Ouattara hors de prix !

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On a pu voir aujourd’hui Alassane Ouattara se pavaner aux côtés de la vraie présidente démocratiquement élue d’Argentine, lors de la remise (voir http://www.connectionivoirienne.net/?p=60399) du « Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix » attribué cette année aux grand-mères de la Place de Mai, c’est-à-dire aux survivantes du combat mené par le peuple argentin contre un régime qui n’a rien à envier à l’infâme dictature imposée il ya six mois au peuple ivoirien par la violence et la terreur de la Sarkofrance.

Quelques remarques : après recherches, je constate que ce « Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix » n’a pas été attribué entre 2006 et 2009, puisque aujourd’hui a lieu la remise du prix 2010. Pourquoi ? En 2005, le représentant du président Gbagbo, M. N’Zi Paul David, Directeur de Cabinet de la Présidence ivoirienne, avait été jugé persona non grata lors de la remise du prix, « Des sources crédibles depuis Paris soutiennent que l’ex-chef de l’État et président du PDCI, Henri Konan Bédié, aurait menacé de ne pas prendre part à la remise du Prix Houphouët-Boigny pour la paix, édition 2009, au Président brésilien, Luiz Inàcio Lula da Silva, si N’Zi Paul David se retrouve dans la même salle que lui et à la loge d’honneur avec lui. »(voir ici ce que Notre Voie « écrivait à l’époque).

Ce prix pour la promotion de la paix est paradoxalement distribué par des disciples qui ont oublié de mettre leurs pas dans ceux de leur maître et qui déshonorent leur Pays !

Deuxième remarque, dans l’article déjà cité de Notre Voie, il est question d’un émissaire du président Gbagbo, seul représentant de la Côte d’Ivoire à Paris, en dehors peut-être du personnel diplomatique ivoirien en charge, déjà sur place. Or que voyons- nous dans cette édition nouvelle du prix 2010 ? toute une cour, et même le préfet-président, qui revient une fois de plus prendre le bain de foule qui lui est refusé chez lui, en Côte d’Ivoire !Prôner la paix, la réconciliation, se faire le chantre de la vertu, par une interview sur la chaîne de Bouygues , pour dire que tout va bien « une croissance 4 fois supérieure à celle de la France », avec un pays en chantier, les chantiers des maçons français, qui vont reconstruire sur les ruines, plus cher ! Bref, des infrastructures pour un pays en faillite, un pays ravagé, exsangue !

Les ivoiriens qui ont vu leurs commerces rasés, les fonctionnaires qui ne touchent pas l’intégralité de leur salaires, et de leur retraite, les milliers d’Ivoiriens en exil (trois millions  au Togo, Bénin, Ghana, Liberia… selon Abel Naki qui a fait le tour des camps ), tous ceux qui ont eu leurs biens et leurs avoirs pillés et gelés, ceux qui se sont fait confisquer leurs plantations de cacao et de café par des étrangers , tous les malades qui ne peuvent se soigner, les étudiants qui n’ont plus de logements et d’universités, ceux qui ont réussi les concours d’entrée à la Fonction publique peuvent pleurer en silence, les bulldozers travaillent contre eux, pour la nouvelle Côte d’Ivoire des privilégiés, qui réapprennent à recevoir leurs ordres de Paris et à acquiescer silencieusement en bons nègres serviles !

Madame Ouattara a eu ce qu’elle voulait, être plus riche et plus influente que sa rivale Simone Gbagbo. Si seulement elle pouvait maintenant influencer son mari, toujours entre deux avions, pour qu’il se mettre réellement au travail, retrousse ses manches, et distribue du travail à ses concitoyens !

Si les élections législatives de fin d’année doivent réellement avoir lieu, il est évident que les dés sont pipés et que déjà des fraudes massives se préparent en coulisses. Mais si Ouattara tient à sa crédibilité, il faut au minimum qu’il soigne son image de marque, qu’il se soucie activement  -et pas seulement devant des caméras de télé- des chômeurs, des exilés, des malades, des emprisonnés, de toute une frange de population qui ne lui apportera pas ou plus son suffrage des urnes .Comment pense-t-il faire voter les absents en exils et les morts non enregistrés, sans que la fraude soit manifeste ?

Alors, plutôt que de se mettre un casque de sécurité des ponts et chaussées sur la tête pour la pose de la première pierre d’un pont de luxe, qu’il se mette au travail autrement que dans le bruit des marteaux piqueurs ; qu’il range son casque et son walkman et qu’il écoute dans le silence des ruines et des cimetières, les cris muets de toutes les victimes de la Sarkaouattarandie, qu’il opère un arrêt sur image, et prenne le temps de mesurer les dégâts incommensurables de son ambition, une ambition dévorante que la France a su exploiter au maximum; qu’il réalise que cette France se sert de lui, s’est servie de lui, et que l’état de grâce ne va pas durer, car Sarkozy n’est pas empereur, mais un président en sursis qui a de plus en plus de mal à cacher l’hostilité montante des français !
Nous attendons des résultats Monsieur le président ! Ne parlez pas du procès de vos ennemis; les accusations à leur encontre ne font que ressortir vos crimes et vos délits, comme un miroir grossissant : alors qu’on accuse Gbagbo, on reçoit le fiasco-Ouattara en pleine figure !

Monsieur Ouattara, faites vos valises, sauvez ce qui peut encore l’être, vos richesses, vos véritables amis si vous en avez, laissez votre honneur que vous ne pourrez blanchir, et parmi vos amis corrompus, trouvez-en qui veuillent bien vous recevoir, et craignez Celui qui saura vous demander des comptes, que vous soyez trouvés par Lui, non pas nu, mais au moins avec un pagne, celui de quelques méchancetés auxquelles vous aurez renoncées.

Libérez le président Gbagbo : s’il y a quelqu’un qui peut vous faire du bien, c’est bien cet homme-là qui n’a pas voulu rendre le mal pour le mal, celui-là même qui pourrait joindre sa prière à la vôtre pour supplier le Ciel d’intervenir et de transformer cet immense chaos en autant de semences qui germeront pour la renaissance de la Côte d’Ivoire, afin que reviennent la joie, l’espérance et la consolation !

Shlomit

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