Aujourd’hui, la Révolution Permanente a décidé de soulever une question de la plus haute importance : la place de Laurent GBAGBO après la libération de la Côte d’Ivoire. Qui doit-il être ? Un Chef d’Etat réhabilité, un Garant Moral de la Révolution, un citoyen ordinaire ?
La réponse à cette question suscite une diversité de réactions. Les plus clairement exprimées et les plus dominantes se résument ainsi qu’il suit.
Le premier groupe d’opinions recueillies nous dit ceci. Laurent GBAGBO et Dramane Ouattara sont les deux acteurs de la vie politique ivoirienne qui cristallisent les passions les plus folles. Soit ils sont soutenus passionnément soit ils sont haïs excessivement. Vus sous cet angle, ces deux pôles de cristallisation de la haine et de la passion doivent sortir de la vie politique ivoirienne pour qu’il y ait une baisse de tension, une disparition des passions. Suivant la logique de leur raisonnement, ces tenants de la thèse de la retraite politique de Laurent GBAGBO après la chute brutale de Dramane Ouattara, soutiennent que cette retraite permettra d’éloigner toute idée d’une victoire de Laurent GBAGBO sur Dramane Ouattara et mettra fin aux velléités de revanche des pro-Ouattara, enfin, s’ils osent se présenter encore comme tel. Cela apportera un apaisement général et ouvrira la voie à l’avènement d’un homme nouveau, susceptible de conduire la Révolution d’une main de fer, tout en créant un consensus national autour d’un idéal commun : la prospérité dans la paix et la liberté.
Une autre thèse, fondamentalement pro-GBAGBO, soutient que proposer à Laurent GBAGBO de prendre sa retraite après la libération de la Côte d’Ivoire du joug de l’imposture reviendrait à parachever le coup d’Etat dont ce digne fils de la Côte d’Ivoire a été victime. Pour réparer l’injustice dont il a souffert, Laurent GABGBO mérite d’être réhabilité, c’est-à-dire, réinvesti Président de Côte d’Ivoire pour poursuivre et achever le mandat dont il a été évincé le 11 avril 2011 par la France.
De ces deux thèses, une constante se dégage : la volonté inébranlable des Ivoiriens de ne plus voir roder l’ombre de Dramane Ouattara autour des frontières terrestres, maritimes et aériennes de la Côte d’Ivoire. Sur ce point, le consensus reste total.
Dès lors, ce qui reste, c’est la participation ou non de Laurent GBAGBO à la vie politique nationale.
Pour dépassionner le débat, je suggère que nous examinions avec beaucoup d’ouverture d’esprit, les questionnements suivants :
– comment voyez-vous la libération de la Côte d’Ivoire ? Croyez-vous qu’elle interviendra après négociation avec la France et ses affidés ou à la suite d’un combat sans merci dont tous les défis seront relevés par des dignes fils de ce pays, au prix de leur sang ?
– au regard de l’environnement dans lequel la Côte d’Ivoire sera libéré et des actions révolutionnaires qui s’imposeront pour un nettoyage total du pays, pensez-vous que Laurent GBAGBO peut être l’homme de la situation ?
– qu’entendez-vous par participer à la vie politique ivoirienne ? Est-ce un rôle comme celui de l’ancien leader du FPI animant des meetings et essuyant les critiques offensantes d’une presse dont il s’est battu pour lui garantir une liberté d’expression ou un rôle comme celui de Nelson Mandela, intervenant modérément dans la vie politique et travaillant en arrière plan comme garant moral du combat pour la liberté ?
La Révolution Permanente ne vous impose aucune réponse. Mais elle tient à souligner que pour la nécessité de la Révolution, aucun sacrifice ne sera de trop. Cependant, nous entendons nous incliner devant la Volonté de Dieu qui se manifestera à travers les événements qui suivront la libération de la Côte d’Ivoire, une libération réalisée de mains d’hommes mais sous l’action de Dieu.
C’est pourquoi je vous invite à préparer votre esprit au changement, à tous égards.
Le plus important, ce qui devra sous-tendre notre union sacrée, c’est que la Côte d’Ivoire et chacun de ses enfants recevront dans la justice et la vérité, ce qu’il leur est dû : dignité, prospérité, paix, unité nationale, liberté et élévation.
A Très bientôt.
Hassane Magued