La différence entre l’accueil des Français et la ségrégation imposée par les lois Jim Crow aux États-Unis inquiétait les officiers blancs américains.
Dans une circulaire publiée en 1919 par William Edward Burghardt Du Bois – un historien et sociologue militant pour les droits civiques – dans le magazine de la NAACP, un agent de liaison français conseille les officiers sur la façon de gérer les troupes noires américaines.
Le mémo, signé par le lieutenant-colonel Jean-Louis Albert Linard, fait part des inquiétudes de l’Amérique blanche sur le traitement « familier et indulgent » que reçoivent les officiers et soldats en France. Selon l’archiviste Benjamin Doizelet, l’officier français n’est pas vraiment l’auteur de ce document, dicté par les autorités américaines.À l’époque, des unités de soldats noirs américains étaient affectées en France aux côtés des troupes françaises. Les Français étaient généralement accueillants, en les intégrant socialement. La différence entre ces conditions et la ségrégation imposée par les lois Jim Crow aux États-Unis inquiétait les officiers et soldats blancs américains, qui ont tenté par de nombreuses façons de recréer des séparations raciales : en placardant des affiches « Réservé aux blancs » dans les bases militaires, en imposant des couvre-feu et en édictant d’autres réglementations pour que les soldats noirs restent dans le rang.
Accusations de viol et de lâcheté
Pendant la Première Guerre mondiale, des rumeurs racistes selon lesquelles les soldats noirs n’étaient pas assez performants et qu’ils représentaient un danger pour les femmes françaises circulaient en abondance. L’enquête menée par William Edward Burghardt Du Bois était justement en partie censée réfuter ces allégations. Dans L’Encyclopédie de l’histoire afro-américaine, l’historien Cary De Cordova Wintz écrit que Du Bois « a conclu que les noirs étaient souvent dirigés par des officiers et sous-officiers blancs racistes qui assuraient un mauvais leadership et envoyaient des troupes mal équipées sur le champ de bataille, puis se défendaient en reportant la faute sur les troupes noires ».
Les mitrailleuses n’étaient pas racistes, elles, voir sur E&R :
JDD
{fcomment}