Introspection : Les voeux souhaitables de Faure Gnassingbé à la nation !

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POUR PRESERVER LA PAIX AU TOGO EN 2015, LES VŒUX SOUHAITABLES DE FAURE GNASSINGBE A LA NATION !

L’année 2015 qui va commencer dans quelques jours, pourrait être l’avènement d’une période de renouveau, voire constituer une véritable renaissance pour les togolais et togolaises en particulier et pour la nation toute entière, si l’échéance politique majeure de l’élection présidentielle qui va rythmer la vie politique du pays se déroule dans les conditions optimales de transparence et d’honnêteté, seules garantes de l’émergence de la Vérité des Urnes. Faure Gnassingbé, qui occupe aujourd’hui les fonctions de Président de la République malgré les conditions plus que litigieuses de son accession au pouvoir en 2005 puis de sa reconduction en 2010, détient aujourd’hui la clef de cette équation. Il peut, s’il le désire, déverrouiller la situation en un instant, celui où il déciderait de prendre la bonne décision à l’égard de son avenir personnel et à celui du peuple togolais libéré. La traditionnelle cérémonie des vœux à la Nation parait être l’occasion privilégiée pour ce moment !

Faure Gnassingbé gagnerait à opter pour la transparence, la vérité des urnes et la vérité tout court aux Togolaises et Togolais !

1- LA VERITE, TOUTE LA VERITE, RIEN QUE LA VERITE…!

Au moment où les populations s’apprêtent à entrer ensemble dans une nouvelle année, en ces heures qui favorisent la détente et l’apaisement partagés au sein de chaque famille, ou chacun tente de tourner le dos au passé pour nourrir l’espoir d’un avenir meilleur, Faure Gnassingbé devrait saisir ce moment privilégié pour exposer sa vision de l’avenir de la nation togolaise. A ce titre, il devrait agir pour favoriser de manière irréversible le progrès harmonieux du peuple togolais, opérer un tournant décisif pour le développement du pays et la libération des multiples talents et compétences que celui-ci recèle.

Faure Gnassingbé devrait ainsi prendre acte du fait, que durant les dix dernières années que le Togo a passées sous sa férule et celle de son clan, les togolais ont vécu des événements essentiellement marqués par la dureté des privations de la vie quotidienne et la tristesse, plus que des moments partagés de joie et de fierté. L’heure semble donc venue et l’instant propice pour prendre des décisions politiques susceptibles de changer nos vies, afin qu’après de trop longues années de contraintes et de souffrances, nous puissions à titre individuel comme collectif nourrir nos rêves les plus intimes et réaliser nos aspirations. Mais l’action politique est aujourd’hui étroitement influencée par les effets collatéraux du cirque médiatique, au sein duquel un événement chasse l’autre à la vitesse de l’éclair et entrave la gestation de la mémoire collective, sans laquelle aucun peuple ne peut se prévaloir d’un avenir s’il ignore sa propre histoire.

Avant d’adresser à chacun de nous, selon une formule consacrée et éculée : « ses vœux de santé, de bonheur et de prospérité, dans la paix des cœurs et la concorde des esprits », d’exposer le détail de ses propositions et décisions qui pourraient engager la recomposition de la société togolaise de façon durable, il devrait utilement rappeler les objectifs les plus probants qu’il proposa, lors de ses précédents vœux à la nation depuis 2010 et qu’il que très imparfaitement réussi à atteindre.

Faure Gnassingbé, devrait en quelque sorte se livrer à l’exercice d’autoexamen de conscience !

2- DES DECLARATIONS ENJOUEES, DES PROMESSES SANS LENDEMAIN…! 1

Dansl’hypothèse ou Faure Gnassingbé éprouverait quelques difficultés à se remémorer les nombreux « bons mots » qu’il a adressés au togolais, il a paru utile à CVU-Togo-Diaspora de l’aider dans cette tâche !

Afin de prévenir les « oublis » éventuels de Faure Gnassingbé, voici quelques morceaux choisis tirés de ses interventions depuis 2010.

2010 – Au lendemain de l’élection présidentielle de 2010 – qu’il fut le seul à qualifier de « succès reconnu » –, Faure Gnassingbé affirmait dans ses vœux pour l’année 2011 sa « foi inébranlable en un Togo nouveau, plus uni et plus solidaire » et invitait les togolais « à resserrer nos rangs pour que nous puissions écrire cette nouvelle page de notre histoire commune ». Il lançait un « appel pressant à nous mobiliser pour faire fructifier nos acquis » tout en affirmant que « les avancées de la démocratie et du pluralisme politique sont réelles et irréversibles au Togo.»

2011 – L’année suivante Faure Gnassingbé formulait pour 2012 des espoirs similaires, considérant qu’en 2011, le Togo avait : « enregistré, en dépit de tout, de nouvelles avancées dans le domaine économique et social », que « puissent nos efforts communs consolider en 2012, le processus de réconciliation nationale, la relance économique le sens du partage, de la cohésion et de l’unité nationale » et que « La somme de nos succès individuels est un élément essentiel de notre réussite collective et de l’accomplissement de notre destinée commune, en tant que nation.»

2012 – Forcé de reconnaitre que ses souhaits, ou plutôt ses incantations, étaient restés lettre-morte durant les deux premières années de son nouveau mandat présidentiel, Faure Gnassingbé cultivait la « contradiction » dans ses vœux très denses pour 2013. Il indiquait que : « Pour la première fois depuis des décennies, nous avons enregistré sur trois années consécutives, un taux de croissance économique en hausse constante » mais : qu’« Il est temps de nous ressaisir à tous les niveaux pour éviter de disperser nos énergies dans des luttes stériles. Les enjeux qui se profilent à l’horizon de la nouvelle année nous imposent ce sursaut immédiat.» Il accentuait ce double jeu en affirmant : « Je déplore les occasions de dialogue gâchées, le temps perdu à tourner en rond et à se complaire dans une posture purement tacticienne alors que les défis s’accumulent chaque jour à nos portes.» Faure Gnassingbé rappelait invariablement, comme une litanie, que : « Notre objectif est de refonder la société togolaise sur de nouvelles valeurs et de faire du Togo de demain une terre de cohésion, de concorde et de prospérité économique.», mais surtout que : « nous sommes désormais guidés par une dynamique nouvelle qui vise à faire de chaque Togolais, l’artisan d’une nouvelle gouvernance, fondée sur l’inclusion politique, économique et sociale et la rigueur dans la gestion de la chose publique.» Il apostrophait avec vigueur la classe politique togolaise par un rappel de principes évidents : « L’expérience a toutefois montré qu’aucun pays n’a réussi, quelles que soient ses potentialités à amorcer son décollage économique dans une atmosphère de tension permanente. Aucun pays au monde n’a su, quelles que soient ses richesses, trouver la voie vers l’émergence s’il est en proie à des querelles politiciennes interminables. Il est dès lors fondamental que les sacrifices que nous avons consentis ces dernières années pour apaiser le climat politique au Togo ne soient pas vains. Des étapes décisives ont été franchies avec la signature de l’Accord politique global ». Habilement Faure Gnassingbé tentait de prendre à revers cette classe politique et de l’opposer aux populations en assénant : « Je me réjouis toutefois de constater qu’en dépit de tout, l’immense majorité silencieuse, l’immense majorité des Togolais ne s’est jamais trompée de combat.»

2013 – Lorsque s’est présentée l’année 2014, Faure Gnassingbé fut contraint de se rendre aux évidences. Pas davantage qu’auparavant et malgré ses appels pressants, la société togolaise n’avait amorcé la moindre avancée permettant aux populations de palper réellement une évolution positive de leur bien-être. Il considérait alors que c’est peut-être par laxisme que celle-ci restait figée. Ainsi, Faure Gnassingbé imagina que les questions de défense et de sécurité, constituaient l’élément déterminant susceptible de faire avancer le Togo, formant le vœu que : « notre pays demeure en paix, quoi qu’il advienne. », et justifiait sa démarche sous couvert de motifs sécuritaires liés à un proche environnement externe : qu’« A cet effet, j’entends accorder en 2014 une attention toute particulière aux questions de défense et de sécurité, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Des dispositions concrètes seront en effet prises pour renforcer les capacités opérationnelles de nos forces de défense et de sécurité.» Par souci d’adoucir aussitôt la portée de telles décisions – que certains n’ont pas manqué de traduire par l’arrière-pensée d’une volonté de renforcement du dispositif sécuritaire national -, Faure Gnassingbé appelait concomitamment les togolais à cultiver le sentiment de paix interne : « Je voudrais dans le même élan, vous convier tous, à rester vigilants, à cultiver l’esprit de concorde et de cohésion nationale afin que le climat de paix dont nous jouissons aujourd’hui, se raffermisse davantage et que notre cher Togo renforce sa stabilité retrouvée. Malgré les épreuves, notre pays a pu consolider au cours de l’année écoulée la dynamique de progrès dans laquelle il s’est engagé.» Faure Gnassingbé se déclarait toutefois préoccupé par la condition de nos compatriotes : « Nous vivons dans un contexte où la lutte contre la pauvreté et en particulier le chômage des jeunes est devenue une urgence de tous les jours et une question de survie pour de nombreux foyers ». Il mettait en exergue avec rouerie la responsabilité collective, pour minimiser la part de son écrasante responsabilité : « La réalisation d’un mieux-être pour tous est une responsabilité collective. Elle n’incombe pas seulement au gouvernement. Chacun doit être à la tâche, en prenant à cœur d’apporter sa contribution pour consolider l’expansion économique et ses retombées sociales. Nous ne pourrons partager que ce que nous aurons produit ensemble», « il va de soi que la bonne volonté du gouvernement ne suffira pas à résoudre tout, tout de suite ». Dans cet esprit, Faure Gnassingbé en appelait à la mobilisation de toutes les ressources possibles : «…avec le double souci de poursuivre sa politique de promotion des investissements publics et privés, tout en apportant de réponses durables aux besoins prioritaires de nos concitoyens. J’encourage dans cette optique le gouvernement à redoubler ses efforts dans la mobilisation et l’accroissement des ressources internes. C’est l’une des voies les plus sûres pour donner à notre pays les moyens de sa politique de développement.»

Alors que s’achève le deuxième mandat de Président de la République de Faure Gnassingbé, force est de constater, que la quasi-totalité des objectifs qu’il a proposés au cours de ces années n’a pas été atteinte. Les discours de Faure Gnassingbé, très élaborés d’un point de vue sémantique, résonnent de manière aussi creuse que le son des calebasses, dès que l’on essaie d’en trouver la traduction dans des actes politiques concrets. Il semble donc intéressant de chercher à comprendre comment, en dépit de déclarations volontaristes, aucun des chemins que Faure Gnassingbé a déclaré vouloir tracer, n’a permis de conduire le Togo sur la voie du développement dans la concorde nationale et la paix intérieure et de l’y installer durablement !

3- LES CAUSES DE L’INSUCCES : LES BLOCAGES DE LA SOCIETE TOGOLAISE !

Les causes de l’échec de la politique de Faure Gnassingbé reposent sur quelques points essentiels.

A- POLITIQUE. L’évolution jeu politique togolais ces dernières années, semble indiquer une évolution vers la bipolarisation du système. Les acteurs principaux de l’opposition poursuivent l’objectif de représenter une force réelle et crédible capable d’affronter les rendez-vous électoraux majeurs, élections législatives et présidentielle. Ceci, nonobstant la présence d’une kyrielle de partis politiques. Un très grand nombre de ceux-ci ressemble davantage à des chapelles minuscules – qui très souvent ne représentent que celui qui les a créées –, qu’à des organisations structurées susceptibles de prendre part à des scrutins majeurs.

Le danger potentiel qui peut découler d’un tel système serait que cette bipolarisation conduise à la mise à l’écart d’un certain nombre de progressistes et démocrates, qui considèreraient le jeu politique du pôle RPT/UNIR-UFC d’une part et celui de CAP215 et alliés d’autre part comme insatisfaisant au regard des règles démocratiques. Ceci, pour deux raisons essentielles.

Les togolais savent d’une part depuis longtemps, que l’ADN politique du RPT/UNIR est aux antipodes de l’ADN démocratique. Le Togo a vécu depuis près de cinquante ans alternativement sous un régime de parti unique, puis sous l’égide d’un système électoral entièrement verrouillé par le pouvoir politique au seul bénéfice du parti présidentiel RPT/UNIR, ce qui revient au même. Ainsi, Faure Gnassingbé et les députés RPT/UNIR peuvent remporter à l’infini tous les scrutins au moyen de la contre-vérité des urnes, organisée au Togo en véritable institution.

Les togolais ont aussi assisté d’autre part avec stupéfaction, au retournement contre toute attente et sans motif crédible au regard du combat politique, de l’UFC et de Gilchrist Olympio, ex-opposant abusivement appelé « historique », et à son ralliement inconditionnel à Faure Gnassingbé. Les togolais savent donc désormais qu’en politique tout est possible, que la versatilité et la tentation de la migration n’épargne personne, que vérité d’un jour peut ne plus être vérité le lendemain ! Ainsi quarante-huit ans de régime dictatorial puis autocratique avec l’absence de démocratie par le jeu de l’alternance politique, ont laissé des marques profondes qui ont modelé la conscience politique.

Cette situation pourrait engendrer un paradoxe si le Togo se trouvait dans une situation où le bipartisme pas davantage que le multipartisme ne sont susceptibles de garantir l’avènement de la démocratie.

A l’heure actuelle, en face de l’imposante machine RPT/UNIR, largement dotée en moyens financiers, on ne distingue aucun parti qui s’impose, seulement deux grandes coalitions qui peinent à désigner un leader, et qui surtout ne produisent que très peu de réflexion politique sur le devenir du Togo. Pour ces raisons, le CVU-Togo-Diaspora interpellait le 15 décembre la mouvance présidentielle et l’opposition togolaise : « Où sont les programmes de Gouvernement de l’après-mars 2015? », 2tant il semble aujourd’hui que ces deux pôles sont encore prisonniers de schémas qui ont conduit à la marginalisation de la majorité de la population au profit de l’oligarchie et ses cercles concentriques.

Les togolais savent aussi que la démocratie ne peut progresser dans un climat de pauvreté chronique sciemment entretenu, qui favorise les pratiques de clientélisme et de manipulation auxquelles RPT/UNIR (et aujourd’hui UFC), sont rompus et possèdent une expertise avérée. Ces pratiques utilisées à satiété par RPT/UNIR-UFC, repoussent à l’infini la possibilité de progrès du champ de la pensée politique. Il ressort de cette situation que le jeu politique semble aujourd’hui en complet décalage avec les problèmes des togolais et les attentes réelles du pays et de sa jeunesse. Dans la mesure où le combat politique est concentré à l’excès sur la question des réformes institutionnelles, il court le risque de donner aux togolais l’impression que le personnel politique relègue au second plan leurs préoccupations essentielles à savoir : la résolution des questions sociales, économiques – en particulier l’emploi des jeunes, le niveau des salaires et le cout de la vie –, qui taraudent la société et constituent l’essentiel des causes de souffrance des populations.

Ainsi perçu, le jeu politique pourrait donner l’impression d’une carence structurelle de l’offre politique togolaise et d’un « no mans land » de la pensée politique que personne ne souhaite occuper. Cette carence pourrait engendrer un sentiment de lassitude populaire et entrainer un phénomène grandissant d’abstention, voire de rejet des partis existants. L’indécision des citoyens, au lieu de régresser ne cesse d’augmenter. C’est peut-être ce qui explique qu’un grand nombre d’électeurs se soient abstenus lors des dernières élections législatives malgré une lutte politique de tous les instants, entretenue par les partis d’opposition les plus déterminés à l’alternance politique depuis l’élection présidentielle de 2010.

La préparation du scrutin de l’élection présidentielle de 2015 ne semble donc pas encore engagée sous les meilleurs auspices !

B- ECONOMIE. Les maux qui perdurent depuis les lendemains de la Conférence Nationale de 1990 sont dus au maintien d’un système qui écrase toute contestation des citoyens et dénie aux populations et aux travailleurs le droit de remettre en cause des politiques économiques et sociales qui au lieu de satisfaire leurs besoins et les faire progresser les rend toujours plus pauvres. 3 Les travailleurs, paysans, artisans, plus généralement tous les producteurs de richesse, sont écartés du contrôle et de la gestion des biens publics. Les directeurs généraux des entreprises publiques et des grandes administrations sont nommés sans contrôle et lorsqu’ils ont failli bénéficient d’une totale impunité. Les organismes d’Etat chargés du contrôle de la gestion publique sont privés de moyens matériels et de facto dans l’incapacité de remplir leur mission.

Une nouvelle gouvernance qui permettrait à toutes les forces vives de la nation de contrôler et de sanctionner les manquements et les abus s’impose donc. 4 Cette absence de transparence provoque une fracture sociale et territoriale (nord-sud) grave et pérenne dont bien peu se soucient !

Il parait ainsi difficile de développer l’économie avec un salaire minimum à 35.000 F CFA lorsque les prix à la consommation ont connu des hausses vertigineuses ces dix dernières années, 5 avec des milliers de togolais qui travaillent sans la garantie d’un contrat de travail, avec des milliers d’autres non-déclarés à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, précisément de l’aveu même du gouvernement : « moins de 5 % a accès à un système de protection sociale formel ». 6 Voilà le résultat des 48 ans du système politique RPT/UNIR d’Etienne Eyadéma et Faure Gnassingbé, où seule une infime minorité de personnes liées directement au pouvoir, profite du système et confine dans la misère l’immense majorité !

Le fait que le Togo ait atteint le point d’achèvement de l’Initiative sur la dette des « Pays pauvres très endettés » (Initiative PPTE), 7 n’a pas assaini pour autant les finances publiques du Togo et renforcé ses réserves de liquidités, puisque l’objectif « non affiché » du PPTE est en fait de libérer de nouvelles capacités d’endettement. En effet, moins de trois ans après, en décembre 2013, l’Etat togolais, par le biais de la BCEAO, procédait à une émission de 25 milliards de FCFA de bons du trésor, pour disposer en urgence d’argent frais. Comment Faure Gnassingbé peut-il expliquer la précarité des finances publiques ? On se doute bien par ailleurs que ce ne sont pas les millions de togolais vivant sous le seuil de pauvreté qui peuvent souscrire à une émission de bons du Trésor. Alors qui, sinon les investisseurs privés, qui vivent grassement de cette économie de la rente et de la prédation. 8

Il parait aussi difficile de favoriser l’investissement productif et d’asseoir la profitabilité des entreprises sur la seule exploitation d’une main-d’œuvre en surnombre et si peu qualifiée. De plus, en raison d’une politique fiscale des plus fantaisistes – qui taxe souvent à la « tête du client » selon des considérations qui n’ont rien à voir avec la rigueur des Codes des Impôts ou des Douanes –, d’un système judiciaire défaillant pour assurer avec efficacité la sécurité des investissements, le secteur productif n’arrive pas à trouver une dynamique de développement.

La pauvreté chronique du Togo en matière industrielle est même reconnue par les auteurs du projet « Vision 2030 Togo », élaboré par le gouvernement en vue de la prochaine élection présidentielle. Dans le résumé exécutif de diagnostic publié en novembre 2014, 9 les rédacteurs mettent en exergue les carences des dix années de politique économique de Faure Gnassingbé. Ils reconnaissent que : « le financement de l’économie est insuffisant pour soutenir et promouvoir le secteur privé », que « Le rationnement endogène du crédit bancaire est un véritable frein à l’émergence de champions nationaux et régionaux en matière d’initiative privée et de mise en place de partenariats publics-privés innovants et dynamiques.» et que, « les capacités de production énergétique locale ne couvrent que 35 % de la consommation nationale à l’heure actuelle. » Ils relèvent qu’en dépit de « nombreuses réformes engagées » pour l’amélioration du climat des affaires : «…l’on note toujours l’absence d’acteurs forts dans ledit secteur pour porter le développement.» Autour du projet « Vision 2030 Togo », semble régner une confusion des genres entre l’action du gouvernement et celle des grands groupes industriels du secteur privé étranger, comme par exemple le groupe Bolloré. Le 8 décembre 2014 à l’Espace Blue Zone de Cacaveli appartenant à l’opérateur privé, Bolloré Togo et le ministère de la Prospective économique lançaient officiellement deux sites web centrés autour de la Vision Togo 2030. Une question se pose alors : si « l’absence d’acteurs forts pour porter le développement » est bien une réalité, pourquoi Faure Gnassingbé permet-il exclusivement à Bolloré de truster le projet Vision Togo 2030 ?

Malgré le volontarisme du pouvoir pour créer des infrastructures routières, portuaires ou aéroportuaires – dont l’Etat togolais est d’ailleurs dans l’impossibilité d’assurer ou de garantir seul le financement -, le système économique du Togo, en particulier le secteur producteur de richesse est tellement obsolète qu’il est difficile de le moderniser en l’état en pérennisant le mode de gouvernance économique instauré sous Etienne Eyadéma Gnassingbé et prolongé sous Faure Gnassingbé.

Ainsi, les grandes façades vitrées du futur aéroport international Gnassingbé Eyadéma pourraient avoir comme objet de créer un effet de miroir qui masque à la vue des voyageurs arrivant à Lomé, les millions de togolais vivant en dessous du seuil de pauvreté dont le nombre progresse invariablement chaque année.

En dépit de toutes les gesticulations et opérations de communication à caractère de propagande, Faure Gnassingbé a de plus en plus de mal à masquer les dégâts collatéraux de sa politique. Les faits sont têtus et les chiffres parlent eux-mêmes. Comment peut-il justifier que malgré la création à grand renfort de publicité de l’Office Togolais des Recettes (OTR) 10 regroupant les services de recouvrement des administrations des douanes et des impôts, sensé assurer une plus grande fiabilité des recettes et accroitre substantiellement leur volume, le budget de l’Etat stagne toujours au même niveau. La loi de finances pour 2015 qui vient d’être présentée à l’Assemblée Nationale, plafonne le budget de l’Etat à 803,72 milliards de FCFA et ce budget consacre plus de 13,206 milliards au fonctionnement de la seule présidence de la République. 11

Pendant ce temps, à l’approche de l’élection présidentielle de 2015, Faure Gnassingbé ne lésine pas sur les moyens pour renforcer la défense nationale et caresser les Forces Armées togolaises (FAT) – notamment la frange non-républicaine – dans le sens du poil. Les dépenses que pourrait d’entrainer le renforcement du dispositif sécuritaire sous couvert de la « lutte contre le terrorisme », risquent de se faire au détriment des besoins sociaux. Par exemple, la jeunesse togolaise qui est affectée du plus fort taux de chômage parmi la population active en âge de travailler, risque d’aller grossir encore le flot des candidats à l’émigration vers l’Europe.

C’est un enseignement que devrait méditer en urgence la communauté internationale. En particulier la France de François Hollande, lequel devrait être plus attentif à favoriser la possibilité l’alternance politique au Togo et en Afrique subsaharienne, s’il ne veut pas voir déferler aux frontières toujours plus de candidats à l’immigration.

Jusqu’à ce jour, il semble donc qu’il n’y ait aucune volonté de la part de Faure Gnassingbé pour encourager et favoriser une nouvelle gouvernance économique dans l’intérêt général des togolais.

C- INSTITUTIONS. La question des institutions, – en particulier les réformes institutionnelles figurant dans l’Accord Politique Global (APG) entre le RPT et les principaux partis politiques de l’opposition, décidé à Ouagadougou et signé à Lomé au mois d’août 2006, qui à ce jour n’ont toujours pas été effectuées par Faure Gnassingbé et le RPT/UNIR -, a largement occupé le débat politique durant l’année 2014.

Voici donc neuf ans que Faure Gnassingbé prononce des discours à l’intention des partenaires au développement du Togo, qui s’avèrent finalement être des contre-vérités. Dans les faits, Faure Gnassingbé et le RPT/UNIR renient depuis neuf ans leur propre signature en interdisant toute réforme, empêchant ainsi délibérément la démocratie de progresser au Togo et la possibilité réelle d’alternance politique.

Certes, les soutiens les plus fidèles de Faure Gnassingbé, ses laudateurs accrédités, pourraient rétorquer que le Togo s’est doté de divers instruments institutionnels : Cour des Comptes, Autorité de Régulation des Marchés Publics (ARMP), Office togolais recettes (OTR), Fonds National de la Finance Inclusive (FNFI)… L’examen critique de leur fonctionnement ne semble pas plaider en leur faveur pour ce qui relève du sérieux et de la rigueur. En témoignent : pour l’ARMP la publication en 2014 seulement des rapports 2012 et 2013, pour la Cour des Comptes la publication en janvier 2013, soit trois ans après, de son rapport sur l’exécution du budget de gestion de l’Etat 2010. Ce constat rend le commentaire superflu quant à l’efficacité de ces institutions ! Surtout lorsque les errements constatés ne font l’objet d’aucun correctif ou de sanctions appropriées confortant ainsi l’impunité des prédateurs à tous les échelons de la société.

Une justice phagocytée, aux ordres ! Peut-on alors apprécier positivement le fonctionnement de l’institution Judiciaire au Togo ? Il semble hélas que non. Au lieu d’être la fondation inébranlable qui conforte l’édifice institutionnel, à l’instar du rôle qu’elle joue au sein des démocraties modernes, la justice togolaise est devenue au fil du temps, au même titre que les (FAT), un pilier du régime autocratique de Faure Gnassingbé et de l’oligarchie qui le soutient.

La justice du Togo est devenue à tous les échelons de sa hiérarchie un instrument politique de coercition. Les magistrats de la Cour Constitutionnelle, feignant d’ignorer le sens de l’expression « Vérité des Urnes », valident sans aucun état d’âme la « contre-vérité » des urnes au mépris des règles du droit, élection après élection. La justice du Togo sert également à fomenter de véritables cabales judiciaires pour écarter de la scène politique ou de la sphère économique. Les togolais ont pu suivre avec intérêt ces cinq dernières années, les nombreux épisodes de ce que l’on peut qualifier de véritable feuilleton judiciaire.

Au titre de la scène politique. De l’affaire du complot contre l’Etat, visant Kpatcha Gnassingbé et co-accusés, à celle des incendies des marchés de Lomé, Kara et autres villes du Togo, visant nommément la déstabilisation de l’ensemble des leaders politiques de l’opposition, tous membres du Collectif Sauvons le Togo (CST), en passant par l’affaire d’escroquerie visant à écarter de la scène politique l’ancien ministre de l’Administration Territoriale et des collectivités locale, Pascal Bodjona, on relève toujours les mêmes caractéristiques communes. Mépris des règles les plus élémentaires du droit avec le déclenchement de procédures sans réel motif de plainte, des arrestations arbitraires, des mises au secret, le recours à certaines formes de torture, des instructions bâclées, sont le lot commun de nombreuses procédures qui défrayent la chronique judiciaire et entretiennent le « buzz » médiatique à défaut de permettre, in fine de dire et d’appliquer réellement le droit. 12

Au titre de la sphère économique. Nombreuses sont les affaires qui ont aussi alimenté la chronique judiciaire des organes de presse. A ce titre, il est intéressant de rappeler d’une part comment le groupe Bolloré de Vincent Bolloré a évincé le Groupe Progosa de Jacques Dupuydauby des Sociétés S2M et S3M et du port de Lomé, avec la complaisance des juges togolais qui avaient à l’époque opéré un spectaculaire renversement. D’autre part comment l’Etat togolais, via un communiqué du Conseil des ministres, puis grâce à la complaisance des mêmes juges du Tribunal de Lomé, a fomenté sans qu’aucune plainte n’ait été déposée par les épargnants, une affaire judiciaire montée de toutes pièces contre le groupement ReDeMaRe, faisant main-basse sur plus de 13 milliards de CFA en spoliant directement des milliers d’épargnants togolais. Il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi certains investisseurs éthiques sont réticents et à venir investir au Togo dans le secteur productif.

Le blocage institutionnel qui affecte l’essor harmonieux de la société togolaise repose sur deux carences fondamentales, l’absence de stabilité politique – que seul peut procurer un fonctionnement harmonieux de l’alternance politique – et d’un système judiciaire fiable qui garantit les droits fondamentaux de tous les citoyens par une application rigoureuse du droit, au lieu des manipulations à l’infini et des « coups d’Etat » judiciaires récurrents.

Le fiasco de la CVJR. Le grave déficit démocratique est également la cause principale du fiasco de la Commission Vérité Justice et Réconciliation, (CVJR). Après trois ans de travaux la CVJR a remis le 4 avril 2012 à Faure Gnassingbé, un rapport 13 considéré comme tendancieux, par nombre de ceux qui ont osé venir témoigner à visage découvert. À ce jour, les recommandations du rapport restent encore lettre morte. Faure Gnassingbé et le gouvernement n’ont initié aucune suite judiciaire, seule voie susceptible d’apporter aux victimes les réparations morales et matérielles qu’elles sont légitimes à réclamer. Le sort de ce rapport semble donc déjà scellé. Être voué à l’oubli et rapidement rangé dans le « musée » des occasions manquées de Faure Gnassingbé. De son côté, Mgr Nicodème Barrigah qui subit de nombreux camouflets lorsqu’il présida la CVJR, de la part de nombreux togolais réticents, tant autochtones que de la diaspora, a accepté sans broncher le désaveu par « l’indifférence », manifesté par Faure Gnassingbé à l’égard des recommandations formulées. Ainsi dépouillé par la République togolaise de tout pouvoir de suite, donc d’une quelconque légitimité, Mgr Nicodème Barrigah qui avait accepté d’être caution morale, s’est retrouvé dans la situation d’un Evêque « in partibus ». 14

L’accaparement de la CENI. C’est également le grave déficit démocratique dont souffre le Togo, qui permet l’instrumentalisation outrancière de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), par Faure Gnassingbé via RPT/UNIR/UFC. La CENI, instrument politique pourtant réputé consensuel et inclusif, est en fait ‘abusivement’ détournée de son objectif premier, à savoir organiser et garantir la transparence absolue des élections. Elle n’a jamais fonctionné de manière pluraliste au Togo, seulement servi de courroie de transmission et constitué le « paravent » qui permet à la Cour constitutionnelle de justifier la légalité de ses attendus, lors de la publication du résultat des élections et de justifier ainsi, scrutin après scrutin, la contre-vérité des urnes.

L’Assemblée Nationale instrument de verrouillage. Devant l’entêtement de Faure Gnassingbé et de ses affidés RPT/UNIR/UFC, est-il efficace, de tendre presque exclusivement toutes les forces du combat politique vers l’obtention d’une révision constitutionnelle, condition pourtant indispensable au repositionnement du Togo sur les rails de la voie conduisant vers la démocratie et l’alternance politique ? La voie et le type d’actions choisies aujourd’hui sont-elles le moyen le plus judicieux pour y parvenir ?

Il n’est pas assuré qu’une issue positive découle de l’examen de proposition de loi de révision constitutionnelle – concernant 14 articles de la Constitution du Togo dont l’article 59 pour limiter le mandat présidentiel à deux périodes de cinq ans et l’article 60 pour instaurer un scrutin à deux tours –, déposée le 19 novembre 2014 sur le bureau de l’Assemblée nationale par 25 députés de CAP 2015 (Combat pour l’alternance politique en 2015), CAR (Comité d’Action pour le Renouveau) et ADDI (Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral). Ce nouveau texte reprend quasiment les dispositions qui figuraient dans le projet de loi de révision constitutionnelle introduit à l’Assemblée nationale par le gouvernement togolais en juin 2014, en application de l’Accord Politique Global (APG) d’août 2006. En étant réalistes, est-il sensé d’imaginer dans le contexte politique actuel du Togo, les députés de la majorité parlementaire RPT/UNIR/ UFC, être en janvier 2015 habités par un état de grâce pour accepter le nouveau texte déposé par les députés de l’opposition, alors qu’ils ont rejeté en bloc le lundi 30 Juin 2014 le projet de loi de révision constitutionnelle déposé par le gouvernement, par 63 voix contre et 28 pour (celles des seuls députés des partis d’opposition) et mis ainsi le gouvernement en minorité. Par ailleurs dans quelle démocratie parlementaire, peut-on voir un gouvernement mis en minorité au parlement ne pas démissionner et le parlement dissous pour convoquer de nouvelles élections. C’est bien le constat que le Togo de Faure Gnassingbé n’est pas une démocratie. Devant tant d’inflexibilité de Faure Gnassingbé et de ses soutiens il semble utile d’explorer de nouvelles pistes de réflexion pour la lutte politique.

4- QUELLES PERSPECTIVES D’AVENIR, SEULS OU ACCOMPAGNES… !

Avec ou sans consentement des partenaires « tutélaires » du Togo, il semble que d’autres voies existent pour contourner l’obstacle du préalable institutionnel. Tout près du Togo, le peuple voisin du Burkina Faso, vient récemment de le démontrer. Après l’assassinat de Thomas Sankara et 27 ans de pouvoir sans alternance, Blaise Compaoré a été contraint de quitter le pouvoir en catastrophe. Certes le Togo n’est pas le Burkina Faso et l’histoire politique du monde a souvent démontré qu’aucun modèle de révolution ou de construction démocratique n’est exportable en l’état. Ainsi l’histoire rappelle qu’il est illusoire d’imaginer que les causes qui ont prévalu à Ouagadougou, si elles existent à l’identique à Lomé pourraient y produire les mêmes effets. 15

Nonobstant le rappel de ce principe, il n’est pas absurde que les partis politiques qui luttent pour instaurer les conditions de l’alternance politique au Togo, tirent les enseignements de ce qui a réussi à Ouagadougou et ailleurs sur le continent et y trouvent l’inspiration pour organiser la lutte politique. Cette inspiration découlera de la prise en compte des particularités propres à l’histoire politique du Togo, à la nature de la société togolaise et l’état du rapport de forces qu’est en mesure d’établir le peuple togolais dans l’intérêt du plus grand nombre et non comme actuellement de la minorité qui accapare la richesse nationale.

Explorer toutes les voies possibles, y compris les plus osées, voici la tâche prioritaire et urgente à laquelle devraient se consacrer dans les jours qui viennent les démocrates togolais au sein des partis politiques et des mouvements de la société civile qui souhaitent transformer la société togolaise par la construction d’un Etat véritablement démocratique.

Ceci, quoi qu’en pensent les partenaires « tutélaires » du Togo, pour lesquels la condition de millions de citoyens togolais en grande souffrance n’a pas semblé jusqu’à présent, être la préoccupation première, pourvu que leurs « intérêts » bien compris soient préservés. Jusqu’ici ces partenaires « tutélaires » ont davantage considéré le Togo moins comme une démocratie inachevée, et plus comme une autocratie ou une dictature, portées par une oligarchie.

A ce sujet l’intervention de François Hollande à Dakar le 29 novembre 2014 lors du récent sommet de la Francophonie pourrait s’avérer encourageante pour les démocrates togolais à condition que le discours soit suivi d’actes concrets : « …Là où les règles constitutionnelles sont malmenées, là où la liberté est bafouée, là où l’alternance est empêchée, j’affirme ici que les citoyens de ces pays sauront toujours trouver dans l’espace francophone le soutien nécessaire pour faire prévaloir la justice, le droit et la démocratie. Il y a quelques semaines, le peuple burkinabè a fait une belle démonstration… …Parce que ce sont les peuples qui décident. Ce sont les élections qui permettent de savoir qui est légitime et qui ne l’est pas ». 16 Ainsi donc si les occidentaux, la France en particulier, aident les dictateurs africains à quitter le pouvoir cela aiderait à faire baisser le niveau d’immigration originaire d’Afrique d’au moins 30-40 % et contribuer à marginaliser le discours raciste et xénophobe de Mme Le Pen, Présidente du Front National. Par ailleurs, cela ne coûte rien et permet aussi d’entrevoir des nouvelles possibilités de coopération avec des avantages mutuels.

Il semble donc nécessaire de sortir des sentiers battus et faire preuve d’audace politique pour sauver le Togo d’une autocratie ad vitam aeternam, soutenue par une oligarchie arc-boutée sur des privilèges exorbitants qui empêche le partage équitable de la richesse nationale. Pour paraphraser une célèbre révolutionnaire : « Messieurs, il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace », 17 et le Togo sera sauvé. Les démocrates togolais devraient s’inspirer de cet exemple – qui s’avéra finalement victorieux –, et faire preuve de créativité pour inventer des formes d’action politique appropriées pour contrer avec efficacité la violence coercitive du pouvoir de Faure Gnassingbé. En quelque sorte, réorienter le combat politique dans un sens plus offensif.

Le seul objectif vers lequel devraient consacrer leurs efforts les forces politiques de l’opposition et les démocrates des mouvements de la société civile doit être la construction solide d’une alternative démocratique. Pour aboutir ce projet ne peut s’inscrire que dans une démarche collective et quoi qu’en pensent certains « Iago » 18 de la politique togolaise, un troisième mandat de Faure Gnassingbé ne constituerait aucunement un gage de réconciliation, d’apaisement et d’engagement du Togo sur une voie démocratique.

5- SUGGESTIONS DE CVU-TOGO-DIASPORA POUR LES VŒUX SOUHAITABLES DE FAURE GNASSINGBÉ POUR 2015

L’examen d’un tel bilan, semble démontrer que seuls Faure Gnassingbé et son entourage immédiat, profitent d’un système qui repose pour se perpétuer sur la marginalisation de la plus grande partie de la société togolaise. De ce fait, le Togo pays présente le visage d’une nation paralysée, en panne d’innovation et de progrès économique profitable à l’ensemble de la population. Au-delà des quelques exemples rappelés ici, la situation de blocage qui affecte tous les niveaux de la société, impose le déverrouillage de toutes les composantes du système de gouvernance pour transformer celle-ci en profondeur. Seule, la libération de toutes les énergies peut faire progresser le Togo !

Pour favoriser positivement cette évolution, il est souhaitable que Faure Gnassingbé puisse déclarer à ses concitoyens à l’occasion de la cérémonie des vœux pour 2015, des paroles permettant le retour de l’apaisement au Togo :

J’ai décidé de favoriser l’évolution de notre pays dans un sens positif. Ayant pris conscience de la nécessité de faire avancer le Togo sur une voie démocratique, j’ai pris à cet effet un certain nombre de décisions, indispensables pour initier ce processus :

Je me propose d’œuvrer pour faire disparaitre les motifs de tension et d’affrontements qui ont émaillé la vie politique, économique et sociale ces dernières années et pour engager la nation sur la voie du progrès économique et social, dans le cadre d’une société apaisée,
Je vous propose de tracer ensemble les lignes d’une nouvelle gouvernance, par un système de gestion transparent qui garantit toutes les libertés, un pouvoir qui entraine les énergies, amorce le développement du pays par la libération de la force de travail qui assure les ressources des citoyens,
Je prends à cet effet, la décision de conduire à titre personnel, dès le mois de janvier, la réalisation des réformes politiques prévues par l’Accord politique global de 2006, notamment la révision constitutionnelle globale qui découle de cet accord,
Je vous informe de ma décision de ne plus être candidat à aucune élection présidentielle, à commencer par celle prévue au cours de l’année 2015, pour anticiper les effets de la révision constitutionnelle,

J’ai décidé de créer toutes les conditions pour permettre l’ouverture totale du jeu politique au Togo, avant de quitter mes fonctions de Président de la République à l’échéance prévue, je pense que c’est le seul moyen de rendre ainsi effective et irréversible, la consolidation de la démocratie élective par le jeu de l’alternance politique désormais possible,

Le 29 décembre 2014 

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