Audiences terminées, bourreaux encore dans les rues : on fait quoi maintenant Mgr Barrigah ?

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Quand un prêtre et de surcroît un archevêque de l’Église catholique s’allie à la dictature au nom d’une  Justice-Vérité-Réconciliation, il faut être naïf pour croire qu’une fumée blanche sortira des ténèbres au soir de leurs combines. Et pour cause, ni Mgr Nicodème Barrigah n’avait pour objectif de réconcilier les Togolais, moins Faure qui l’a calé sur un fauteuil plus haut et plus grand que lui. Il fallait faire avec, d’autant plus que c’est aussi, une forme de rouler dans la farine ceux qui donnent l’argent désormais très fragilisés sur le plan économique donc regardant sur les petits détails sur les droits humais [UE, ndlr]. Et Mgr Barrigah en a voulu porter la responsabilité en venant en aide à Faure par le truchement d’une réconciliation qu’il savait au départ qu’elle sera biaisée, ridicule et sans objet.

Sinon, depuis les indépendances à nos jours, quel rôle positif l’Église catholique a t-elle joué dans la vie quotidienne pour qu’un prêtre sorte de nulle part et prétende réconcilier les Togolais en dépit de la protestation de plusieurs hommes politiques contre sa nomination ?  Étant acteur du carnage de 2005 avec 500 morts selon le rapport de l’ONU et grand bénéficiaire de ces tueries si on reprend les mots de Nicolas Lawson du PRR, ceci paraissait surréaliste que Faure soit celui qui choisisse l’arbitre pour le match entre le peuple Togolais contre le RPT et sa branche armée que sont les FAT. Bien que plusieurs voix parlaient contre lui, Barrigah a poussé sa duplicité au point de faire comme s’il avait une solution miracle à la difficile réconciliation entre Togolais. Et dire que le tintamarre fait sur tous les médias, un simple instituteur, une ménagère, un paysan,  ou bien mieux un militaire animé d’un esprit patriotique pouvait le faire sans trop grands bruits. Mais au-delà du mensonge servi sur une réconciliation qui a tourné au ridicule, quelles étaient les chances sur lesquelles surfaient le prélat pour faire la sourde oreille quand Jean Pierre Fabre lançait qu’il ne croyait pas à une réconciliation animée par le binôme Faure-Barrigah.

Mgr Desmond Tutu n’est pas Mgr Nicodème Barrigah !

Si le premier était venu pour réconcilier les sud africains en s’appuyant sur la bonne foi des bourreaux et le pouvoir dirigé par le charismatique Nelson Mandela, le prélat togolais, lui s’appui sur les bourreaux pour faire éclater la vérité. C’est un peu comme réveiller Adolphe Hitler de sa tombe et lui dire de réconcilier les nazis et les juifs. Résultat de cette cacophonie togolaise, les Forces Armées Togolaises (FAT) fortement impliquées dans les tueries sous le père comme sous le fils Gnassingbé se retrouvent plus fort que le réconciliateur et les victimes au point de les menacer par des communiqués effroyables.

Secundo, quand on veut réconcilier deux parties, il faut être plus fort que les deux ou au moins une partie. Dans le cas de Mgr Barrigah, il n’était pas plus fort que le RPT et sa branche armée les FAT moins le peuple togolais qui n’a pas cru en ses capacités de réussite. Résultat, le prélat choisi la fuite en avant…tout en se cachant derrière une diaspora qu’il ne connaît  non plus. En témoigne son safari  désolant et humiliant effectué en Europe en été 2011 pour parler aux Togolais de l‘extérieur de sa Verité- Justice-Réconciliation.

Tertio, le cafouillage observé au siège de la CVJR est un élément significatif. L’argent de l’UE coule à flot et le prélat n’est point un bon organisateur, un gros travailleur. Un site et un journaliste (Amévi Dabla entouré de quelques plumitifs) qui au lieu d’écrire et d’informer font plutôt la revue de presse est choisi pour le décor en communication. Un tour du Lynx révèle qu’on vient dans les locaux de la CVJR quand on veut, et on repart quand on veut. Le reste, le prélat se sert de quelques interviews sur les chaînes internationales comme RFI et se rabat sur Jeune Afrique pour donner un semblant de visibilité de son institution. Il sait que la réconciliation n’était qu’une formule pour Faure pour de se cacher derrière la folie meurtrière qui l’a portée au pouvoir en 2005 reconnaît un intellectuel togolais.
 
Le reste, il fallait trouver comme toujours un prêtre catholique pour donner un semblant de sérieux. Et apparemment, le binôme Barrigah- Faure semble avoir réussi leur coup. Il ne reste que la communauté internationale prenne acte de ce cafouillage indigeste ! C’est ici aussi le génie de Faure sur ses opposants, son peuple….

Camus Ali Lynx.info

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