Des organisations de la société civile ont demandé la démantèlement du RSP
Les ministres ont attendu pendant une heure le chef du gouvernement pour le Conseil des ministres hebdomadaire au palais présidentiel de Kosyam, avant de finalement s’en aller, rapporte l’AFP citant une source à la présidence.
Isaac Zida, le Premier ministre n’a pu s’y rendre car il était en réunion avec des membres du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Des sources sécuritaires parlent d’une tension qui couve entre lieut-colonel Zida et le régiment qu’il souhaite dissoudre alors qu’il en est le numéro 2 ont indiqué plusieurs sources sécuritaires
« Depuis le 30 décembre, les soldats du RSP ont saisi le Premier ministre pour qu’il leur dise clairement ce qu’il en est du RSP, dont il a annoncé publiquement la dissolution », a expliqué l’un de ces sources à l’AFP.
La garde présidentielle constitue une question épineuse pour les autorités intérimaires, installées après la chute du président Blaise Compaoré fin octobre, chassé par la rue après 27 années de règne.
Ce régiment d’élite a été pointé du doigt par Amnesty International en décembre pour son usage « excessif et létal » de la force durant les manifestations anti-Compaoré, de même que certains gendarmes et militaires.
Des organisations de la société civile ont demandé la démantèlement du RSP.
Le 13 décembre, Isaac Zida avait réclamé sa dissolution « pure et simple » devant une foule réunie pour commémorer la mort du journaliste Nobert Zongo, assassiné en 1998 alors qu’il enquêtait sur le meurtre de David Ouédraogo, un chauffeur de François Compaoré, le frère de l’ex-président.
Trois membres de la garde présidentielle avaient été condamnés à de lourdes peines de prison pour la mort de David Ouédraogo. L’un d’entre eux avait été inculpé pour le meurtre de Norbert Zongo mais a bénéficié d’un non-lieu.
Le 30 décembre, des membres du RSP, dont le général Gilbert Diendéré, ex-bras droit de Blaise Compaoré et ancien mentor d’Isaac Zida, avaient pris à part le Premier ministre et l’avaient appelé à renoncer au démantèlement de la garde présidentielle, selon des témoins.
VOA