Nos amis ivoiriens diraient que cette dame a des foutaises. Vraiment elle a des foutaises madame Yolande Baka épouse du tout puissant patron des miss version togolaise Gaspard Baka. D’ abord, madame possède une petite boutique qu’elle fait vite d’appeler pompeusement Institut de beauté et d’esthétique African Lady. Qui est fou de qui ! Normal, monsieur s’occupe d’une entreprise dans laquelle tout est permis alors, ce n’est pas madame qui serait au bas de l’échelle pour emprunter les mots si chers à feu Alphonse Samon Kortho ; le pauvre, paix à son âme ! L’épouse du géniteur des miss togolaises a ainsi saisi la perche à elle tendue par son mari pour transformer sa petite boite située en face de la clinique Tamba à Tokoin-Soted à Lomé en une officine glamour pour la « peinture et tôlerie » des miss. Et depuis, ça dure et durera toujours du moins tant que tonton Baka vivra.
En effet, personne au Togo n’est contre le fait que monsieur et madame Baka transforment Miss Togo en leur entreprise privée et personnelle. Mais ce que les Togolais refusent d’accepter, c’est quand madame Baka se livre à une arnaque indigeste dans son « Institut de beauté » chéri et use abusivement du label Miss Togo pour se faire des sous au dos de la jeune fille togolaise démunie en quête de formation digne de ce nom.
Tenez, à African Lady, madame Baka dit former de jeunes filles et garçons en art de beauté et d’esthétique. Et pour cette formation somme toute informelle qui ne dure que 2 ans et qui se déroule dans des conditions identiques à celles de milliers ateliers et centres d’apprentissage inondant la capitale Lomé, madame Yolande Baka, Yoyo pour les intimes perçoit la rondelette somme de 700.000 F CFA par apprenti. 350.000 F CFA par an donc.
Or, en vérité, African Lady n’a rien d’un institut de formation. Nous n’inventons rien. Un saut dans cette officine, parents et tuteurs des jeunes filles et garçons envoyés en ces lieux seront sidérés par ce qui s’y déroule comme formation. Nous ne parlons pas ici des fausses publicités que certains médias de la place dont la TVT, font à chaque fois que l’occasion leur est offerte de couvrir les cérémonies de remise d’attestation à African Lady. Hum, attestation de fin d’apprentissage ou d’études avez-vous dit ! Balivernes, les formations à l’ « institut African Lady » sont données par une seule personne, madame Baka et n’ont aucun caractère sérieux.
African Lady compte actuellement 12 apprenantes dont 10 esthéticiennes et 2 coiffeuses. Ces deux dernières sont embauchées par madame Baka comme assistantes. Un garçon qui s’y était entre-temps inscrit a fini par abandonner parce qu’il ne trouvait guère à African Lady ce qu’il recherchait. Ce sont bien là ses mots. Un mirage en quelque sorte pour bluffer l’opinion sur le sérieux et la crédibilité de cet institut alors qu’il n’en est le cas.
Beaucoup tombent ainsi sur le charme du nom et de la propagande car, dit-on c’est le haut lieu de soins des Miss. Une fois sur les lieux, ils déchantent se rendant compte qu’ils ont été simplement abusés. Les miss aussi ont pu constater le pot aux roses mais comme c’est le centre de la femme de leur patron, elles ne peuvent rien contre.
« Ici, c’est madame seule qui se met en action et nous autres nous la regardons faire. Au fait, ce n’est pas ce à quoi l’on pensait. La formation là-bas est comme dans les ateliers connus un peu partout dans le pays. Il n’y a rien de particulier et pourtant madame Baka nous prend 350.000 F par an», a déclaré un apprenant sous couvert de l’anonymat.
Pour la petite parenthèse, le comité miss Togo est devenu une officine qu’on peut surnommer Ets Baka et fils. Dame Yolande Baka s’occupe de la peinture et tôlerie des miss avec des produits de beauté comme les polish payés à 500 F CFA et facturés à 10.000 F CFA l’unité. Des produits « kpayo » qui laissent les filles aux visages fades et pâles après seulement deux passages devant le public réuni à chaque fois pour les soirées miss. Tandis que monsieur se charge du côté intendance, recettes, images des miss. Demandez-nous qui règle la petite note salée des « soins de beauté et d’esthétique » appliqués aux visages et sur le corps des miss à chaque édition du concours de beauté Miss Togo. En tout cas, l’« Institut de beauté » African Lady de madame Baka n’entend pas à perdre de sitôt cette affaire juteuse. Cette petite boutique sise à Tokoin-Soted à quelques mètres seulement de la radio et télévision Jabal Nour se frotte les mains à chaque édition de Miss Togo.
Les régionales de Miss Togo 2010 ont démarré depuis le 17 juillet dernier. Le « cacao » de madame Baka est ainsi mur pour la récolte. Sûrement que monsieur va lui porter main forte au pays de Faure et ce, sous le regard amusé des Togolais.
Igomzikpé Malika Lynx.info