Ce message d’espoir d’Alberto Olympio aux Togolais pour la fête de Pâques

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Sans les reformes, avec 9% au moins de doublons identifiés dans le fichier de 2013 et certainement entre 17 et 26% de fraude potentielle dans celui de 2015, sur quoi se fonde cette opposition qui va aux urnes ?

Message à la Nation du Président du Parti des Togolais

Lomé le 5 Avril 2015

Mes Chers compatriotes,

Je vous souhaite de joyeuses fêtes de Pâques. A l’heure où nous célébrons la résurrection du Christ, la fête de l’Esperance, à l’heure où de toute part en Afrique, les peuples aspirent plus que jamais à de vrais changements démocratiques, notre Pays, le Togo est conduit dans des voies dangereuses et incertaines. Ceci, est dû à une classe politique dirigeante volontairement hostile à toute évolution républicaine de nos institutions, hostile à une participation inclusive de tous les citoyens à la vie et à la gestion de notre Pays, et hostile à l’accès de tous aux bénéfices de la croissance. Le Togo est entrainé vers le danger, non pas à cause des menaces extérieures qui existent certes à nos frontières, non pas à cause de divisions tribales ou ethniques.

NON, ce danger vient de l’intérieur même de notre Nation. Il vient de la volonté et des pratiques antidémocratiques et liberticides d’un système politique. Pour ce faire, le système a donc recours à des actes irréguliers, illégaux, délictueux voire criminels comme la fraude massive aux élections, l’achat des votes, la répression voire la disparition de citoyens pour garder à tout prix le pouvoir d’Etat. Cela est inacceptable!

Oui, chers compatriotes, il est inacceptable que ce Togo que nous chérissons tous, et que nous voulons protéger, se trouve une fois encore mis en danger en cette année 2015. Mis en danger cette fois-ci encore, à la veille même de la célébration de la fête de l’indépendance, qui nous rappelle, à quel prix nos ainés ont conquis leur droit à la liberté de décider de l’avenir de notre Nation. Mais je veux dire ici, que cette fois sera la fois de trop. 48 ans cela suffit.

Plusieurs mois avant les élections, nous avons tiré la sonnette d’alarme sur les graves incohérences dans l’organisation du scrutin présidentiel à venir. Incohérences faisant le lit d’une fraude massive. Cette fraude massive établie et vérifiable, porte en elle le germe des violences post électorales, tant redoutées par nos populations qui traversent déjà les frontières pour se mettre à l’abri.

Si j’ai refusé de déposer mon dossier de candidature, ce n’était ni par découragement, ni par désir d’abandonner la lutte pour ce pays que j’aime profondément, encore moins parce que je n’avais pas les moyens de mener ce combat jusqu’au bout. J’en ai les moyens et ma volonté de le faire est intacte.

Si j’ai refusé de déposer mon dossier, c’est parce que je sais qu’aucune ambition personnelle ne vaut le sang d’un Togolais.

Lorsque les conditions de transparence totale de l’élection seront acquises, et que l’équité et le respect des lois guideront son organisation, alors je me porterai candidat à l’élection présidentielle de 2015. Je défendrai le projet de société que nous avons ensemble élaboré.

A la remise du rapport de la CVJR, à travers les propos du Président sortant, c’est le Togo tout entier qui disait : PLUS JAMAIS CA.

Moi, Alberto Olympio, je fais partie de ce Togo meurtri par l’impensable violence de 2005. Je l’ai vue de mes propres yeux. J’ai ressenti comme nombre d’entre vous la douleur, la peine, et l’incompréhension d’une Nation entière.

Ce scrutin de 2015, est la dernière opportunité présentée à la classe politique pour apporter à notre pays, une alternance démocratique maitrisée et pacifiée. La dernière, parce que notre peuple est fatigué.

A ceux qui nous opposent que la classe politique de l’opposition est divisée et incapable de s’unir contre le régime, je pose la question suivante : Sans les reformes, avec 9% au moins de doublons identifiés dans le fichier de 2013 et certainement entre 17 et 26% de fraude potentielle dans celui de 2015, sur quoi se fonde cette opposition qui va aux urnes ?

J’accuse les politiciens de cette opposition et du régime au pouvoir, de piétiner l’intérêt supérieur de la Nation sur l’autel de calculs égoïstes, qui hypothèquent l’avenir de nos enfants et exposent la vie des togolais à des risques majeurs.

J’accuse la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) de brader son indépendance et de se mettre hors-la-loi. Par sa volonté manifeste de constituer un fichier électoral truffé de doublons et d’électeurs fictifs, la CENI se rend coupable d’incompétence à organiser une élection pluraliste, transparente, inclusive et paisible.

J’accuse la Cour Constitutionnelle de partialité notoire et de déni de justice. Elle est partisane et son Président a plusieurs fois lamentablement failli à son serment.

J’accuse toutes les institutions exécutives du pays, que ce soit le gouvernement ou la présidence de la République, d’outrepasser leurs droits constitutionnels, de se comporter en institutions oligarchiques en foulant au pied dans le parjure, la loi fondamentale de notre pays.

Il est temps, que nous soyons tous aux côtés du peuple.

Etre aux côtés du peuple c’est écouter sa voix, c’est tenir compte de sa grogne et de son mécontentement.

Etre aux côtés du peuple c’est mettre de côté son ambition personnelle et de toujours mettre en priorité l’intérêt supérieur de la Nation.

Etre aux côtés du peuple, c’est prendre le parti des Togolais.

Moi, Alberto Olympio : Je prends le parti des Togolais.

A ceux qui tentent, par stratégie politicienne de nous présenter du mauvais côté de l’histoire en prétendant que nous ne jouons pas le jeu de la démocratie, nous tenons à rappeler ceci:

A moins de 25 jours du scrutin, la teneur du corps électoral n’est toujours pas connue. La question des irrégularités et des doublons n’est toujours pas traitée. Une fois encore ce scrutin est préparé dans l’opacité la plus totale.

A moins de 25 jours du scrutin, la liste des bureaux de vote passée à 8000 environ, soit un millier de plus, n’est toujours pas connue pour permettre aux candidats de déployer leurs observateurs.

A moins de 25 jours du scrutin, le climat de confiance quant à la fiabilité de ce dernier est au plus bas, alors même que le rapport des experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie se fait toujours attendre : Que nous cache-t-on ?

Nous allons continuer notre lutte aux côtés du peuple, aux côtés de ceux qui aspirent à un véritable changement dans la gouvernance.

Cette nouvelle tentative de passage en force nous rappelle que notre détermination est puissante et légitime. Ce que nous exigeons à partir de maintenant c’est le rétablissement du droit et du respect de la Constitution. L’état d’inconsistance avancée de notre fichier électoral impose son audit.

Le scrutin que l’on veut imposer au peuple togolais le 25 Avril est illégal et anticonstitutionnel. Nous ne devons pas nous inscrire dans un boycott passif.

Que vous soyez politiques, membres de la société civile, des organisations des droits de l’homme, du corps religieux, de la chefferie traditionnelle, citoyens ordinaires de l’intérieur ou de la diaspora, Togolaises et Togolais de tout bord, amis du Togo, nous pouvons ensemble encore dire Non et nous indigner contre ce coup de force.

Mobilisons-nous pour nous faire entendre.
Mobilisons-nous pour avoir une élection dans une transparence totale.
Mobilisons-nous pour avoir les reformes avant l’élection.
Mobilisons-nous pour donner à la diaspora son droit légitime de vote.
Mobilisons-nous pour qu’enfin le Togo ne soit plus le cas unique de régime despotique en Afrique de l’Ouest.
Mobilisons-nous pour qu’enfin la volonté du Peuple triomphe.

Je vous le dis avec une grande conviction, rien n’est perdu, la victoire est en nous. Le changement est en nous. Nous devons être au rendez de notre libération, au rendez-vous avec notre destin. Tel est notre but, notre seul but.

Oui mes chers compatriotes, je ne vous promets pas de la facilité, mais à l’orée de ce nouveau soleil qui illumine le chemin que nous empruntons depuis 25 longues années, je m’engage et je vous promets la victoire,

La victoire à tous prix
La victoire malgré les intimidations
La victoire malgré les menaces.

Parce que sans la victoire nous n’avons pas d’avenir.

Voilà pourquoi je vous convie tous, vous Togolaises, vous Togolais, où que vous soyez, dans vos maisons, dans vos bureaux, dans vos marchés, dans vos champs, à vous mettre debout pour ne faire qu’un dans l’espérance, dans l’engagement et dans l’action, afin que vive le Togo et que vive la République.

Ensemble nous le pouvons. IL EST TEMPS ! GAMESU.

Dieu bénisse le Togo. 

Alberto Olympio

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