1. Le Front Populaire Ivoirien, à l’instar du monde entier et en particulier de ceux qui suivent avec attention et soin le procès du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé à La Haye devant la CPI (procès de la honte) vient d’être informé de l’identité de cinq (5) témoins à charge grâce à la perte de sérénité du procureur Mc Donald. Celui-ci a, par imprudence, divulgué le nom de 5 témoins dans le huis clos parce que son micro qui devait être fermé, serait resté ouvert.
2. De cette information, il ressort les noms des généraux Philippe Mangou et Edourad Tiapé Kassarate, respectivement chef d’Etat-major des Forces Armées de Côte d’Ivoire (FANCI) et Commandant Supérieur de la Gendarmerie avant et pendant la crise postélectorale. Il ressort également le nom du Commissaire Divisionnaire Brindou M’Bia, directeur général de la Police Nationale sous la gouvernance du président Laurent Gbagbo, poste qu’il occupe en ce moment, sous Alassane Ouattara.
Cette révélation du procureur de la CPI mentionne également Sam l’Africain, opérateur économique prospère sous le régime du président Laurent Gbagbo, aujourd’hui au bord de la faillite économique sous Alassane Ouattara. Il est par ailleurs chef d’un petit parti politique. La déclaration mentionne enfin le nom de Ellie Halassou également opérateur économique brimé par le régime Ouattara juste après le 11 avril 2011 et actuellement militant très actif du RDR, parti que préside Alassane Ouattara. Ces deux derniers témoins dévoilés étaient auparavant de fervents partisans du président Laurent Gbagbo.
3. Cette information qui fait le tour du monde et que le procureur qualifie lui-même de « catastrophe » ne peut laisser indifférent le Front Populaire Ivoirien qui, dans la présente déclaration, livre ses analyses et sa position à ses militants, aux Ivoiriens, aux Africains et au monde entier. En effet, paradoxalement, alors que le huis clos est destiné à recouvrir les échanges dans le prétoire sur certaines questions du sceau de la confidentialité, le sujet très sensible de la protection des témoins a été éventré par le procureur Mc Donald en personne. Pour le procureur, il s’agissait de faire prendre une décision pour vicier la procédure en matière de protection et certainement comme dans le cas de l’interrogatoire relativement aux questions directives à l’avantage de l’Accusation. Paradoxe, des paradoxes, c’est ce Procureur habité par l’intention de tordre le cou à la vérité qui vient de commettre l’irréparable. Il est donc hors de question de douter de ce qui sort de l’antre du diable.
4. Concernant les témoins dévoilés, le Front Populaire Ivoirien, parti créé et dirigé actuellement par le président Laurent Gbagbo, en toute responsabilité et en toute rigueur, se fait le devoir de rafraichir la mémoire collective en rappelant leur histoire respective sous la gouvernance du président Laurent Gbagbo, y compris pendant la crise postélectorale, ainsi que sous Alassane Ouattara après le 11 avril 2011.
5. Philippe Mangou, porteur de nos jours du grade de général de corps d’armée, était titulaire du grade de commandant lorsque le président Laurent Gbagbo devenait président de la République le 26 octobre 2000. Il avait été brimé par la junte militaire au pouvoir du 24 décembre 1999 au 25 octobre 2000 parce que soupçonné de proximité avec le régime de Henri Konan Bédié renversé le 24 décembre 1999. C’est le président Laurent Gbagbo qui le promeut au grade de Lieutenant-colonel ; ce qui lui a valu d’être le porte-parole des FANCI jusqu’à l’éclatement de la rébellion en septembre 2002. Il exercera cette fonction pendant quelques mois avant d’être nommé par sa hiérarchie, commandant du théâtre des opérations (Com-théâtre) afin de diriger pour le compte des FANCI le front militaire de la frontière Est à la frontière Oest, avec pour base Yamoussoukro. Dans cette fonction, il fut promu au grade de colonel des FANCI. C’est alors qu’il dirigea l’opération « Dignité » destinée à libérer les zones du Nord, Centre et Ouest (CNO) occupées illégalement et pillées par la rébellion de Guillaume Soro et Alassane Ouattara ; Opération qui n’a pu aboutir à cause de l’intrusion de l’armée française qui, sous prétexte d’une bavure non prouvée par une enquête crédible, a procédé à la destruction systématique du dispositif de défense aérien de la Côte d’Ivoire.
Le général Mathias Doué, chef d’Etat-major à cette période ayant trahi, Philippe Mangou fut promu Colonel-major et nommé chef d’Etat-major des FANCI en novembre 2004. Il occupa ce poste jusqu’en avril 2011. Au cours de l’exercice de cette fonction, il gravit plusieurs grades dans le rang des officiers généraux : Général de brigade, Général de division et Général de corps d’armée, galon qu’il porte à ce jour.
6. Quant à Edourad Tiapé Kassaraté, il était lieutenant-colonel à la Légion de la Gendarmerie à Bouaké lorsque le président Laurent Gbagbo accédait au pouvoir. Il fut nommé commandant du Groupement de la Sécurité Présidentielle (GSPR) par le président Laurent Gbagbo qui, en même temps, le promeut dans le grade de colonel de la Gendarmerie. Ensuite, il est nommé chef d’Etat-major particulier du président de la République. Il est nommé Commandant Supérieur de la Gendarmerie et promu colonel-major de la Gendarmerie. Comme le précédant témoin, Edourad Tiapé Kassaraté va, lui aussi, gravir des échelons du corps des officiers généraux pour devenir Général de corps d’armée, grade qu’il porte aussi à ce jour.
7. Enfin, Brindou M’BIA était colonel de Police (Commissaire de Police) lorsque le président Laurent Gbagbo accédait à la magistrature suprême. Il fut nommé Directeur général adjoint (DGA) de la Police Nationale, puis Directeur général (DG) de la Police Nationale par le président Laurent Gbagbo qui le promeut successivement dans les grades de Contrôleur général et de Contrôleur divisionnaire de la Police, équivalant au grade de Général dans la Police. C’est ce grade qu’il porte jusqu’à ce jour.
8. Après la prise du pouvoir d’Alassane Ouattara, par la guerre, les généraux Mangou Philippe et Kassaraté sont respectivement nommés ambassadeur de Côte d’Ivoire au Gabon et ambassadeur de Côte d’Ivoire au Sénégal, tandis que Brindou M’Bia est reconduit comme Directeur général de la Police Nationale. Ces généraux étaient donc les collaborateurs attitrés du président Laurent Gbagbo durant l’accomplissement de son mandat présidentiel. Ce sont eux qui exerçaient, à titre exclusif, le commandement des Forces de Sécurité et de Défense de la République de Côte d’Ivoire. Ce sont eux qui conseillèrent au chef de l’Etat les voies et moyens pour défendre la sécurité aux frontières et à l’intérieur du pays.
9. Après l’élection présidentielle et après la proclamation définitive des résultats par le Conseil constitutionnel, ces trois généraux, ensemble avec les commandants de la Marine et de l’Armée de l’air, sous la conduite du général Philippe Mangou, sont allés en toute légalité faire allégeance au président Laurent Gbagbo déclaré vainqueur de l’élection présidentielle et proclamé Président de la République par ledit conseil.
10. Quand le « Commando invisible » éclate dans la commune d’Abobo, s’attaquant mortellement aux positions des agents de la Police en faction dans cette Commune, la Police fut rapidement débordée ainsi que la Gendarmerie venue en appui comme cela se doit dans toute République. C’est alors que le général Philippe Mangou, en sa qualité de chef d’Etat-major, sollicita du Président de la République, la prise d’un Décret de réquisition de l’armée pour intervenir auprès des forces classiques de sécurité. Ce que fit le Président de la République laissant l’opportunité d’action à la décision des chefs des corps de défense et de sécurité. Cette mesure est une pratique régulière et constante en vigueur dans l’armée ivoirienne depuis sa création en 1960.
11. Lorsque les forces rebelles pro-Ouattara appuyées par l’armée française et l’ONUCI sur ordre du président français Nicolas Sarkozy, lancent leurs attaques sur Abidjan, c’est en toute légalité que ces chefs de corps déploient leurs troupes pour riposter et protéger les populations.
12. Alors que la guerre d’Abidjan battait son plein, les trois généraux Mangou, Kassaraté, Brindou, vêtus aujourd’hui de manteau de témoins à charge contre le Président Laurent Gbagbo, abandonnent leurs troupes respectives au front pour se cacher soit dans des ambassades, soit dans des villages frontaliers. Ils firent une brusque apparition pour faire à nouveau allégeance au président de la République Laurent Gbagbo pour se porter à nouveau disparus. C’est quand l’armée française a installé de force Alassane Ouattara à la tête de la Côte d’Ivoire, que ces trois généraux sont allés lui faire allégeance à l’Hôtel du Golf. La suite est connue avec leurs nominations aux postes d’ambassadeurs pour Mangou et Kassaraté, et la reconduction au poste de Directeur général de la Police Nationale pour Brindou M’Bia.
13. Ce que la Nation est en droit de retenir pour ces personnes, c’est qu’elles ont choisi la voie de la trahison et de l’opprobre. Le déshonneur est tellement grand que des officiers, sous-officiers et hommes de rang, dans une lettre ouverte parue dans le quotidien LG Info n°473 du 27 juin 2013, traitaient Philippe Mangou de général couard, fuyard et déserteur. Qualificatifs dignes du déshonneur pour un officier général. Ces militaires affirmaient que le Général Mangou les avaient abandonnés au front sans laisser de consigne ni lancer un appel à la reddition. Ces militaires ont d’ailleurs solennellement déclaré : « L’histoire de la Côte d’Ivoire qui s’écrit à présent retiendra qu’il fut un chef d’Etat-major, Général de corps d’armée, du nom de Philippe Mangou, qui a trahi son peuple, les institutions de son pays et ses frères d’armes ; Qu’il a pris la fuite face à l’agresseur, livrant ses subalternes à la mort. Oui, Philippe Mangou tu demeures un fuyard, un lâche, un traître ».
14. Leur présence comme témoins à charge, là où la logique aurait voulu les voir aux côtéx du président Laurent Gbagbo, comme auteurs directs des incriminations non fondées de la CPI, donne raison aux militaires qui les renient ainsi. Il est désormais loisible d’affirmer que les généraux de déshonneur ont été corrompus en vue de trahir. Ils ont mis en péril la légalité qu’ils avaient le devoir de défendre contre les prébendes et le maintien de leur bien-être individuel comme prix de la traîtrise et de la forfaiture. Fidèles à leur option de couardise, ils avaient espéré se camoufler sous le couvert de l’anonymat afin de pouvoir débiter des contre-vérités.
15. Ces Messieurs, car c’est cette appellation qui leur sied, ne pourront plus jamais donner un sens à l’uniforme et au galon qu’ils ont arborés durant toute la législature du Président Laurent Gbagbo et dont ils se prévalent encore aujourd’hui. Il est à parier que ces trois témoins spéciaux n’auront plus jamais le courage et l’honneur de regarder de face ces militaires qu’ils ont abandonnés et trahis en même temps que la Mère Patrie.
16. Quant aux deux autres témoins civils dévoilés, qui ont de tout temps été adeptes de la politique du ventre, il n’est pas étonnant qu’ils aient mordu à l’appât du gain. Pour ces deux témoins, on aurait pu s’en arrêter là. Toutefois, il n’est pas sans intérêt de rappeler ce qui a été dit plus haut relativement à la déconfiture des affaires de Sam l’Africain et aux brimades que les deux ont subies de la part des forces pro-Ouattara après le 11 avril 2011.
17. Ellie Halassou n’a pas résisté longtemps pour rejoindre les rangs du RDR dont il a pris la carte de militant pour bénéficier d’une part des marchés gré à gré dans lequel le régime s’est spécialisé.
18. En sa qualité de chef de parti politique, SAM l’Africain est membre de l’Alliance des Forces Démocratiques (AFD) créée par Affi N’Guessan dans le secret espoir de contourner les débats statutaires au sein du Front Populaire Ivoirien où il était en minorité. Il n’est un secret pour personne que Sam l’Africain est l’homme de main de Affi N’Guessan désormais exclu du FPI. L’aversion de Affi N’Guessan pour le président Laurent GBAGBO et sa collusion avec Alassane Ouattara sont connues. Il ne fait aucun doute que Sam l’Africain est son bras séculier pour témoigner à charge contre le président Laurent Gbagbo.
19. Au regard de ce qui précède, le huis clos est révélateur du complot en cours, depuis la délivrance du mandat d’arrêt contre le Président Gbagbo en passant par la première comparution, la confirmation des charges malgré la vacuité du dossier pour en arriver au procès depuis le 28 janvier 2016.
20. En effet, la procédure judiciaire en cours est une kyrielle d’incidents de procédure qui ont malmené les principes du Statut de Rome, et ne font que contrevenir aux principes généraux du droit. Sinon, comment comprendre qu’en l’absence de preuves, appelée par euphémisme “insuffisance de preuves“, l’on puisse maintenir un Homme d’Etat en prison ? Comment, au regard des droits de l’accusé, peut-on refuser plus de dix fois la mise en liberté provisoire à une personne poursuivie sans cause, sans même esquisser la moindre tentative de donner une assise juridique à des décisions pourtant lourdes de conséquences ?
21. La CPI a reconnu le parcours de démocrate du Président Laurent Gbagbo. Elle le crédite d’une longue durée dans l’opposition sans poser aucun acte répréhensible. Mais selon la CPI, par la bouche de son Procureur, tout à coup, lorsqu’il gagne des élections, il serait venu à l’esprit du Président Gbagbo de commettre des crimes contre l’humanité ! C’est un tissu de mensonges dont le but inavoué est d’assurer à Alassane Ouattara un ’’mandat tranquille’’ compatible avec les velléités de pillages des richesses de la Côte d’Ivoire par les puissances de l’oligarchie financière internationale sous la conduite de la France.
22. Et pour justifier cela, la CPI n’a eu d’autres moyens que d’importer des images de la crise kenyane, pour émouvoir l’opinion. C’est écœurant de voir la CPI entamer sa propre crédibilité sans sourcier. Elle manipule à souhait l’opinion en se barricadant derrière des procédures honteuses d’enquêtes et des procédures de protection de témoins qui peuvent s’avérer périlleuses lorsqu’à la place des témoignages, ce sont des appels à conspiration qui voient le jour. La CPI, par elle-même, vient de montrer qu’elle n’est pas crédible en dévoilant une partie des noms de témoins.
23. Dès à présent, certains témoins clés sont connus. Ils ont participé à la gestion du pouvoir sous le président Laurent Gbagbo, même s’ils ont choisi de se renier et de couvrir d’indignité les insignes de leur profession. Qu’ils parlent car la Côte d’Ivoire, l’Afrique et le Monde entier attende leur témoignage qui sonnera surement comme l’hymne à la traîtrise et au déshonneur.
24. Pour sa part le Front Populaire Ivoirien :
– Demeure convaincu et persuadé que d’autres témoins de la même espèce, caractérisée par la traîtrise et le déshonneur, restent encore tapis dans l’ombre et seront, eux aussi, dévoilés au grand jour ;
– Est convaincu que le choix de MANGOU, KASSARATE et BRINDOU ainsi que certains témoins qui se révéleront plus tard, s’inscrit dans la logique des comploteurs de la CPI et de leur homme de main, Alassane Ouattara, qui consiste à chercher à émouvoir l’opinion nationale et internationale afin de crédibiliser coûte que coûte les accusations ne reposant sur aucune preuve probante ;
– Réitère sa confiance à la perspicacité et au professionnalisme des Avocats de la Défense pour dénouer tous les obstacles mis en place par la démultiplication des faux témoignages ;
– Renouvelle son soutien et son attachement indéfectibles au président Laurent Gbagbo et au ministre Charles Blé Goudé, dignes fils de la Patrie Ivoirienne et de l’Afrique ;
– Exige l’arrêt des poursuites dans ce procès honteux et la libération pure et simple du Président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé, et la mise du camp Ouattara à la disposition de la CPI.
25. Enfin, le Front Populaire Ivoirien, tout en exprimant une fois encore ses sincères remerciements à tous les démocrates du monde entier pour leur mobilisation et leur soutien au président Laurent Gbagbo, demande à ses militants, sympathisants et aux populations ivoiriennes de garder la sérénité car la vérité triomphera. Le temps est l’autre nom de DIEU !
Fait à Abidjan, le 2 février 2016
Pour le Front Populaire Ivoirien
Le 1er Secrétaire Général adjoint,
Porte-parole par intérim,
KONE Boubakar
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