En effet, un jour d’inactivité au Togo coûte plus de 4 milliards FCFA en termes de PIB. Le Togo n’a-t-il pas besoin de ces 4 milliards FCFA pour se permettre de les gaspiller de la sorte ? Je rappelle à cet effet que tous les pays développés choisissent le jour non travaillé du dimanche pour effectuer les élections nationales, justement pour ne pas perdre une journée de production !
Cette nuance a dû échapper au Président Togolais, qui a fait des dons de plusieurs milliards FCFA depuis un an à diverses associations et communautés pour redorer son image sociale auprès des populations togolaises.
Et cette perte de PIB a dû échapper à ses conseillers du RPT, habitués qu’ils étaient, du temps d’Eyadema, à décréter fériées les journées du 13 janvier et du 23 septembre ou d’autres journées accueillant des visites de chefs d’Etat étrangers…etc.
En y réfléchissant bien, on réalise pourquoi le revenu réel par tête du Togolais a pu dégringoler sans pitié depuis 1982, jusqu’à diviser par 3 le niveau de vie du Peuple Togolais en 30 ans, alors même qu’il n’y a pas eu d’alternance au pouvoir : cela diffère fondamentalement des pays démocratiques où l’alternance/ changement du Parti au pouvoir sanctionne toute régression économique ou sociale. Aussi, faut-il croire que cette stabilité de nos gouvernants au Togo relève du mystère …
Et cela me fait penser à mon confesseur qui ne cessait de répéter que « les voies du Seigneur sont impénétrables », pour justifier l’inexplicable et les injustices subies par les populations innocentes… Et, je me dis aussi, que « les voies du pouvoir togolais sont tout aussi impénétrables » ! Dans cette optique, le Peuple togolais est exhorté à espérer que le changement surviendra dans la PAIX, dans une paix électorale sauvegardée par la « Force Sécurité Présidentielle », dite « FOSEP 2010 », dirigée par le Colonel YARK. Son dispositif complet vient d’être mis en place, avec des matériels d’intervention et des équipements logistiques financés par l’Union Européenne, le tout sous la supervision du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme (HCDH) au Togo. Quoi de mieux ?
Il faut aussi distinguer ce volet sécuritaire des opérations électorales proprement dites, toujours financées par l’Union Européenne, tout en étant officiellement organisées par la CENI, sous la supervision du PNUD. Quoi de plus transparent à attendre ?
Ainsi va le Togo sur son chemin démocratique, comme l’avait promis le Président Faure… d’une transparence totale des élections !
Dois-je, pour autant, remercier l’Union Européenne, le Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Togo, ainsi que le PNUD pour leurs contributions à nos prochaines élections paisibles et transparentes ? Je ne saurai y répondre encore.
Dois-je aussi remercier le Bon Dieu d’être devenu libéral, pour n’avoir pas conservé le monopole des voies impénétrables au sujet de l’organisation des élections présidentielles au Togo ?
Ne dit-on pas que le doute est le propre de l’Homme ?
Ma conscience me dit : « Wait and See » !
Nadim Michel KALIFE, économiste togolais, analyste de la vie politique togolaise.