L’economiste Nadim Kalif résume tout le mal togolais dans un essai

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                                     LA QUESTION TOGOLAISE

                                                   1ère PARTIE LE « MAL TOGOLAIS» :

 

                    DE L’ESPERANCE  DEMOCRATIQUE  AU DESESPOIR POPULISTE (1990-2009)                                                    

                         2ème PARTIE: LE REMEDE REPUBLICAIN  EN 2010                              

                    « POUR LA VERITE TOGOLAISE ! »

Je dédie cet essai politique à 2 grands martyrs de la vérité togolaise, Tavio Amorin et Joachim Atutsé Agbobli.
Mon cher Tavio, tu allais dénoncer les circuits de détournements des richesses nationales togolaises, quand tu fus assassiné en juillet 1992, de sang froid et à bout portant, par un tueur à gages, policier de son état, dont on n’a plus entendu parler à la suite de l’enquête diligentée. J’ai poursuivi ton action à travers mon livre intitulé : « POURQUOI LE TOGO VA SI MAL », publié en août 2008, où je dévoile aux Togolais l’origine de leurs malheurs.
Joachim, mon camarade de la FEANF, tu cherchais à découvrir les circuits financiers maffieux qui noient la circulation des richesses au cœur de l’économie togolaise, quand tu fus enlevé de nuit, dans ta chambre d’hospitalisation à la clinique Biassa où tu étais gardé sous observation médicale, pour être ensuite torturé et étouffé aux gaz d’échappement, avant d’être noyé dans une baignoire et jeté nu sur la plage, pour faire croire à un suicide par noyade, le 15 août 2008.
Aussi, ai-je bien conscience de ce que je risque à mon tour…
Mais mon amour suprême pour la vérité togolaise me fait accepter le sacrifice suprême. Tout ce que je demande, à tous les PATRIOTES togolais, c’est de poursuivre, avec moi et après moi, ce combat « Pour la vérité togolaise », pour qu’un jour prochain, le Peuple togolais puisse sortir du brouillard sociopolitique où il patauge depuis 1993/94.
Aussi, à travers cet ouvrage, me suis-je donné pour mission de rechercher la vérité cachée dans les profondeurs de l’inconscient collectif des populations togolaises, qui ne comprennent pas leur calvaire sans fin, à la différence de nos voisins béninois qui ont pu accéder à une forme républicaine du pouvoir.

La présente analyse politique est ma façon de servir ce Peuple togolais, qui m’a offert de naître à Lomé le 20 janvier 1944 et m’a permis d’acquérir l’apprentissage de la morale, du discernement et de l’amour du prochain, sur les bancs du Collège St Joseph. Aussi, dois-je rendre ici hommage aux R.P. Sprunck, Kapuscik, Peter, Lutz, Folmer et « Atavi », ainsi qu’à MM. Henrion, Mélisse, Gerbaud… qui m’ont formé à l’audace, la rigueur et la transparence, entre 1957 et 1963. 
Dans cette lignée éthique, je dois aussi remercier Josseline, mon épouse, dont l’extrême exigence éthique m’a beaucoup soutenu moralement dans ma résistance aux tentations de corruption, si courantes depuis 1994, surtout pour un chef d’entreprise.
Je tiens aussi à rendre hommage, du fond du cœur, à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à l’éclosion du mouvement démocratique du 5 octobre 1990, notamment à :
– Me Djovi Gally qui m’avait permis de suivre, depuis 1984 que nous étions devenus très amis, la longue gestation de cette explosion sociale ;
– Me Agboyibo qui avait amené le dictateur Eyadema à créer la première CNDH en Afrique, en 1987, tout en le nommant à sa tête, d’où il mobilisera toute son énergie pour sensibiliser toutes les populations togolaises aux Droits de l’Homme.

Je tiens aussi, particulièrement, à glorifier tous les vaillants démocrates, qui avaient transformé cette révolte démocratique du 5 octobre en mouvement révolutionnaire républicain, au cours de la « Conférence Nationale Souveraine » réunie en Juillet/Août 1991, qui accoucha alors d’une très bonne Constitution républicaine, instaurant la séparation des pouvoirs, qui sera  adoptée par 95% du Peuple Togolais en décembre 1992 (mais qui fut ensuite dénaturée par son « toilettage » en 2002, par l’Assemblée Nationale, devenue monocolore RPT, par suite du boycott des élections législatives sur mot d’ordre de Gilchrist, vexé par le vol de sa victoire aux élections présidentielles de 1998).
Enfin, je suis reconnaissant à tous nos courageux Patriotes qui nous avaient permis de croire, 18 mois durant, en l’avènement d’un régime républicain au Togo, pratiqué entre août 1991 et février 1994. 

Malheureusement, l’expérience du régime républicain instauré de 1991à 94 tourna court, en raison de l’inexpérience politique des chefs de l’Opposition démocratique face au machiavélisme époustouflant d’Eyadema, entouré d’experts en « coups tordus ».
Nos électeurs démocrates furent d’abord choqués par la réélection d’Eyadema en août 1993 en raison des frictions personnelles entre les chefs de l’Opposition, puis ils furent à nouveau écœurés par l’avortement de leur victoire aux Législative de février 1994. Alors, un grand désarroi s’installa dans l’inconscient collectif des démocrates, déçus par les échecs successifs des chefs de l’Opposition démocratique.
Eyadema en profita pour scier en deux le mouvement démocratique du 5 octobre 1990, par une stratégie machiavélique d’opposition Nord/Sud, patiemment élaborée depuis la « Conférence Nationale Souveraine » de juillet 1991. Et grâce à son puissant réseau du RPT, il réussira à diviser Nord/Sud pour régner, poussant les électeurs déçus du Sud à recourir à Gilchrist, sur qui ils pouvaient compter pour chasser Eyadema du pouvoir, en vengeant son père, sans compromission possible avec le tyran machiavélique.
C’est alors que le mouvement démocratique de 1990 changea de nature et de camp : il se mua en mouvement populiste, en faisant appel à l’ennemi juré d’Eyadema, Gilchrist Olympio. GIL était désormais considéré comme le seul capable de bouter Eyadema dehors, en raison d’un compte personnel à régler avec lui depuis le 13 janvier 1963. Et GIL devint alors le « Sauveur », incarnant le mythe et le slogan « Ablodé » de son père Sylvanus Olympio, Père de l’Indépendance, réputé avoir été renversé et assassiné par Gnassingbé Eyadema, raison pour laquelle la fête du 27 avril avait été occultée sous Eyadema pour effacer sa trace.
Ainsi, les déçus de l’opposition démocratique s’accrochèrent à la bouée « Olympio » pour sortir de la noyade « Gnassingbé ». Depuis lors, la lutte populiste et clanique, entre Olympio et Gnassingbé, rythme la vie politique togolaise. Elle a remplacé la lutte démocratique de 1990-1994.
La vengeance clanique a remplacé l’espérance démocratique.
De la sorte, la mission de Gilchrist se limite à un rôle de « sauveur », sans engagement républicain. C’est donc du populisme. Or, en politique, tous les spécialistes affirment que le populisme est dangereux, du seul fait que le « sauveur » n’est pas lié par un programme républicain de gouvernement qui sanctionne ses actes en cas de non respect de ses engagements. Et cela signifie qu’une autre forme de gouvernement clanique risquerait de succéder au gouvernement FAURE que nous dénonçons tous. Donc danger !

Quel Président faut-il pour résoudre tous nos problèmes ?

Par conséquent, il faut mettre des conditions au choix du nouveau Président, pour nous éviter de subir une autre spirale de déviations de mauvaise gouvernance qui diviserait encore les Togolais, au lieu de les réconcilier pour rebâtir ce pays ruiné.
Il faut donc que le futur Président en 2010 soit lié par un contrat républicain, conclu avec tous les autres Partis de l’Opposition démocratique, sur la base d’un Programme Commun en des points précis qui l’engagent, tant envers la Nation qu’envers tous les autres Partis de l’alliance républicaine, afin d’éviter au Peuple de tomber de Charybde en Scylla.
Ce Programme Commun garantira au Peuple de sortir de l’enfer économique et social où gémissent  6 millions de Togolais depuis tant d’années d’errance politique. Car, ayons toujours en mémoire qu’entre 2005 et 2009, sous la Présidence de FAURE, une centaine de « privilégiés » accumulèrent des dizaines sinon des centaines de milliards FCFA pendant que 4.500.000 Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec un revenu inférieur à 655FCFA (1 euro) par jour !
Aussi, faut-il que ces malheurs ne recommencent.
N’oublions pas que la première priorité du nouveau Président, doit être d’apaiser toutes les craintes de discriminations tant de la part des populations du Nord que de celles du Sud, des tensions régionalistes, ethniques et claniques ayant profondément marqué les esprits depuis 1994, lorsque le Pt Eyadema reprit en main le pouvoir. L’avenir togolais a donc besoin d’une vraie politique de Réconciliation Nationale, fondée sur la lutte sans failles contre la corruption ainsi que sur le mérite des responsabilités octroyées aux uns et aux autres dans l’Administration, la fonction publique, l’Armée et les forces de sécurité. Ce préalable est absolument indispensable pour reconstruire le pays dans la sérénité et dans la confiance générale, sachant bien que ce pays a été ruiné par un lourd passé de pillage des richesses nationales et par des pratiques d’injustices de toutes sortes, le tout ayant laissé de profondes blessures dans chaque famille.

Voici donc, le profil idéal du futur Président en 2010 

1-    Il nous faut d’abord quelqu’un qui ait l’expérience et la compétence nécessaire pour réconcilier tous les Togolais avec leurs exclus et leurs opprimés. Pour cela, il ne doit pas avoir de comptes à régler, ni dans le Sud ni dans le Nord. Il doit avoir une grande hauteur intellectuelle et morale, capable de distinguer le bon grain de l’ivraie.
2-    Il doit aussi être un vrai Politicien Républicain, respectant la séparation des 3 pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, et sachant réunir les contraires en vue d’apaiser tous les Togolais et restaurer leur confiance dans la Justice et l’Administration du pays.
3-    Il doit spécialement avoir la confiance de la Police, la Gendarmerie et l’Armée pour pouvoir les associer à la Renaissance du Togo.
4-    Enfin, il doit avoir les compétences d’administrateur des structures de la république, qui lui permettent d’animer toutes les institutions de la République Togolaise, et notamment, le futur gouvernement togolais qui pratiquera alors la bonne gouvernance démocratique.
Et nous dirons alors : OUF ! Le Togo va renaître !

N.B
S’il m’arrivait malheur dans les prochains mois, c’est dans mes analyses, faites ici, qu’il faudra orienter l’enquête par les soins de MMee Gally, Ajavon, Agboyibo, Agbekponou et Amékoudi, qui défendront ma Liberté d’expression et la Vérité Togolaise.

Nadim Michel KALIFE, Economiste, Lomé 1er décembre 2009
 

 

 

 

 

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