Gabon : Les militants montent la garde

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Alors que la Commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) confronte actuellement à Libreville ses résultats avec ceux des trois favoris à l’élection présidentielle, les militants de l’opposition sont sur le pied de guerre pour prévenir un «coup d’Etat électoral». Aux sièges de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) de Pierre Mamboundou et d’André Mba Obame (indépendant, ex-PDG), les militants veillent à la protection des procès verbaux communiqués à l’issue du dépouillement le 30 août dernier, et s’apprêtent à réagir à un passage en force d’un des candidat.

Les militants de l’UPG et ceux du candidat Mba Obame ont pris de dispositions pour sécuriser les procès verbaux de leurs résultats et protéger leurs leaders.

Chez Pierre Mamboundou (ACR, opposition) et André Mba Obame, les militants ont pris des mesures pour protéger leur candidat et les procès-verbaux des bureaux de vote dont ils ont reçus copie à l’issue du dépouillement le 30 août dernier.

Au siège de l’UPG sis à Awendjé, au Sud-Est de Libreville, une centaine de militants se sont postés pour assurer la sécurité du candidat de l’Alliance pour le changement et la restauration (ACR), soutenue par une coalition de cinq autres partis.

«Nous sommes ici pour défendre notre victoire, pour protéger nos leaders et aussi les procès-verbaux des bureaux de vote», explique Georges Moussavou, 42 ans, posté devant le siège de l’UPG.

«Si les autorités donnent Ali Bongo vainqueur et envoient les militaires, nous deviendrons les militaires et eux les civils. Le peuple vaincra», reprend Aimery Mbinah, un forestier.

«S’il faut brûler, on brûlera. S’il faut casser, on cassera. On ne peut pas nous voler notre victoire», lance Landry Biyogo, un étudiant de 26 ans, résident à Okala, au Nord-Ouest de Libreville, déclarant avoir voter pour André Mba Obame dont il convaincu de la victoire.

Les partisans d’André Mba Obame ont mis en garde contre «un coup d’Etat électoral», et ont eux aussi pris des mesures de sécurité devant le domicile de leur candidat, près de L’aéroport, où des tentes ont été montée aux alentours de sa maison pour monter la garde.

Les deux candidats ont annoncé craindre une falsification des résultats par le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et centralisent à leurs sièges les procès-verbaux des 2 801 bureaux de vote du pays ainsi que des 200 bureaux de vote des représentations extérieures.

Du côté du gouvernement, le ton est plutôt rassurant. «Nous n’avons peur de rien», affirme le ministre de l’Intérieur chargé de la Défense nationale, Jean-François Ndongou.

«Nous prenons toutes les dispositions pour garantir la sécurité des hommes et des biens sur le territoire national», a-t-il ajouté en réponse à la forte présence policière dans tous les points névralgiques de la ville.

«N’avons pas fermé nos frontières aériennes, c’est dire que nous n’avons peur de rien. (…) Les citoyens gabonais sont libres de circuler. On n’a pas restreint les libertés des uns et des autres», a insisté monsieur Ndongou.

Dans ce climat d’incertitudes et de suspicions, nappé de zones d’ombres sur le processus électoral, l’annonce des résultats officiels pourrait bien mettre le feu aux poudres, quel que soit le vainqueur. Tout dépendra de la sagesse dont pourra faire preuve chacun des candidats.

Source Gaboneco 

 


 

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