Le Togolais est tellement éprouvé par tant d’années de souffrances que, lorsque des têtes viennent faire leurs show man devant eux, les blessures refont surface », déclare Martin Yaou depuis Sokodé. L’on n’en revient toujours pas lorsqu’en ce 21ème siècle où la communication fait et défait des pouvoirs, le parti présidentiel n’ait ni chargé à la communication ni porte-parole. Le tome II du règne de l’opacité ne fait que commencer avec Faure. Blague à part, la communication présidentielle est archaïque à tout point de vue. Les Togolais ont besoin d’être rassurés et en face, il n’y a personne pour ce faire. Pacifiques et passifs à la limite d’une maladie, ils ne demandent qu’à être conduits sur des sentiers sûrs vers des lendemains meilleurs. Ils en ont le droit après avoir passé des décennies à végéter et à scruter le ciel sans fin. Mais malheureusement pour eux, ceux qui les dirigent à l’heure où nous mettons ces lignes pour lecture, n’ont pas la tête à ça.
Ils sont occupés par les milliards à amasser vite et bien. Une parenthèse qui nous rappelle la sortie cette semaine du ministre de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor à travers un document dont la presse à Lomé a obtenu copie. Document dans lequel l’argentier de Faure appelle les 50.000 fonctionnaires de l’Etat à ne pas « poser des actes qui vont détériorer » le patrimoine national. Une sortie que l’on peut facilement assimiler à une provocation de mauvais goût. Le ministre Ayassor vit-il au Togo ? Ou se moque-t-il simplement des Togolais ? De toutes les façons, s’il donne l’impression de ne pas vivre au pays, nous lui rafraichissons un peu la mémoire. Adji Otèth Ayassor, ce ne sont pas les fonctionnaires avec leurs maigres réclamations de rien du tout qui vont « détériorer » le patrimoine togolais mais les indélicats agents des douanes, des impôts et autres pilleurs de la République que vous connaissez bien. Adji Otèth Ayassor, aux impôts par exemple, des agents parmi tant d’autres comme Noël Depouk’n ont déjà amassé des fortunes qui n’ont rien à voir avec les salaires des postes qu’ils occupent et ce, dans un intervalle de moins d’une décennie. Où ces individus ont-ils trouvé ses richesses ? Mais alors, entre les fonctionnaires qui ne réclament qu’une petite revalorisation de leurs maigres pitances et les pilleurs professionnels que le ministre Ayassor connaît bien, qui détruit le patrimoine commun ? Revenons à la tare communicationnelle que traîne le pouvoir de Faure.
« Ces gens veulent pas du tout communiquer car, l’opacité dans laquelle ils baignent tous les arrangent. Avec tout ce qui se passe dans le pays actuellement, ils se terrent dans un silence coupable. Et puis, la présidence n’a pas de porte-parole qui pourrait réagir à chaque événement d’envergure. Ce pouvoir n’a pas toujours réussi à combler ses tares en matière de communication. Le président se mure dans un silence digne de celui qui régnait dans le mont Olympe en Grèce Antique. Ses ministres dont certains maladroits à enrager s’y essaient de temps à autre mais avec des fortunes diverses », trouve Peccola Magnimba. Entre nous, qu’est-ce qui peut pousser un pouvoir à s’enfermer dans une forteresse opaque et difficile d’accès ?
Taffa Biassi Lynx.info