Source Lynx.info