Appel aux dirigeants africains qui ont signé et ratifié le Statut de Rome de la CPI

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  Appel aux dirigeants africains qui ont signé et ratifié le Statut de Rome de la CPI, au moment où certains intellects-cons africains font dans l’écriture hystérique.

Au moment où à la Haye se déroule pour se dénouer l’une des grandes comédies éhontées de notre temps orchestrée autour du digne fils d’Afrique Laurent Gbagbo, nous ne pouvons pas nous taire.

En ce moment où des voies et stylos africains gravement atrophiés par la passion et le goût du gain égoïste étalent avec grand zèle sur la place publique internationale leurs misères sans voir le mal qui se fait à l’Afrique, nous ne pouvons pas nous taire.

Nous ne pouvons pas nous taire parce que la CPI a été conçue pour continuer de spolier et ruiner certains peuples. Nous ne pouvons pas nous taire quand la prétendue Communauté internationale pendant longtemps a toléré des rebellions montées, pour enfin s’attaquer plutôt aux dirigeants légitimes en place.

Un regard critique sans passion ni partialité sur la gestion des dirigeants africains indique que la plupart d’entre eux baignent dans des actes irresponsables d’une cruauté sans pareil qui les privent du soutien et de la confiance de leurs peuples.

Au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Tchad, en RCA, au Togo  comme aux deux Congo ou dans les trois Guinées, etc. ces dirigeants nous font perdre des êtres si chers, nous font perdre en temps, en dignité et nous font aussi perdre beaucoup en ressources humaines et matérielles.

Toutefois, ceci ne devra en aucun cas ouvrir dans nos cœurs les portes de la pensée négative absolue à l’égard de ces gougnafiers au pouvoir. Ceci ne devra pas nous amener à livrer nos frères et sœurs en pâture à un ordre mondial-piège pensé, implanté et déployé pour la « race naïve » que nous sommes.

Nous (les victimes, amis, frères et parents des victimes) devons savoir limiter nos ressentiments et colères au moment où nous cherchons au quotidien les voies de sortie des précipices.

Cet appel à nos dirigeants africains arrogants et sans hauteur s’inscrit dans le refus de nous laisser choir dans le piège de la haine aveugle due aux multiples douleurs qui cavalcadent dans nos âmes.

Nos dirigeants africains nous ont trahis et abandonnés, mais nous ne saurions applaudir quand les emportent ou peuvent les emporter des vents d’humiliations justes ou faux venant d’ailleurs et commandés par la stricte poursuite et sauvegarde des intérêts des puissances industrielles étrangères.

Nous réitérons ici notre appel urgent aux Etats africains qui ont signé et ratifié le Statut de Rome de la CPI de se désengager de cette « chose » assez pernicieuse, sélective et désastreuse pour les pays faibles.

La CPI relève de ce que j’appelle l’un des éléments occidentaux de métamaîtrise et de métaprise de contrôle des richesses matérielles et humaines des pays d’Afrique et d’autres Etats non puissants du monde.

La CPI est la nouvelle boîte d’intimidation sélective qui chasse au profit des intérêts des empires industriels occidentaux partout où l’ordre désavantageux règne ou partout où un désordre profitable s’avère possible.

Nos dirigeants africains pour la plupart nous ont trahis et abandonnés. Ceci ne constitue pas pour autant une raison de rester à épiloguer à longueur de journée que Paul Biya ira à la CPI pour répondre de ses crimes. C’est rester dans la cécité.

Ceci ne donne pas à souhaiter ou à vouloir voir Guillaume Soro, Ouattara, Sassou, Faure Eyadema, Obiang Nguema, Idris Débi, Blaise Compaoré, etc. un de ces jours à la CPI. C’est encore descendre et s’asseoir dans la cécité.

Je ne voudrais pas voir d’autres africains à la CPI à l’avenir. Aux Africains leurs criminels sur le sol africain. Les Africains doivent s’organiser et savoir accepter leurs soleils et leurs pluies avec fierté et courage. C’est sur un tel chemin que se cherche et se trouve la dignité totale et inébranlable des peuples.

Comment nous, Africains, pouvons-nous nous féliciter de voir des gens dont les mains de leurs dirigeants sont couvertes du sang d’Africains juger avec zèle les nôtres ? Frères et sœurs africains, comment pouvons-nous nous faire si enfants ?

Pourquoi une Africaine comme Fatou Bensouda va-elle accepter de juger un politique et une intelligence africaine honnête et patriote de la carrure du président Laurent Gbagbo ? Pour de l’argent comme il se dit ces jours ?  Ah misérable femme ! Et après ? Et après ?

Les dirigeants africains et les peuples africains doivent comprendre que la CPI est un piège qui leur est tendu. La seule façon de l’éviter c’est de la quitter. Les Etats-Unis et la Russie ont signé ce Statut de Rome sans toutefois le ratifier. La Chine et l’Inde ne l’ont même pas signé.

Va-t-on nous faire croire que ces quatre grands Etats (USA, Russie, Chine, Inde) n’ont pas le sens de discernement ? Non, ils ne veulent pas l’immixtion de la CPI dans leur vie politique et sociale ; ils savent qu’elle est dangereuse pour eux. Mais les Africains tels d’eternels enfants s’alignent derrière la France et l’Angleterre leurs anciens maîtres.

Nous devons reconnaître que les problèmes de l’Afrique sont nombreux et complexes et que le seul retrait des Etats africains de la CPI ne constitue pas une victoire décisive, mais une étape dans sa longue marche à la victoire.

Nous ne cesserons jamais de rappeler que l’Afrique est devenue instable et faible dès le premier jour que des premiers bâtons coloniaux on a frappé la tête de ses cultures.

C’est dès ces jours-là qu’en elle se sont déclenchées des crises sérieuses et inquiétantes de convulsions et de folie. L’Afrique ne retrouvera jamais son équilibre et son épanouissement sans surmonter ce handicap culturel qui ronge son mental.

La CPI est née pour intimider, distraire, décourager et affaiblir certains braves bras des pays faibles. Elle est comme la BM et le FMI un organe de déstabilisation des Etats du monde où la naïveté des dirigeants et le désordre prévalent.

Les dirigeants africains devraient urgemment retirer leurs pays de la CPI. Par cet appel, nous faisons aussi comprendre que les douleurs et larmes que certains de ces dirigeants nous ont servies au lieu du bien-être et du patriotisme, n’ont pas diminué notre capacité de rester dans un discours cohérent, honnête et important sans effluves de revanche pour une Afrique forte et fraternelle.

Léon Tuam,

Ecrivain, activiste des droits humains et enseignant.

02 Mars 2013

 

 

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