On aura tout vu. La trahison dans tous ses états. On pourrait parler du printemps de la trahison à l’ivoirienne. Une sorte de boom de la Trahison. Nous sommes en 2011. Et nous sommes en milieu militaire uniquement.
La liste des traîtres, vous l’avez déjà. Permettez-moi tout de même de la rappeler brièvement avant d’entrer dans le vif du sujet.
La liste des traîtres les plus gradés et leurs motivations
Le Général 4 étoiles Mangou Philippe, ex-Chef d’Etat Major des Armées de Côte d’Ivoire. Il ne s’en cache pas. Il dit être fier d’avoir trahi Laurent GBAGBO et de s’en être sorti vivant et « dignement » du circuit par la grande porte.
Le Général 4 étoiles Tiapé Kassaraté, ex-Commandant Supérieur de la Gendarmerie Nationale. Je n’ai reçu aucune information quant à sa morale après la trahison de Laurent GBAGBO. Mais je sais de source digne de foi, qu’il voulait passer ses vieux jours tranquillement. Donc, il n’a pas voulu prendre de risques en donnant des ordres à la Force d’élite de la Gendarmerie, qui avec ses 18 000 hommes, aurait mis en déroute l’ennemi.
Le Général trois étoiles Guiai Bi Poin, Commandant du CECOS. Il a trahi uniquement pour de l’argent. Il ne partage pas l’idéal de recolonisation de Dramane OUATTARA et de la France. Donc il reste suspect aux yeux de la France. Mais il reste un traître.
La Général deux étoiles, Brindou M’Bia, Patron de la Police Nationale. Il a trahi à la fois pour de l’argent et par militantisme. Il partage l’idéal d’asservissement de la Côte d’Ivoire, à condition qu’il soit du bon côté.
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Le Général deux étoiles, Detoh Letoh ex-Comma des forces terrestres des FDS (Forces de Défense et de Sécurité). Il a trahi à la fois pour de l’argent et par militantisme politique.
Ensemble, ces Généraux ont trahi pour de l’argent, par lâcheté, par manque de patriotisme et par opportunisme. En trahissant, ils obtenaient deux choses. Si la République triomphe, ils conservent leurs avantages acquis car un Général conserve jusqu’à sa mort, tous les avantages qu’il a acquis durant sa fonction de Général (Gardes du corps, maisons, voitures, salaires, indemnités, etc.) Sinon, ils attirent sur eux, le bon regard de celui à qui leur trahison a profité. Donc ils sauvent les acquis et s’offrent de nouvelles opportunités.
Mais un triste sort leur a été réservé
Le premier cas d’école est celui d’un officier moins gradé que ceux cités plus haut. C’est le Colonel M’Baya. Le connaissez-vous ? Peut-être non. Peut-être oui.
Pour ce qu’il m’a été dit de lui, il fait partie de l’élite. Rigoureux dans le travail, brillant officier, les bons témoignages sont sur toutes les lèvres qui parlent dans le milieu militaire du Colonel M’Baya. Pour le peu d’informations dont je dispose, cet excellent officier aurait servi au poste où exerçait, il y a peu, le Commandant Abéhi. Je veux parler de l’Escadron Blindés de la Gendarmerie Nationale. Mais le Colonel M’Baya a été manipulé puis il a trahi.
Il aurait rejoint le Burkina Faso après des soupçons de coup d’Etat qui auraient pesé sur lui en 2007. A partir de ce pays, il aurait gardé de bons contacts avec certains de ses amis au sein du Bataillon Blindés du Camp d’Akouédo et le camp Commando d’Abobo où la plupart de ses hommes de main étaient concentrés. D’où selon nos sources, le refus de ce camp Commando de combattre le soi-disant Commando invisible créé par l’ONUCI dans ledit quartier d’Abidjan.
A la veille de l’offensive sur Abidjan, le Colonel M’Baya a fait partie des stratèges qui ont monté le plan d’attaque d’Abidjan. Une fois Abidjan tombée après de lourds bombardements français et onusiens, il est rentré au bord de la Lagune Ebrié avec le secret espoir d’avoir une promotion. Mais le brillant officier serait l’homme de main de Charles Konan Banny. Il représenterait ses intérêts au sein de la branche armée du RHDP. Pis, cet officier anti-GBAGBO serait un idéaliste. Il se serait opposé à certaines façons de faire après la prise d’Abidjan, notamment les assassinats ethniques perpétrés par les soldats de OUATTARA.
Le sort réservé au Colonel M’Baya fut alors le suivant. Invité à déjeuner dans un restaurant de la place, il aurait été empoisonné. Il mourut des suites d’atroces souffrances à la PISAM (Polyclinique Internationale Sainte Anne-Marie) à Abidjan. A ce jour, sa mort reste tenue au secret.
Deuxième cas d’école : celui du Général Guiai Bi Poin. Il n’a pas beaucoup de chance celui-là.
D’abord, il est victime de croyances occultes comme l’a révélé un des confrères ivoiriens. Mais l’information en notre possession diffère de celle du confrère. Selon nos sources, les « Marabouts » de OUATTARA lui ont révélé du Sénégal au Burkina Faso, la même chose : il sera renversé par un officier de Gendarmerie de teint clair qui conduira une transition militaire et restaurera la Côte d’Ivoire. Or le pauvre Guiai Bi Poin est Gendarme et de teint clair, d’un clair qui correspond au portait robot donné par les Marabouts.
Ensuite, le Général Guiai Bi Poin, est soupçonné de désapprouver ce qui se passe. Au moment où il recevait l’argent pour trahir, personne ne lui a dit que la Côte d’Ivoire allait être mise à sac et que certains de ses amis et parents allaient payer de leur vie, leur soutien à la République. Donc il garde le silence et s’attriste. Mais cette façon de faire pose problème à OUATTARA et à ses alliés qui attendent que le Général manifeste un enthousiasme débordant comme celui du Général Mangou qui ne cache pas sa fierté devant ce qu’est devenue la Côte d’Ivoire.
Je m’en tiens à ces deux cas. Parce que les autres cas, nous ramèneront à la même leçon : d’abord OUTTARA n’a pas investi plus d’une décennie d’énergie dans la déstabilisation de la Côte d’Ivoire pour essuyer des critiques de la part des traîtres qui ont collaboré à son « succès » momentané. Deuxièmement, il est de notoriété que celui qui a trahi un homme qui lui a tout donné n’hésitera pas à trahir celui qui le maintient dans le déshonneur pour avoir acheté sa trahison à vil prix. Les traîtres sont des opportunistes, des corrompus, des lâches. S’ils ont trahi une fois, ils trahiront une deuxième fois. Donc OUATTARA ne veut pas se faire surprendre. C’est pourquoi ils subiront tous, le même sort que celui du Colonel M’Baya.
Alors, au nom du symbole qu’il incarne avec le Colonel Major Konan et les autres, j’invite le Commandant Abéhi, tout particulièrement lui, à lire ce présent Article de la Révolution Permanente. Non pas parce qu’il trahira un jour. Jamais, il n’abandonnera la Côte d’Ivoire aux prédateurs.
Mais j’aimerais lui dire que certaines fréquentations dans certaines circonstances, ne portent pas bonheur. Je pense que le Colonel M’Baya lui aurait donné ce conseil s’il était resté en vie. Parce qu’il a laissé femmes et enfants dans la désolation pour avoir voulu défendre les intérêts de qui vous savez. Alors prudence, dignes fils de la Côte d’Ivoire. Le peuple regarde à vous.
A très bientôt.
Hassane Magued