Dr. Yaovi Jean Dégli : MESSAGE ET VOEUX POUR 2015

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Le problème politique togolais demeure donc entier et l’organisation des prochaines élections présidentielles pourra encore connaître des perturbations si ces réformes dont une partie est destinée à mettre en place les meilleures conditions pour lesdits scrutins ne sont pas mises en œuvre. 

 

Togolaises, Togolais ;
Populations des villes et des campagnes ;
Mes Chers Compatriotes.

L’année 2014 s’apprête à céder sa place à 2015. Celle-ci étant une année électorale, tous nos regards y sont tournés et les interrogations s’imposent. Sera-telle une année calme ? Une année avec des élections présidentielles sans violences ? Une année harmonieuse ? Chacun d’entre nous se pose des questions. Ces questions nous interpellent d’autant plus sérieusement que les réformes constitutionnelles et institutionnelles demeurent toujours non mises en œuvre et la volonté politique pour leur adoption ne semble toujours pas se dessiner clairement.

La énième discussion entre le pouvoir et l’opposition dite dialogue « Togo Télécom » aura échoué. Pour se donner bonne conscience, le pouvoir a introduit un projet de loi dont ses députés de la majorité ont refusé l’adoption en juin 2014. La page des réformes constitutionnelles et institutionnelles était donc considérée comme définitivement tournée n’eût été les événements du Burkina Faso et le climat sous régional et international qui les ont remis au goût du jour. La proposition de loi déposée par une partie de l’opposition est donc aujourd’hui la dernière bouée de sauvetage à laquelle s’accrochent ces réformes indispensables à la Terre de nos Aïeux pour être sorties de l’oubli.

Et pourtant, ces réformes qui sont prévues par l’APG, qui ont été promises à plusieurs reprises par le Chef de l’Etat, qui sont inscrites au cœur des recommandations de la CVJR et qui ont fait partie du programme du gouvernement approuvé par le parlement après les élections législatives de 2013 auraient pu se faire dans le calme et la sérénité si le pouvoir l’avait voulu.

Malheureusement, le régime qui s’oppose à leur mise en œuvre et qui ne semble pas encore avoir complètement tourné le dos à son double jeu est désormais aidé par une opposition qui s’est d’abord montrée incapable de faire adopter ces réformes et dont une frange joue désormais l’allié objectif du pouvoir en place pour éviter leur adoption et mise en œuvre. L’intérêt du Peuple togolais est donc mis entre parenthèse.

Les dernières entourloupettes faites au niveau de la Commission des lois constitutionnelles et de la législation de l’administration générale du Parlement pour repousser l’étude de la proposition de loi constitutionnelle (déposée enfin sur l’initiative de l’ADDI et du CAR rejointe de façon forcée par l’ANC) et renvoyer ainsi l’adoption de ces réformes aux calendes grecques doivent donner une idée claire aux Togolais sur la façon dont la classe politique traite l’intérêt général et le bien être du Peuple. Le ralliement définitif de l’Union pour la République (UNIR) à la stratégie mise en place par une partie de l’opposition pour voir bloquer l’étude et l’adoption de ces réformes jusqu’aux prochaines élections présidentielles de 2015 est une preuve supplémentaire du mépris royal par la classe politique de l’intérêt général et du bien être des Togolais. Cette stratégie concertée montre clairement que certains des acteurs politiques se sont entendus ou cherchent à s’entendre sur le dos du Peuple. Chacun devra en tirer les leçons, le moment venu.

Aujourd’hui, chaque acteur politique devra pouvoir dire au Peuple togolais ce qu’il pense de ces réformes et comment il entend les faire mettre en œuvre. Nul ne peut plus ni faire de la fuite en avant ni se cacher derrière un quelconque paravent. On ne peut défendre l’intérêt d’un peuple du bout des lèvres pendant que l’on agit dans le sens contraire de son bien être.

C’est pour cette raison que comme l’a indiqué le Groupe de Médiation pour l’Adoption Immédiate des Réformes Constitutionnelles et Institutionnelles dans sa déclaration du 23 décembre 2014, chacun doit se prononcer clairement à leur sujet mais aussi faire sa part.

Le problème politique togolais demeure donc entier et l’organisation des prochaines élections présidentielles pourra encore connaître des perturbations si ces réformes dont une partie est destinée à mettre en place les meilleures conditions pour lesdits scrutins ne sont pas mises en œuvre.

Sur les autres plans, la situation de notre pays n’est guère reluisante. L’étau de la misère ne semble pas vouloir se desserrer sur la majorité de nos concitoyens et ceux qui se sont inscrits à un repas ou moins par jour sont de plus en plus nombreux.

Les enseignants et certains fonctionnaires continuent toujours de revendiquer tandis que la diminution du prix de l’essence à la pompe après plusieurs réductions du prix du baril sur le plan international n’a pas pu combler les attentes.

Certes, le pouvoir a encore essayé d’annoncer quelques projets sur les plans économique, social, militaire et de la sécurité comme le président de la République en a fait cas dans son discours du 26 avril 2014. Il faudra cependant attendre la mise en place effective des mesures concrètes pour apprécier la traduction dans la réalité de ces promesses.

Sur le plan des recommandations de la CVJR, après plus de deux années d’inertie, la Livre Blanc a été adopté par le gouvernement cette année et le Haut Commissariat pour la Réconciliation a enfin été mis en place puisque cette fin d’année a connu la nomination de la responsable de cet organe en la personne de Madame Awa Nana qui devra cumuler le poste de président dudit Commissariat avec celui de médiateur de la République. Espérons que ce Haut Commissariat ne mettra pas deux (2) ans pour commencer son travail puisque dans notre pays tout fonctionne comme s’il était toujours urgent d’attendre pour agir. Rappelons déjà que relativement à la mise en œuvre des recommandations de la CVJR, le Comité de suivi qui doit être composé d’un membre du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme, d’un Commissaire de la CVJR et d’un membre du gouvernement n’a toujours pas encore vu le jour.

Ceci étant, en s’efforçant de demeurer toujours optimiste pour ne pas perdre la volonté de lutter pour la cité idéale, nous espérons que l’année 2015 sera meilleure que l’année qui s’en va et verra enfin les réformes constitutionnelles et institutionnelles devenir réalité sur la Terre de nos Aieux.

C’est avec cet espoir de lendemains qui cessent de déchanter et deviennent meilleurs que, je voudrais, au nom de Bâtir le Togo et en mon nom personnel, présenter à chacun d’entre vous mes voeux les meilleurs pour la nouvelle année.

A chacun de vous, je souhaite une bonne et heureuse année 2015. Santé, Paix, Succès, Joie, Bonheur, Prospérité et Amour dans la Fraternité et la Solidarité qui doivent unir les Êtres humains que nous sommes, dans le temps et dans l’Espace. Que l’Amour règne plus parmi les Togolais, que la Paix s’installe durablement dans notre pays et que la Joie soit dans les coeurs trop longtemps meurtris. Bonne et Heureuse Année 2015 à vous-mêmes et à tous ceux qui vous sont chers.

A la Terre de nos Aieux, je souhaite une nouvelle fois un meilleur sort pour 2015. Moins de problèmes et plus de solutions avec une diminution des situations conflictuelles et une plus grande harmonie surtout sur le plan politique. Puisse la réconciliation nationale tant attendue s’amorcer enfin et finir par devenir une réalité palpable dans notre pays.

A l’Afrique, je souhaite une meilleure avancée vers et dans l’Etat de droit et le plein développement. Puisse notre continent commencer par donner d’autres exemples que ceux de présidents qui s’accrochent au pouvoir et de chefs d’Etat qui sont chassés du pouvoir comme ce fut le cas au Burkina Faso fin octobre 2014.

Au Monde, je souhaite plus de Solidarité, de Partage et de Compréhension pour une Humanité meilleure. Qu’il cesse définitivement d’être une jungle où les plus forts subsistent en dévorant les plus faibles et que l’esprit de partage et de respect mutuel finisse par s’installer entre les êtres humains et les nations.

Que l’Eternel bénisse le Togo;

Que vive l’Afrique, et que prospère l’Humanité.

“Prêts pour la Démocratie, la lutte continue”

Jean Yaovi DEGLI
Président d’Honneur de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (L.T.D.H)
Président International de Bâtir le Togo
 

 

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