Le meeting de ce samedi 17 Avril à Lomé aura été marqué par deux temps forts.
En premier lieu, l’accueil hostile réservé à Gilchrist Olympio à son arrivée au meeting hebdomadaire de protestation du Front pour l’Alternance et le Changement ( F.R.A.C) contre le hold-up électoral du 4 Mars, marque un tournant décisif dans la crise togolaise. En effet, pour la première fois depuis le début du soulèvement populaire en 0ctobre 1990, l’opposant historique a été chassé du meeting à coups de pierres et de jets de sable marin. Deux jours plus tôt, soit le 15 Avril, la bourgade d’Aflao à la frontière avec le Ghana a été témoin de signes avant-coureurs de ce froid entre Gilchrist et ses anciens supporters réduits à une centaine de personnes pour l’accueillir contre des centaines de milliers depuis toujours et jusqu’à la veille de la présidentielle du 4 Mars.
« Nous ne voulons plus de lui, il n’a pas une position claire », scandait l’assistance » L’événement n’est pas anodin. Voici Gilchrist Olympio avec son alter ego au pouvoir, le fils Eyadema, unis dans le même rejet par le peuple ! Quelles que soient les causes de ce rejet, les Togolais entendent rappeler aux uns et aux autres que la volonté du peuple s’impose à tous ! Celui qui pouvait se prévaloir il y a très peu de temps encore de la double légitimité de la rue et des urnes vient de perdre l’une et l’autre en l’espace d’un mois. Quel destin singulier ?
Le rejet de Gilchrist Olympio par ceux-la mêmes qui voyaient en lui un « Messie » il n’y a pas si longtemps, est un signal très fort des Togolais à la communauté internationale et plus particulièrement à l’union européenne, lesquelles devraient revoir leur conduite dans la gestion de la crise togolaise. Les Togolaises et les Togolais entendent que leur volonté soit prise en compte. Ils exigent que Paris et la commission européenne qui agit par procuration au Togo pour le compte du gouvernement Français cessent de vouloir leur imposer un régime d’une autre époque. Que la France et les Autorités européennes ne se méprennent plus en commettant les mêmes erreurs d’appréciation qu’au Rwanda. Prudence élémentaire qui exige le respect de la Vox Populi. Quant à Gilchrist, le peuple qui vient enfin de découvrir son jeu, pardonnera moins qu’a ses bourreaux tant locaux qu’étrangers.
Une leçon s’impose à tous ceux qui aspirent à conduire les destinées de ce peuple martyr mais résolument debout : » Un peuple qui accepte de verser son sang pour sa libération a droit à des comptes et mérite qu’on l’écoute ! » En clair, le peuple togolais demande des comptes à Gilchrist Olympio sur ses accointances avec le fils Eyadema Gnassingbé. A Gilchrist de jouer la transparence s’il veut retrouver la grâce populaire. Il était en effet temps !
L’autre nouveauté de ce meeting est l’œuvre du leader de Sursaut Togo. Faisant allusion aux récents événements du Kirghizistan, Kofi Yamgnane dira » ce qui a été possible aux Kirghiz doit l’être aux Togolais. » Soit ! Kofi ne doit pas oublier que le peuple kirghiz a été préparé pour affronter la soldatesque du dictateur déchu ! Qu’entreprend le F.R.A.C. pour organiser la défense de la population face à la bestialité des forces gouvernementales ? Qu’attend-on au F.R.A.C. pour donner des consignes d’autodéfense à la population ? Le peuple togolais est plus que jamais décide à faire entendre et respecter sa voix au-dedans comme au-dehors. Aux responsables du F.R.A.C de lui en donner les moyens et l’encadrement appropriés.
Ayite Maxmibube Sitti
Premier Secrétaire Exécutif de la Convention
Pour une Fédération Africaine (C.F.A)