Afrique – Naissance des dynasties africaines:

0

  Joseph, Faure, Ali, Karim… les fils à la place des pères

Le continent africain inaugure une nouvelle ère de dynastie aux conséquences politico-socio-économiques désastreuses. La clanification et la confiscation du pouvoir aux mains d’une famille prend une forme de plus en plus «logique» tout comme le sont devenus les coups d’Etat militaires puis par la suite, les modifications des constitutions pour rester président à vie. Après Kabila et les frères Gnassingbé, le Gabon intronisera très prochainement Ali Bongo et le Sénégal dans les arcanes politico politiciennes n’est pas loin d’emboiter les pas tout comme le Burkina.

Comment comprendre que des chefs d’Etats fassent une quarantaine d’années au pouvoir, laissant leur pays dans une situation économique exsangue avec une déconfiture du tissu social, axée sur le régionalisme, la corruption, l’autocratie et la gabegie sans précédent pour laisser la gestion des pays à leur progéniture? Ce qui se passe au Togo où le pouvoir est déchiré entre les trois fils du défunt président doit interpeler tous les africains. Aujourd’hui, c’est utopique de penser que des élections présidentielles de 2010 apporteront un changement démocratique au Togo.

Cela relèverait d’une cécité mentale et d’une analyse pertinente dans l’illogisme borné. Ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest était la propriété d’Eyadèma jusqu’à sa mort. Aujourd’hui, il est devenu la propriété de ses trois fils les plus influents sans compter des dizaines en ombre qui profitent du système. Demain, le Togo deviendra inévitablement la propriété des filles et fils de ceux qui dirigent le pays actuellement. Leur nombre et détermination seront tels qu’aucune miette de la proie ne sera accessible. Cette gestion héréditaire du pouvoir exacerbe les frustrations, déchire les cœurs dans une rancœur étouffée.

Seule une grande mobilisation des peuples africains dans leur ensemble contre les forces oppressives de l’intérieur et de l’extérieur, donnera la dignité aux africains ainsi qu’aux femmes et hommes Noirs. Autant les opposants et le peuple camerounais n’ont jamais réussi à arrêter les multiples réélections de Paul BYA, autant les congolais n’ont pas empêché la récente réélection de Sassou N’GUESSO, autant les tchadiens n’ont pas empêché la réélection d’Idriss DEBY ou les burkinabè Blaise Compaoré, les nigériens n’empêcheront pas la réélection de Mamadou Tandja et les togolais n’empêcheront pas la réélection des Gnassingbé. La scène devient barbare, inculte et insultante à l’égard des peuples Noirs dans l’ensemble, contraints de subir les politiques africaines montées de toute pièce depuis l’Elysée sous la protection d’un bouclier de militaires formés contre la population.

Le monopole du pouvoir au sens familial est une initiative soutenue et bénie par la France qui veut garder les secrets de l’esclavage moderne en Afrique francophone, seul endroit où l’on relève cette animosité politique, cette aberration, cette servitude et cet assujettissement devant lequel le peuple reste hébété, impuissant et enterré par la peur des militaires. Si cela a été possible en RDC, pourquoi pas au Togo ? Et si cela a été possible au Togo, pourquoi pas au Gabon et pourquoi pas au Niger, au Sénégal et au Burkina? Les peuples africains se replongent dans une dominiation militaro-oppressive comme au milieu du XXè siècle (les années 58) et doivent s’organiser sur le plan continetal pour une nouvelle lutte identitaire d’indépendance et de démocratie. Les peuples Noirs dans leur globalité ont un même ennemi: l’exploitateur. Seul un mouvement solidaire africain apportera un réel changement sur le continent. La tâche ne sera pas facile mais YES WE CAN!

Le réveil de la conscience noire

Les africains doivent regarder au-delà d’eux-mêmes, sortir du cadre politique préétabli par le colonisateur et les régimes de dictature. C’est la seule façon d’amorcer un réel changement démocratique. Le continent africain n’est pas indépendant. Ni politiquement ni économiquement ni même culturellement. Aucun pays africain ne peut accéder unilatéralement à cet auto-déterminisme, cette liberté, cette souveraineté qui fonde la promotion, l’innovation, l’épanouissement ainsi que le développement humain et économique.

La démocratie est une construction quotidienne et même les pays qui ont marqué le pas comme le Ghana, le Bénin et le Mali ne sont pas à l’abri. Il est donc nécessaire que la population civile africaine, la couche sociale, les peuples en souffrance, quel que soit leur dialecte, leur situation géographique, leur occupation, se mobilisent pour une seule lutte : celle des vraies indépendances sans lesquelles aucune existence n’est possible. La race Noire se désintègre tout comme se dissout sa culture dans un macabre néant submergé par l’occident. Cette lutte doit être initiée par les africains de l’extérieur et consolider dans toutes les couches populaires du continent par l’éducation, la sensibilisation ainsi que la mobilisation dans l’esprit du devoir africain. Aujourd’hui, tout est possible à celui qui croit et nous devons faire de l’Afrique, ce que nous voulons qu’elle soit. Rejoignez le mouvement populaire des démocrates africains pour un développement et un grand changement sur le continent. »

© lesdemocratesafricains.org: N’Guessan Nafi Irène

 

 

Partager

Laisser une réponse