Eyadema est mort de sa belle mort un 05 février 2005, mais ses chiens de garde lui survivent. Le mercredi 09 novembre, l’un de ces petits chiots de garde Komikpime Bamnate a encore ouvert sa sale et puante grande gueule pour aboyer. C’était devant Monseigneur Barrigah et ses ouailles de la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), réunis au grand complet au siège de l’institution à Lomé. Bamnate était ainsi interpelé dans l’affaire des massacres de la place Fréau jardin du 25 janvier 1993. Cité dans cette affaire par l’autre chien de garde Agbéyomé Kodjo de feu Eyadema, Bamnate était là pour lire sa réponse préparée à cet effet. Il s’était livré à son petit numéro de toujours. Bamnate a à son tour chargé Agbéyomé Kodjo qu’il a qualifié de gros menteur. « J’aurais aimé l’avoir (Agbéyomé ndlr) en face de moi », lance Bamnate à la tribune de la CVJR. A propos de la déclaration d’Agbéyomé Kodjo relative à la tragédie de la place Freau jardin aujourd’hui rebaptisée place Anani Santos, Bamnate trouve qu’Agbéyomé n’a fait qu’y aligner des contrevérités. « Agbéyomé a menti lorsqu’il déclare qu’il a tenté de joindre le président Eyadema en vain à Pya. Ministre de l’intérieur et trésorier général du RPT à l’époque des faits, Agbéyomé connaissait la ligne directe du président à Pya. Si Agbéyomé pense saisir l’opportunité pour faire sa propre promotion et celle de son parti, il se trompe. J’aurais voulu le regarder dans les yeux pour voir s’il pourrait tenir avec ses mensonges ». Voilà quelques morceaux choisis du témoignage de Komikpime Bamnate suite à son interpellation dans l’affaire des massacres de Fréau jardin. Agbéyomé Kodjo et Komikpime Bamnate, c’est comme blanc bonnet, bonnet blanc. Les deux chiens de garde de feu général Eyadema excellaient dans des coups tordus. Ces deux malabars ne peuvent pas nous tromper. Quant à Agbéyomé, les Togolais se souviennent comme si c’était hier, ses basses besognes pour être bien vu du général. Pour la petite histoire, Agbéyomé ne reculait devant rien pour sauvegarder ses privilèges. Il faisait partie de ceux qui croyaient dur comme fer que le timonier national, leur idole, était immortel. Les millions du Togo étaient à leur disposition et ils pouvaient se permettre tout ce qu’ils voulaient. Aujourd’hui où il n’est plus aux affaires en compagnie de ses anciens copains, Agbéyomé pense changer du coup de personnalité. Sa fougue à tout casser, ses coups tordus visant à empêcher l’opposition de marquer des points et ses autres faits d’armes du vivant d’Eyadema, Agbéyomé croit aussi naïvement que le peuple togolais les a tous oubliés. Un amnésique qui veut prendre le peuple comme tel, l’on se croirait dans un conte de fées. Du cas Agbéyomé Kodjo à celui de Komikpime Bamnate, le pas est très vite franchi.
Comme Agbéyomé Kodjo, Bamnate était passé maître dans l’art d’espionner ses frères et amis au profit du tyran Eyadema. La délation, les mensonges et les calomnies, Bamnate en avait fait ses jeux favoris.
Le destin de Komikpime Bamnate va prendre une autre trajectoire après son Bac II en 1988 et son activisme dans ce machin à racketter les étudiants appelé AETB (ils prélevaient 2000 F par tête d’étudiant boursier pour dit-on alimenter une caisse de solidarité) et le HACAME, la milice armée du pouvoir sur le campus. A l’université du Bénin à l’époque, Bamnate s’était vite fait enrôler comme policier au restaurant universitaire pour mieux contrôler les cris de douleurs de sa panse. Les policiers du restaurant universitaire en charge de réguler les files d’attente des étudiants, étaient logés à une bonne enseigne quant aux plats servis. Ils ne font pas de « queue » comme les autres et avaient des plats de choix. Bamnate savait déjà à l’époque où se trouvaient ses intérêts.
Ce tristement célèbre serviteur zélé du régime ne sait rien d’autre que de calomnier ses amis pour en récolter les dividendes. Bamanate est de la race d’individus qui adorent prospérer sur les cadavres frais de leurs frères et amis. A l’université du Bénin à l’époque, ses activités suspectes en compagnie de feu Akadé Sosso Gustave et Pascal Bodjona avaient poussé le recteur Komlanvi Seddoh et ses collaborateurs à lui délivrer manu militari un diplôme de maîtrise en droit non pas sur mérite mais pour se débarrasser de lui, l’un des méchants activistes du régime opérant sur le campus universitaire et terrorisant tous ceux qui ne regardaient pas dans la même direction que le timonier. Son faux diplôme en poche, Bamnate Komipkime se lance dans la course aux postes. Entre-temps, il expérimente ses premières armes avec l’affaire Denis Nayone du nom de son frère de la même localité Tandjoare. Ce dernier était président de l’Amicale des étudiants et stagiaires du grand Tône à l’université du Bénin. Le pauvre Nayone, ses déboires avaient permis à son frère Bamnate de se mettre en vedette auprès du tyran Eyadema qui le lui a bien rétribué. En fin récupérateur, Bamnate n’avait point hésité à charger proprement son frère. Si l’affaire Nayone n’avait pas existé, Bamnate l’aurait inventée tant cette affaire sans queue ni tête a beaucoup servi ce Judas du grand Tône. Il fut aussitôt bombardé directeur de cabinet au ministère de la Jeunesse et des Sports. A ce poste, toutes ses initiatives s’étaient concentrées sur l’organisation des défilés du fameux 13 janvier très prisé par feu Eyadema. Quelle expertise ! Il fallait voir Bamnate à l’œuvre mettant aux pas les défilants. Il était tellement zélé que devenu ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, il continuait cette prestation favorite. Son passage au ministère de l’Agriculture, il l’a mis à profit pour s’en mettre plein les poches. Les tonnes d’engrais, fruit du don de la coopération japonaise, passaient au tamis du sieur Bamnate et sa bande.
Nous les connaissons tous au Togo, ceux qui comme Bamnate sont passés par la délation, la calomnie et la trahison pour gravir vite et bien les marches de la société. Ils ne méritent aucun respect et sont bons pour la poubelle. Tout homme qui ne pense qu’à briser les carrières des autres pour prospérer finit tôt ou tard par récolter ce qu’il a si bien semé. Il y a 4 ans, Bamnate a été cocufié. La paternité de la grossesse de sa tendre épouse lui a été refusée par cette dernière le jour même où notre cocu de mari est allé à l’hôpital pour ramener sa femme à la maison. Madame Bamnate surprend son époux et fuit pour rejoindre le domicile du vrai père de son enfant. Depuis, cette affaire est restée en travers la gorge de Bamnate qui ne finit pas de ruminer sa douce colère. Aujourd’hui député à l’assemblée mouton de l’homme de Kabou Abass Bonfoh, Komipkime Bamnate pense avoir trouvé un autre refuge pour masquer un peu sa véritable identité. En tout cas, il peut tromper tout le monde sauf Denis Nayone et les populations de Tandjoare qui continuent à le vomir comme il n’est pas permis.
Si Bamnate se croit garçon, il n’a qu’à se permettre un saut dans son Tandjoare natal pour essayer de solliciter les voix de ses frères et sœurs aux prochaines législatives et locales de 2012. Il pissera à coup sûr de l’acide après la proclamation des résultats.
Bamba Ahmed Lynx.info