Le passé politique de KOFI en France est un atout providentiel pour le Togo

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Article censuré par notre confrère Focus.info

Souvent, l’on reproche à KOFI d’avoir été Maire, Conseiller Général, Député et Ministre en France. Avant de répondre plus précisément sur ce point particulier, je vous propose de revisiter le passé politique récent de notre pays. Vous y découvrirez, si vous ne l’avez pas déjà fait, les maladresses politiciennes de l’opposition depuis qu’elle a vu le jour à la Conférence Nationale en 1991, après avoir conquis, grâce à Me Agboyibo, Président de la CNDH, la liberté d’expression et d’action qui avait permis à divers responsables de se lancer dans la politique, sans formation préalable, puisque le pouvoir monolithique d’Eyadema depuis la création du RPT en 1969, empêchait quiconque de critiquer sa politique jusqu’en 1991.

Aussi, permettez- moi de faire un bref rappel historique :

 1- Tout d’abord, c’est Koffigoh qui avait trahis en 1993, en se ralliant à Eyadema à la veille des élections présidentielles d’août 1993.

 2- Ensuite, face à cette alliance Koffigoh-Eyadema, d’une part, et d’autre part, pour ne pas permettre à Edem Kodjo de bénéficier de l’aura de sa candidature unique au nom de l’opposition démocratique, les autres chefs, notamment Gilchrist, ont décidé de boycotter ces élections, laissant ainsi le champ libre à Eyadema pour se faire élire démocratiquement et sans contestation possible…!

 3- Puis, en 1994, malgré la victoire de l’ensemble (CAR+UTD) aux élections législatives, Agboyibo et Kodjo n’ont pas su s’entendre face à Eyadema qui les a croqués comme des enfants de chœur. Et pire encore, on assista au boycott des séances de l’Assemblée Nationale par le CAR, ce qui avait affaibli Edem Kodjo qui s’est retrouvé otage de la majorité de fait du RPT. Aucune réforme républicaine ne fut réalisée et les électeurs déçus du CAR comme ceux de l’UTD, ont dû reporter leurs voix sur Gilchrist et son parti, l’UFC, aux élections présidentielles de 1998 en faveur de Bob Akitani, représentant Gilchrist, empêché de se présenter.

 4- Mais la pire des maladresses sera aux élections législatives de 1999, quand Gilchrist, reconnu comme le grand chef de l’opposition, lança le mot d’ordre de boycotter ces élections législatives. Cela donna la majorité totale de 100% au RPT, sans que personne ne puisse en contester la légitimité, car c’était légal et incontestable! Gilchrist n’avait donc pas douté que, Eyadema, n’ayant pas cédé devant la grève générale illimitée (qui dura 10 mois de novembre 1992 à août 1993), saura exploiter ce boycott ! Et justement, ce fut une aubaine pour le RPT, car, sur les conseils de Natchaba et Debbach, l’Assemblée Nationale monocolore du RPT a pu, en toute constitutionnalité, toiletter la Constitution de 1992, en la ramenant à un régime totalitaire, où tous les pouvoirs sont concentrés entre les mains du PR Eyadéma : il pouvait, désormais, nommer et révoquer le PM à son aise, tout en nommant  seul tous les responsables à tous les postes de la haute fonction publique et de l’Armée. Cela fit de la République Togolaise une simple entreprise privée, dont tous les rouages étaient aux ordres du PR, sans que l’on puisse accuser Eyadema d’être un dictateur puisque c’était légal et conforme à la Constitution !

Cette stratégie de boycott électoral des législatives  montre l’immaturité politique de Gilchrist, qui s’était encore conduit comme un égoïste inexpérimenté en politique, comme héritier de son père, sans avoir été initié aux rouages de la politique face au génie politique d’Eyadema, mille fois plus rusé que lui. Ce fut déplorable pour le Peuple togolais, demeuré victime de ces maladresses suicidaires, léguées par Gilchrist… Et si je dis qu’il nous les a léguées, c’est parce qu’il n’obtiendra jamais de victoire aux élections, en raison de l’épouvantail qu’il représente aux yeux de l’Armée et des électeurs du Nord, suite même à ses déclarations de vouloir réduire les effectifs de l’Armée à 2.000 hommes alors qu’il y en avait 16.000 en activité, ce qui a fait comprendre aux militaires qu’ils retourneraient labourer la terre dans leurs villages… ! Eyadema a su exploiter ces maladresses, et c’est cela même qui nous a  privés de changement politique depuis 1991… 

5- Tout cela montre, non seulement, l’inexpérience de ce soi-disant Chef historique de l’opposition, montrant bien ainsi qu’il ne connaît rien au fonctionnement des institutions républicaines. Aussi, dois-je inviter les lecteurs togolais à comprendre que « faire de la politique » n’est pas héréditaire, comme si l’on héritait d’une boutique de commerce, mais que cela exige un apprentissage et une science politique, que la dictature d’Eyadema a su empêcher d’éclore et de se développer au Togo. En Europe, on ne voit jamais un fils succéder à son père à la charge du Président de la République ! Au Togo, sachons-le, seul, KOFI, parmi tous les candidats actuels, a une véritable expérience politique, durant 30 ans et en France. Et, contrairement à certaines attaques de bas niveau, reprochant à KOFI d’avoir fait sa carrière politique en France, sachez que cette expérience exceptionnelle ne doit pas être un reproche, bien au contraire ! En effet, nos meilleurs cadres de l’Administration, dans toute l’Afrique francophone, sont ceux qui ont fait ou complété leurs études en France, et vous le savez bien. Il en est de même pour le savoir-faire en politique, car la politique est une science à apprendre, et non pas un jeu d’enfants comme cela se conçoit au Togo ! Et pour preuve, je vous citerai l’exemple du meilleur Président de la République parmi tous les pays francophones d’Afrique : il se trouve être Léopold Sédar Senghor, qui a été député à l’Assemblée Nationale française de 1946 à 1955, pour devenir ensuite Ministre de la République Française dans les deux gouvernements d’Edgard Faure en 1956/1957, puis dans le gouvernement de Michel Debré en 1958/1960, où il avait même contribué à la rédaction de la Constitution de la Vème République Française. Et c’est cette expérience de 14 ans dans les rouages des institutions de la République française, qui a donné au Pt Senghor le savoir-faire pour diriger le Sénégal de 1960 à 1980, avant de se retirer volontairement de la politique, cas unique en Afrique francophone. Et sachez aussi, que Senghor avait demandé et obtenu la Nationalité française en 1936 et qu’il a fait la Guerre 1939-1945 comme Résistant Français ! Pourquoi ne reproche-t-on pas à Senghor d’avoir servi la France pendant 20 ans, d’abord comme Résistant durant la guerre 1940-45, puis comme homme politique, avant de rentrer diriger son pays ???

Et beaucoup de Togolais ayant vécu ou vivant en France, se sont faits naturaliser Français avec beaucoup de ferveur, et beaucoup d’entre eux s’étaient fait naturaliser quand KOFI était le ministre chargé des naturalisations, comme ministre de l’Intégration et des affaires sociales. Alors, ne nous mentons pas à nous-mêmes… Enfin, vous savez bien que ce ne fut pas une honte pour les Sénégalais d’avoir Senghor, franco-sénégalais, comme Président de la République ! Alors, pourquoi pas KOFI au Togo ?

Et cela d’autant plus que KOFI n’a pas été mêlé aux déchirements politiques de la période 1990/2005, qui ont divisé profondément les Togolais entre le Nord et le Sud, par suite d’une habile manœuvre machiavélique d’Eyadema. Dans ces conditions, de même que Yayi Boni au Bénin, KOFI est le mieux indiqué pour dépasser les antagonismes politiques togolais, sauf si l’on est régionaliste et que l’on refuse KOFI pour des raisons ethniques, ce qui serait un comble… Mais alors, sachez que KOFI n’est pas du tout régionaliste, je vous le jure sur mon honneur. Rencontrez le donc,  et vous constaterez combien il impose le respect à ses frères du Nord tout en se faisant respecter auprès de ses nombreux amis du Sud qui l’avaient soutenu pour revenir au Togo. Et, de plus, pour vous rassurer, sachez aussi qu’il n’a pas de clan familial qui puisse, sous son ombre, piller le pays. C’est un honnête homme qui inspire confiance à tous ceux qui le côtoient, tout comme il a su inspirer confiance au Président Mitterrand qui l’avait appelé à devenir son ministre des affaires sociales et de l’Intégration, en lui disant ces mots : « Je vous demande de réconcilier les Français avec leurs exclus ». Or, chez nous au Togo, c’est justement ce même problème d’exclusion, au profit de quelques clans familiaux, qui  divise les Togolais.

Par conséquent, KOFI est le mieux indiqué pour réconcilier tous les Togolais, du Nord au Sud, grâce à sa grande expérience en France, cette expérience extraordinaire d’avoir réconcilié les français entre 1991 et 1995. Et je pense avec raison, qu’il est bien l’homme providentiel de notre Réconciliation Nationale, tant recherchée, car la Réconciliation de tous les Togolais, du Sud au Nord, est un préalable pour tout nouveau départ du Togo, pour sa résurrection, après la dramatique division qui nous écrase depuis 1991.

 Alors, cessons d’adorer nos leaders comme un DIEU, parce que la politique n’est pas une religion : il ne faut pas confondre politique et religion, sinon il y aura la guerre civile, comme en religion il y a les guerres de religion… Apprenons donc la science politique avant de nous lancer en politique, car tout ce qui nous est arrivé depuis 1991, est dû à cette ignorance du sens politique. Cela nous a entraînés dans notre descente aux enfers depuis 1991… Et ce défaut provient du fait que l’opposition n’a jamais eu recours à des conseillers ni à des d’experts en politique, alors qu’Eyadema et son fils Faure en ont toujours bénéficié, et c’est ce qui les a poussés à toujours diviser l’Opposition inexpérimentée… Je prie donc  mes amis de l’opposition républicaine de bien vouloir m’excuser pour ce langage de rigueur, qu’ils ne devraient pas prendre comme des propos infâmants, mais plutôt comme une critique objective, car je suis quelqu’un qui n’a aucune ambition personnelle en politique. C’est seulement le bonheur du Peuple Togolais qui m’importe.

Il faut donc tourner cette page d’un passé politique médiocre, et nous tourner vers des hommes neufs et d’expérience, qui aient une vraie compétence pour réconcilier les Togolais, divisés depuis 1991 ! ça suffit ainsi ! Essu nene…

Et je tiens à rappeler aux inconditionnels de Gilchrist que la preuve d’égoïsme cynique de Gilchrist, c’est la réponse cynique qu’il avait donnée à la délégation des chefs de l’opposition qui étaient allés le voir pour lui proposer de choisir un autre candidat que lui comme candidat unique de l’opposition, de façon à dégeler la situation togolaise, qui se trouve coincée par l’épouvantail que lui-même représente aux yeux des électeurs du Nord et de l’Armée. Et ne voilà-t-il pas que Gilchrist leur répondit qu’il préfèrerait que « Le Petit » reste là où il est, si ce n’est pas lui, Gilchrist, qui le remplace!

Cette réponse illustre combien cet héritier égoïste, qui méprise le sort du Peuple Togolais en le laissant souffrir 5 années de plus, et sans état d’âme… Cette information qui m’est parvenue à travers 2 personnes dignes de foi, m’a époustouflé !!! Et depuis que j’ai appris cette information, je pense que le meilleur allié objectif du maintien de FAURE au pouvoir, c’est Gilchrist ! Sachons-le une fois pour toutes si nous souhaitons le changement!

J’en suis dégoûté en m’écriant : « PAUVRE PEUPLE TOGOLAIS ! »

 6-L’on voit ainsi dans quel cul de sac se trouve l’opposition togolaise, réduite à sa direction par un tel chef …! Il faut absolument la recomposer autour d’un autre candidat commun. Lequel? Comment le choisir ?

 7- Il doit être au-dessus de toutes les tristes péripéties des 20 dernières années, qui nous ont conduits à l’échec actuel. Ses qualités personnelles doivent être les suivantes:

       – Une expérience réussie de la politique qui lui évite les pièges constatés plus hauts

       – Une intelligence intellectuelle et non maligne ni mesquine (comme on en rencontre beaucoup chez nous) qui lui permette d’élever les débats et d’avoir une haute ambition pour le pays, en ne se limitant pas à penser seulement: « moi, moi et moi! »

       – une bonne formation politique lui permettant de bien comprendre l’Administration publique, ainsi que les vrais enjeux, non seulement de son pays, mais du monde extérieur.

       – une absence d’esprit revanchard envers quiconque des autres candidats, ni envers une quelconque ethnie. Pas de comptes à régler avec quiconque ce qui inspirera confiance à tous! 

       – un vrai savoir-faire en réconciliation nationale, dont il sache comment faire, par expérience propre

       – un véritable esprit républicain qui l’empêche des tentations dictatoriales

       – et aussi, qu’il inspire la confiance aux bailleurs de fonds, dans sa gestion saine des finances publiques, permettant de rembourser les emprunts

       8- En ce qui concerne le régime politique à établir, il n’y a pas à chercher encore à composer une nouvelle Constitution (qui prendrait au moins un an pour le faire, en causant beaucoup de pagailles). Le mieux serait de faire voter par les 4/5 des députés, le rétablissement de la Constitution de 1992 qui avait été adoptée par 95% de la population togolaise du Sud au Nord, donc dans un consensus total.

 

9- Il faut en outre que le candidat unique de l’opposition n’ait pas de Part politique propre, mais qu’il s’engage sur un PROGRAMME COMMUN cosigné par tous les Partis qui soutiendront sa candidature. Une fois élu, il sera tenu d’exécuter ce programme, sous le contrôle de l’Assemblée Nationale qui aura le vrai pouvoir de voter les lois, d’autant plus que ce nouveau Président n’aura pas de Parti à lui dans cette Assemblée Nationale dont la majorité décidera du choix du Premier Ministre, comme le stipule la Constitution originale de 1992.

 10- Le pouvoir exécutif sera géré conjointement par le PR et le PM, sur la base du PROGRAMME COMMUN qui sera leur feuille de route. Et au cas où il y aurait des tensions entre le PR et le PM, c’est l’Assemblée Nationale qui tranchera par suite de la dissolution de l’assemblée nationale par le PR, et c’est la nouvelle majorité de l’Assemblée Nationale qui décidera.

 11- Il faut que vous sachiez une chose: je ne suis pas un « partisan » inconditionnel de KOFI, car je conserve mon entière liberté, comme toujours. Par contre, face à tous nos malheurs, survenus depuis 1991, nous sommes tous désespérés de voir apparaître quelqu’un d’efficace et de républicain à la fois. Il se trouve que j’ai découvert ce candidat, et qu’il m’a vraiment plu, répondant aux mêmes objectifs de reconstruction du Togo que je souhaite depuis si longtemps…

Je vous laisse le soin de critiquer ou de compléter

Nadim Michel KALIFE, économiste.

TEL: 2210233 à Lomé

 

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