Côte d’Ivoire : Vive le printemps des Daltoniens !

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Je vous l’ai promis, ensemble, nous lèverons tous les points d’ombre sur la grosse arnaque qui a cours avant que l’Imposteur ne chute avec fracas dans une nuée de poussière. Le temps faisant son œuvre, petit à petit, nous nous rapprochons du point d’achèvement de cette noble mission qui n’est plus qu’à quelques coudées d’efforts. C’est dans cette dynamique qu’aujourd’hui, la Révolution Permanente a décidé de vous révéler les critères qu’il faut remplir en ces temps de lamentations pour vivre et même « vibrer » heureux en Côte d’Ivoire.

Vous l’aurez peut-être deviné. Je n’ai rien inventé. Je n’ai fait qu’observer avec mes nombreux yeux, certains militants du RHDP de Dramane et Konan, pour comprendre qu’il faut remplir des critères tous particuliers pour vivre et vivre heureux de nos jours en Côte d’Ivoire. Parce que dans ce chaos sans qualificatif, il se trouve des personnes d’apparence normale, qui prétendent être heureuses et qui le sont visiblement, pendant que la Côte d’Ivoire reste pantoise face aux défis que les temps nous imposent :

Défi de domestication des FRCI :

« Maadou va au biolo, biolo, lo, l, o, lo. Biolo… » On ne dit pas « biolo », on dit « Bureau… !» ; ça, c’est la mère et l’intellectuelle Simone GBAGBO qui se donne tout ce mal en ouvrant une école pour domestiquer les FRCI affectées à sa surveillance comme geôliers. Et cet exemple fait déjà école.

Défi de désenvoûtement des frères Ivoiriens tombés sous le charme du menteur à la langue fourchue :

« Arrière de moi Satan ! « Escudo Maechi ! » Ce Bouclier céleste qu’il faut à tous.»

Défi de trouver la pitance quotidienne :

« Mon viééé, ton péti a faim dèh ! » cette phrase inachevée, cette sommation qui signifie : si tu ne fais rien dans l’immédiat pour me trouver de l’argent, je vais te braquer tout de suite.

Puis en regardant ailleurs qu’à ces défis, vous les verrez : commerçantes ruinées, tenancières de restaurant mises à la rue, parents pauvres vivant dans des habitats précaires qui datent des années 80 déguerpis sans être relogés, Universités fermées pour loger des bandits évadés de prison, prisonniers libérés pour conduire le développement en lieu et place des cadres qui les remplacent désormais en prison, cadres compétents licenciés pour embaucher en leurs lieux et places des militants qui auront proclamé leur haine contre Laurent GBAGBO, et ainsi va la vie dans la Côte d’Ivoire de nos jours.

Mais ne cherchez pas beaucoup plus loin que dans votre environnement immédiat. Ils sont là, les plus heureux, ceux qui ont pu s’adapter et faire corps avec le chaos qu’ils ont pris l’option de regarder comme le bonheur suprême. Eux, ce sont les militants du RHDP ayant trouvé à manger et à boire dans ce deal de la honte. Deal des charognards, deals des dealers, deal des mécréants.

Dès lors qu’on y trouve une promotion non méritée, un emploi en occupant le poste d’un cadre jugé pro-GBAGBO et licencié pour restructuration ethnique des entreprise selon le modèle enseigné à la Présidence de la république occupée par un Imposteur ; dès lors qu’on a le sentiment d’être du bon côté, du côté de ceux qui donnent les coups et n’en reçoivent pas, du moins pour le moment, alors, on peut être heureux, très heureux, trop heureux, narguant les militants et sympathisants de la Majorité Présidentielle déchus, convaincus pour certains, qu’ils ne tarderont pas à vendre leur âme pour avoir part à cette comédie ridicule du bonheur virtuel.

C’est donc cela. Le printemps des daltoniens. Les beaux jours des cadres et assimilés qui voient du vert à la place du rouge et du jaune à la place du vert. C’est normal. Ils sont devenus des daltoniens.

Alors avec ces gens nés de nouveau pour le pire et le chaos, le licenciement d’un ancien collègue devient une opportunité pour un militant de base ; l’exécution sommaire d’un père de famille est le juste salaire mérité pour son soutien à Laurent GBAGBO ; la destruction de millions de commerces sans aucun plan de dédommagement ni de réinstallation est un mal nécessairement mérité pour une activité qui servait à nourrir et prendre soin de « familles inutiles » ; le rançonnage et l’insécurité devenant ainsi, les critères essentiels pour reconnaître un bon militaire.  Bref. C’est à y perdre la raison.

Pour cette forme de cyniques daltoniens sociaux ivoiriens, sans foi ni loi, dès lors que les avantages professionnels ou militants demeurent bien garantis et que l’Imposture donne le sentiment d’avoir quelques jours de floraison encore, eh bien le bonheur peur être parfait, le mal peut être vu comme le bien et les pleurs des autres comme une musique langoureuse.

Et pourtant, tout est déjà accompli. Il ne reste plus que le Temps de celui qui fixe le Temps. Et alors ce sera le réveil brutal et traumatisant, la ruine du château de glace de bonheur, sur lequel nos braves daltoniens du RHDP ont cru bon de construire leur comédie sociale, leur misère morale et leur bonheur à l’arrière goût toxique.


A très bientôt.

Hassane Magued

 

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