Kamaka 2012 en Allemagne: Dernières retouches, dernier virage !

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Caramba ! Les Tem de Bafilo arrivent dans leur temple de  la salle des fêtes de la ville de Eschweiler le 7 Avril 2012. Et pour cause, l’événement est de taille et la fête a tous les contours proche d’un pèlerinage que personne ne veut rater. La chanteuse principale Rabi ne s’en cache pas :  » Nous allons tout casser « . Ici « casser » veut dire prouver, démontrer qu’on est les meilleurs, et on fera la fête jusqu’à ce que les muscles lâchent et le corps ne réponde plus. Et elle a raison Rabi. Elle sait et compte sur la parfaite organisation de ses frères et sœurs Tem de Bafilo en Allemagne. Le maire Rudi Bertram de la ville d’Eschweiler/Kinzweiler , parrain de l’évènement en personne se tient chaque minute au courant des dernières retouches. Quand le Lynx a été invité pour la présentation de la maquette publicitaire, Max Krieger son porte parole tout sourire glisse :  » Mr Bertram veut plus de 2500 affiches publicitaires, et 5000 petites affiches pour faire le porte à porte et la distribution dans les cafés, restaurants, centres commerciaux, lieux de loisir… ». La stratégie de Monsieur le maire est simple : déverser une pluie d’affiches publicitaires et inonder les rues par ces affiches qui tapent dans les yeux du premier qui y met pied dans sa ville. Dans la foulée, il fait d’une lancée deux coups. Non seulement, il fait de sa ville, l’une des plus intégrée d’Allemagne, mais aussi, il a sa petite manière très intelligente de mieux  la faire connaître. Cloîtrée entre la vieille ville du roi Charlemagne (Aachen) et la ville touristique de Cologne avec sa cathédrale légendaire qui fait  des millions de touristes du monde entier, Monsieur le maire a compris que l’image même de la ville d’Eschweiler est une source de revenu. De facto, il ne se fait pas prier quand il s’agit de ce peuple Tem qui vit en parfaite symbiose avec les allemands depuis la première vague des années 1990 qui fuyait la dictature togolaise. Pour la petite histoire, la couleur jaune , depuis devenue leur symbole n’est pas anodine. « Elle est pour nous un peu comme l’or cette fête Kamaka » nous lançais une vieille allemande dans les bureaux du porte parole.

Aussi, les femmes Tems se livrent à une course effrénée aux tenues. Le pagne retenu pour la soirée culturelle reste comme un petit secret et d’aucun parle des boutiques Anversoises de Belgique qui les auraient livrés. Les réunions des Doyens Tem d’Assoli en Allemagne se succèdent les unes les autres. Ici aussi, la stratégie est simple. Faire la fête, rien que la fête en  ne laissant que de bons souvenirs. Les crasseux qui viendront dans le souci de gâcher cet événement préparé avec minutie depuis une année se verront manu militari remis à la police et traités comme fauteurs de trouble donc passible devant les tribunaux. Les entraînements se succèdent chaque week-end  avec femmes et jeunes filles. Le très virevoltant organisateur de la fête Kamaka  Abass Issifou qui s’est confié au Lynx a fini par lâcher le morceau au moment où nous mettons ces lignes pour lecture :  » C’est le denier virage ». Comme pour dire que tout est enfin prêt ! Nous sommes à la limite comme les japonais, poursuit-il.  Et de renchérir : « Les Tems de Bafilo sont conscients que le monde marche. A côté de la modernisation, nous essayons de combiner le traditionnel avec tout ce que vous voyez comme événement Tem chaque année « .

Quand les Tem d’Assoli (Bafilo)  nous enseigne  que l’organisation et la parfaite entente entre filles et fils d’un même peuple sont les clés de réussite de toute civilisation !

Camus Ali Lynx.info

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