Togolaises, Togolais ;
Population des villes et des campagnes ;
Mes Chers Compatriotes.
L’année 2009 égrène ses derniers instants et s’apprête à faire place à la nouvelle année 2010, celle du cinquantième anniversaire de notre pays.
Au moment où je m’apprête à m’adresser à chacun d’entre vous, à la Terre de nos Aïeux, à l’Afrique et au Monde entier comme à l’accoutumée, je n’ai guère l’impression que l’année qui vient de s’achever ait véritablement porté pour Notre Peuple plus de bonheur que celle qui l’avait précédée. Certes, ceux d’entre nous qui sont encore en vie doivent toujours continuer de remercier le Créateur puisqu’il nous a maintenu le Souffle et l’Esprit qui nous permettent d’espérer que demain sera meilleur qu’aujourd’hui qui n’a guère été mieux qu’hier. En effet, le fait que nous ayons toujours la vie nous permet encore d’espérer des lendemains meilleurs alors que ceux d’entre nous qui l’ont perdue ne peuvent plus, ni continuer d’espérer, ni essayer de combattre pour vaincre et vaincre pour vivre comme nous l’imposent les règles de l’existence. Les morts ont définitivement abdiqué cette lutte terrestre dans laquelle nous les vivants continuons de caresser l’espoir de vivre mieux un jour.
A tous ceux que 2009 a soustraits à ce monde comme à tous ceux qui les ont précédés dans l’au-delà, je souhaite simplement que la terre leur soit légère et que leur âme repose en paix.
A nous qui continuons le combat terrestre et espérons un avenir meilleur, non seulement grâce à notre travail acharné mais également à la bénédiction ou à la providence des forces positives, la situation du monde n’est guère devenue meilleure par rapport à ce que nous avons connu par le passé. Certes, tout n’a pas été que malheur et ténèbre et nous serons ingrats si la planche que nous traçons de l’année 2009 était uniquement faite de lignes sombres. Je souhaiterais donc dans ce message, et comme d’habitude, remercier le Créateur mais aussi rendre César à César de façon tout à fait objective dans la constante fidélité à ma mission de celui qui, lorsque le Roi a tort, prend humblement son cercueil sous les bras pour aller lui annoncer en face que sa Majesté n’a pas raison.
Mes Chers Compatriotes, une fois encore, nous sommes contraints et forcés de reconnaître que le bilan de cette année qui s’achève révèle malheureusement que notre pays le Togo est loin du bon bout du tunnel, le côté d’où l’on voit la sortie, même si quelques lueurs d’espoirs demeurent perceptibles, à condition que nous sachions opportunément les saisir.
En effet, sur un plan strictement individuel, comme je l’ai déjà annoncé en novembre 2008, lors de mon premier voyage au Togo après près de 17 ans d’exil, la situation des droits de l’homme semble s’être un peu améliorée avec moins de violations des droits fondamentaux de la personne. J’ai donc, cette année encore, pu visiter par deux (2) fois la Terre de nos Aïeux au cours de séjours qui ont été plus longs et m’ont permis de mieux m’immerger dans les difficultés quotidiennes de ce peuple qui n’en finit point de souffrir à tous les points de vue.
Sur le plan national, la réalité des droits de l’homme semble s’installer progressivement avec la présence sur place de l’antenne des Nations Unies que notre pays a été l’un des rares au monde à inviter lui-même dans son antre. Nous espérerons que cette initiative ira encore de l’avant avec un impact véritablement positif sur l’état des droits de l’Homme dans notre pays et surtout que cette institution onusienne prendra une part active et franche dans l’organisation et la supervision des prochaines élections présidentielles pour leur éviter les violences récurrentes à ce genre d’événements au Togo.
La réalité des droits de la personne s’est également traduite dans le fait que lorsque les journalistes ont protesté contre le travestissement du Code de la presse que les députés du RPT avaient voulu « criminaliser », les autorités ont entendu le cri de ceux qui souffrent pour informer le Peuple en arbitrant en faveur de nos braves journalistes. Ceci a permis d’éviter que le Code de la presse devienne plus dangereux pour les libertés de presse et d’information qui sont des droits conquis de haute lutte par le vaillant Peuple togolais.
Il est cependant dommage que cette évolution positive des droits humains qui a également été marquée par les premiers balbutiements de la Commission Vérité Justice Réconciliation et qui aurait pu permettre à notre pays de faire un pas supplémentaire vers l’Etat de droit ait été ternie par certaines brutalités policières sur des journalistes et des manifestants pacifiques, des violations du droit à avocat et à une défense pleine et entière pourtant garantis par notre Constitution et des traités internationaux liant le Togo, de même que par des problèmes de protection des défenseurs des droits de l’homme qui se sont traduits par le saccage et le cambriolage du siège de certaines organisations des droits humains.
Le tableau des droits de la personne est également assombri dans notre pays par le fait que les droits économiques et sociaux du peuple ne semblent pas préoccuper la classe politique qui ne paraît guère se soucier véritablement du sort de Notre Peuple qui n’en finit pas de croupir dans la misère et le dénuement absolus au moment où certains d’entre ceux qui sont proches des caisses de l’Etat vivent dans une arrogante opulence.
A ce titre, il convient, si besoin en était encore, de rappeler que la plupart des dirigeants africains continuent de croire consciemment ou inconsciemment, dans une confusion grave et inimaginable en ce 21ème siècle, que quand les gouvernants sont rassasiés, leurs peuples sont contents et satisfaits. Que la minorité dirigeante confonde ses plaisirs, ses désirs et ses joies avec la satisfaction du peuple est la chose la plus largement partagée par les régimes prédateurs africains et la plus regrettable dans ce continent noir où la misère et la pauvreté font de nos populations les plus dénuées du Globe. Cet état de chose devra prendre fin, non seulement dans l’intérêt des peuples africains mais également dans celui de l’image de nos dirigeants qui gagneraient à devenir un peu plus humains.
L’Afrique, notre continent, demeure encore malheureusement le principal endroit au monde où les gouvernants pensent que lorsqu’ils accèdent à la magistrature suprême, leur peuple doit les porter sur la tête et résoudre tous leurs problèmes alors qu’ailleurs, la gouvernance signifie que les leaders chargent sur leurs épaules les problèmes de leurs concitoyens auxquels ils doivent tout faire pour apporter des solutions. Cette dure réalité se lit dans les traits tirés et progressivement vieillissants au fil de leurs mandats des dirigeants occidentaux et des pays démocratiques alors que dans le même temps, la présence et la pérennisation au pouvoir des gouvernants africains en particulier et des dictateurs en général se traduit nécessairement par un embonpoint continue et des plus insolents.
N’est-il pas temps que nos dirigeants comprennent et cessent de considérer la politique et l’accession aux hautes fonctions politiques comme le moyen le plus rapide et le plus sûr pour accéder à la richesse ? Il nous semble que l’heure est venue où l’Afrique doit essayer de définitivement tourner le dos à des pratiques qui ne font guère honneur à notre continent et moins encore à l’espèce humaine.
Les droits de l’Homme sont universels et indivisibles et il n’est plus possible aujourd’hui de fermer les yeux sur certains en n’acceptant que certains autres. Les droits économiques et sociaux des peuples doivent prendre toute leur place dans l’arsenal des droits à promouvoir, à protéger et à sanctionner en cas de violation. Nos dirigeants doivent apprendre cela et faire traduire ces principes cardinaux dans la réalité quotidienne des populations.
Sur le plan politique, si les pays comme le Ghana, le Mali et le Nigeria se sont plus solidement incrustés et stabilisés dans la démocratie, les pays comme le nôtre ainsi que certains autres en Afrique n’ont guère montré des exemples concluants. Entre autres, le retour à la case départ au Niger où, après avoir profité des règles démocratiques pour accéder aux premières loges de l’Etat, les dirigeants ont essayé d’anéantir ces mêmes règles démocratiques par leur appétit du pouvoir, les massacres perpétrés par la Junte guinéenne, les atermoiements de notre pays dans le processus de mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante véritablement neutre, les difficultés de la classe politique togolaise à s’entendre sur les règles d’organisation des élections présidentielles en 2010, etc. montrent clairement qu’il reste encore un long chemin à faire au Togo en particulier et en Afrique en général. Malgré tout cela, nous continuons d’être confiants en l’avenir si nous pouvons accepter de travailler comme si tout ne dépendait que de nous et prier comme si tout ne dépendait que du Créateur ou de la Providence. Oui, dans la situation qui est la nôtre, le désespoir ne doit pas faire partie de notre langage et de notre philosophie. Car s’il est exact que tout combat que l’on poursuit peut se traduire par une victoire ou une défaite, il est certain que toute lutte qu’on a abandonnée est une bataille définitivement perdue.
Mes Chers compatriotes, nous nous apprêtons aujourd’hui à entrer dans l’année du cinquantième anniversaire de l’indépendance de notre pays avec cette éternelle interrogation : à quand l’alternance politique ?
La réponse à cette question, comme le bonheur ou le malheur de notre pays, se trouve entre les mains de chacun d’entre nous. C’est justement pour cette raison qu’à l’orée de cette année importante dans la vie de la Terre de nos Aïeux, je voudrais que nous nous regardions en face et que nous parlions le langage de la vérité.
Il est vrai que notre pays a été sous le coup de la dictature pendant des décennies et que nous avons subi diverses affres de cette situation politique. Mais ceci n’est pas unique au Togo. D’autres peuples l’ont connue avant nous ; certains autres la connaissent en même temps que nous et d’autres la connaîtront certainement après nous. Mais lorsqu’un être humain ou un peuple se trouve dans cette situation de captivité, de brimade ou de dictature, il essaye toujours d’en sortir d’une manière ou d’une autre.
Quand Notre Peuple s’est réuni au sein de la Conférence Nationale Souveraine en 1991, nous avons fait ensemble l’amer constat que toute oppression en général et l’oppression contre nous Togolais en particulier se nourrit du silence, de notre silence. Et plus nous restons silencieux, plus nous favorisons ces brimades. Nous avons donc décidé à cette occasion, non seulement de ne plus rester silencieux face à quelque oppresseur que ce soit, mais aussi et surtout d’agir pour sortir la Terre de nos Aïeux de toute forme d’oppression. La question est donc de savoir aujourd’hui ce que nous faisons exactement pour sortir de la situation dramatique qu’est la nôtre.
Pour répondre à cette interrogation, il est nécessaire voire indispensable que chacun d’entre nous fasse une introspection et médite sur ce qu’il a exactement eu à faire durant toutes ces années pour sortir Notre Peuple et lui-même de cette situation catastrophique. Que devons nous exactement à notre pays que nous lui avons refusé ? Que réclamons-nous à la Terre togolaise que nous ne lui avons pas donné ? Voilà les questions que chacun d’entre nous doit se poser et à laquelle il doit essayer de répondre honnêtement en prenant une ferme résolution de faire mieux à l’avenir et de s’engager à agir pour le bien de la Terre de nos Aïeux au moment où nous abordons cette année capitale.
Pour la petite analyse que j’ai personnellement pu rapidement conduire durant les quelques semaines que j’ai eues à passer d’octobre à décembre 2009 dans notre pays et au milieu de Notre Peuple, le constat amer que l’on peut faire aujourd’hui est le suivant : à force d’assouvissements et de brimades du peuple, les années de dictature ou d’absence de démocratie et de confiscation des richesses nationales ont conduit à une situation exécrable. Aujourd’hui au Togo, ce n’est pas tant le non respect des droits et prérogatives de notre Peuple qui pose le plus problème. Nous connaissons cette situation depuis des années. Ce qui est le plus inquiétant, c’est le silence souvent coupable dans lequel nous retombons face au mépris de la dignité de Notre Peuple. La dictature a réussi à mettre les citoyens togolais dans une situation où beaucoup pensent de plus en plus qu’il vaut mieux se taire pour que des miettes tombent de la table des gouvernants dans leurs assiettes plutôt que de dénoncer, de critiquer ou de contester ce qui n’est pas bon et de demander qu’il soit rectifié ou amélioré dans l’intérêt de tous. La nécessité d’accumuler à tous prix des biens matériels et de la richesse qui est devenue la valeur la mieux partagée au Togo, nourrie par des années de distribution de prébendes et de récompenses aux suppôts du régime, le clientélisme et le népotisme ont perverti les meilleures valeurs auxquelles devait normalement s’accrocher une jeunesse qui croit de plus en plus que pour prospérer, il faut absolument s’allier au pouvoir politique ou tout au moins éviter soigneusement de lui faire voir ses erreurs. Même dans le privé, là où l’on doit pouvoir s’exprimer librement et objectivement en exerçant sa capacité d’analyse, on note de plus en plus une volonté de faire plaisir au pouvoir comme si les murs allaient colporter les critiques et analyses objectives de la situation chaotique de notre pays. L’on essaye ainsi de se convaincre de l’inadmissible et même de l’inconcevable pour les intégrer comme des donnes à admettre et plus grave, à accepter et à promouvoir.
Ce qui inquiète aujourd’hui dans notre société, ce n’est pas l’oppression des méchants que nous connaissons parfaitement parce que vécue depuis des décennies ; c’est plutôt l’indifférence absolue des bons. La situation nous semble gravissime car lorsque la jeunesse cesse de penser à son avenir de façon générale et inclusive et croit qu’elle n’a de salut qu’en s’acoquinant individuellement avec un pouvoir politique quel qu’il soit, c’est le peuple et les belles valeurs de patriotisme et d’intérêt général qui s’évanouissent et se meurent. Notre pays doit sortir le plus tôt possible d’une telle situation qui ne fait que s’aggraver au fil des années. Il faut que la jeunesse togolaise retrouve rapidement et de façon certaine cette fibre patriotique qui, au début des années 90, a fait dresser les jeunes Togolais comme un seul homme sur le chemin de la dictature pour lui dire de façon ferme : ça suffit. Malgré les difficultés et la gravité de la situation, l’espoir nous semble encore permis si nous savons réagir au bon moment et de façon efficace.
Mes Chers Compatriotes, il est temps que nous sortions des sentiers battus, des situations de dévoiement des valeurs fondamentales et de notre léthargie, pour entrer de plein pied dans tout ce qui peut permettre de sauver la Nation togolaise, de racheter la Terre de nos Aïeux. Les pouvoirs publics, les hommes politiques peuvent vouloir une chose, c’est leur droit. Il est nécessaire que le Peuple aussi s’exprime clairement et affirme haut et fort ce qu’il veut. C’est par cette voie et par elle seule que le SALUT nous est accessible car comme on le dit, la voix du Peuple Souverain est la Voix de Dieu. Ce Salut, nous pouvons l’atteindre si nous le voulons. Oui, quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finit toujours par poindre. Ainsi parlait, il y a 50 ans, Sylvanus Olympio, l’un des pères de l’indépendance togolaise. Nous devons nous déterminer aujourd’hui. Le temps est venu pour que nous Togolais, refassions à notre Pays, le serment que les pères de l’indépendance lui ont prêté il y a 50 ans. « Togo debout, luttons sans défaillance. Vainquons ou mourrons mais dans la Dignité » Réveillez vous, tous ceux qui dorment encore afin qu’ensemble, nous portions notre pays vers les sommets les plus hauts et les plus nobles; vers des lendemains qui doivent faire de la Terre de nos Aïeux, l’Or de l’Humanité.
L’année 2010 me semble être une année porteuse d’espoir pour notre cher pays. Elle doit nous amener à une situation nouvelle, à l’alternance au pouvoir. Nous devons nous battre pour cela. Dans tous les cas, nous avons le devoir de tout faire pour que cette année du 50ème anniversaire de notre indépendance nous permette de tourner définitivement le dos à la situation de descente aux enfers que nous avons vécue jusque là. C’est pour cela que chacun devrait normalement œuvrer pour que 2010 voit enfin au Togo une alternance politique qui doit se concevoir dans le respect de l’autre, dans le pardon, dans l’unité et sans exclusion. Et si par extraordinaire, malgré les efforts francs et sincères, cela s’avérait impossible, il faudrait au moins que ce cinquantième anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale nous permette d’inscrire désormais et définitivement cette notion d’alternance politique et au pouvoir dans le vocabulaire politique de la Terre de nos Aïeux.
Pour ce faire, il s’avère indispensable que nous sortions des prochaines élections présidentielles avec un espoir plus grand en la Démocratie et avec la certitude que l’alternance au pouvoir est désormais possible. Pour cette raison, il faudrait, en même temps que ces élections, que le Peuple togolais soit invité à se prononcer par référendum pour un retour à la Constitution de 1992 avec les valeurs démocratiques qu’elle intègre. Ceci est le préalable indispensable à un retour certain du Togo vers un régime véritablement démocratique respectueux de l’Etat de droit.
Les citoyens qui vont aller voter doivent intégrer cette idée d’alternance dans le devoir qu’ils iront accomplir dans les urnes. De son côté, l’opposition, à travers son action en faveur d’un référendum d’initiative populaire dans le sens d’un retour à cette Constitution de 1992, doit définitivement agir pour faire inscrire l’alternance au pouvoir dans le système politique de notre pays. Cela ne lui permet sûrement pas d’arriver au pouvoir en 2010. Mais ce faisant, elle balise le chemin vers cette alternance qui la portera un jour et dans un proche avenir à cette magistrature suprême tant convoitée. Cette voie du référendum d’initiative populaire dans laquelle quelques esprits chagrins ne veulent reconnaître qu’une « certaine solution » reste aujourd’hui hélas, la seule SOLUTION CERTAINE. Elle permet au Peuple Togolais, à défaut de célébrer une victoire de l’alternance le soir des prochaines élections, de s’enorgueillir et de se réjouir au moins d’une possibilité de retour à la Démocratie qui est d’ailleurs la victoire la plus éclatante parce que la seule véritablement valable pour un peuple qui a tant souffert et sacrifié pour la naissance d’un Etat de droit.
2010 est donc d’abord et avant tout une année à inscrire sur l’avenue des espoirs pour notre pays. Personnellement, j’y crois. Je suis d’autant plus porté à y croire que les événements qui ont marqué notre pays ces dernières années sont en ce sens sur un plan strictement mystique.
Il y a quelques temps en effet, les ponts sur un certain nombre de cours d’eau de notre pays s’effondraient pour le plus grand désarroi de nos populations qui n’ont jamais, jamais connu de telles catastrophes. La marche de notre pays semblait s’être ainsi arrêtée et le Togo avait alors plongé et atteint les fonds des gouffres. Mais ce que l’on peut tirer comme leçons de diverses expériences de la vie est que lorsqu’on a ainsi touché les fonds, on ne peut plus rien faire d’autre que de remonter les pentes vers les sommets dans la mesure où il est impossible d’aller plus bas. Aujourd’hui, les ponts se sont une nouvelle fois dressés sur les rivières et fleuves hier infranchissables et la population togolaise des villes et campagnes semble encore capable de vaquer à ses occupations en se servant de ces passerelles.
Mes Chers Compatriotes, pour ceux qui savent lire dans les mystères, ceci devrait sûrement être un signe clair que tel Hiram, notre pays peut et doit renaître de ses cendres. A nous de jouer car les forces de la nature semblent être en ce sens. C’est à ce titre que je nous dis tous et que je dis à notre peuple, Lève toi et Marche. Oui, Peuple Togolais, après 50 ans d’indépendance, il est enfin temps que tu te lèves, que tu domines tes tribulations et que tu marches en faisant des pas de géant. Ici reprennent tout leur sens, les paroles de notre hymne national : « Togo debout ! Luttons sans défaillance. »
A tous mes Concitoyens, je dis levons nous et combattons pour le Bien Être de notre Peuple. Le bien être matériel (économique, social, politique), moral, psychologique, spirituel, etc. est à portée de notre main. Mais nous n’y accéderons que par notre propre effort car aucune liberté ne se donne ; le droit s’arrache. Alors battons nous pour avoir ce Bien Être cher et indispensable, pour sauver ensemble notre avenir commun. Travaillons, travaillons, travaillons comme si tout ne dépendait que de nous en continuant d’invoquer la Providence comme si tout ne dépendait que d’elle.
Mes Chers Compatriotes, 2010 devra être un tournant dans la vie de la nation togolaise. Chacun d’entre nous doit se l’affirmer à soi-même et y croire fermement dans une philosophie de déterminisme et d’appel à toutes les intentions et forces positives. Il est temps que le Togo aussi s’approche enfin d’une sortie de crise définitive. Il est temps que notre pays tourne définitivement le dos aux scrutins à problèmes pour se signaler de façon plus positive dans le concert des Nations. Que l’opposition et le pouvoir trouvent les ressorts nécessaires pour faire en sorte que les élections de cette année 2010 soient inscrites dans un esprit d’appaisement et surtout que le sang d’aucun Togolais ne vienne plus maculer les urnes. Le peuple ghanéen nous en a donné l’exemple. Le Génie togolais peut aussi réussir ce pari.
A tous ceux qui ont encore un peu d’amour pour ce pays, je demande de méditer le sens profond de ces paroles: “Togo debout, luttons sans défaillance; vainquons ou mourons mais dans la dignité.” Et ensemble, disons encore et encore à cette Terre de nos Aïeux qui se meurt à petits feux, ces paroles inusables de notre hymne national: “Seuls artisans de ton bonheur ainsi que de ton avenir; Brisons partout les chaînes et la traitrise; Et nous te jurons toujours fidélité; Et aimer servir se dépasser; Faire encore de toi sans nous lasser; Togo Chéri, l’Or de l’Humanité.” Dans le même temps, ayons en vue ce que nous dit la chanson des Pères de l’indépendence intitulée Denyigba “Denyigba! Wo nyonyo, Denyigna! Wo gbegble, alesi miedzi woe nenema ko nano.” Oui, Chers Compatriotes, le Togo notre pays ne pourra être que ce que nous voulons qu’il soit et refléter l’image que nous voulons lui donner. Mais n’oublions pas, comme nous le dit la même chanson, la Terre de nos Aïeux n’est pas quelque chose avec laquelle il faut s’amuser.
A chacun d’entre vous, mes Chers Concitoyens, je souhaite une bonne et heureuse année 2010. Paix, Bonheur, Amour et Joie, à vous tous dans la bénédiction de l’Eternel, du Grand Architecte de l’Univers ou du Créateur (Dieu, Allah, Mawu, Eso, etc.). Que cette année soit plus positivevement fructueuse à chacun que celle que nous venons de terminer et qu’elle voit se réaliser ceux de vos voeux les plus chers mais aussi les plus indispensables.
A Notre pays le Togo, je souhaite qu’il s’inscrive enfin dans l’histoire par des actes positifs et qu’il tourne définitivement le dos à ses années d’errance et d’obscurantisme. Il faut que la justice devienne la chose la mieux partagée par les Togolais et que l’on cesse de contraindre le Juge, garant fondamental des libertés et gardien du temple du Droit, à être intolérable pour les miséreux, lâche envers ses supérieurs et impitoyable pour ses inférieurs. Le temps est venu pour nos gouvernants et responsables politiques d’intégrer la DIGNITE de l’Être Humain à leurs programmes et actions. Que la Démocratie devienne enfin une réalité palpable et que chaque citoyen puisse jouir paisiblement et honnêtement du fruit de son travail et de ses efforts dans le respect absolu des ressources nationales qui doivent être réparties équitablement de façon à atteindre le plus humble des Togolais. Si nos dirigeants et responsables politiques pouvaient intégrer dès 2010 la leçon qui consiste à rendre fort ce qui est juste au lieu de chercher constamment à rendre juste ce qui est fort, alors les 50 ans d’existence de notre pays auront servi à quelque chose. Que Dieu aide donc chacun d’entre eux à accéder à la sagesse et à l’intelligence nécessaires pour comprendre et intégrer enfin ces principes cardinaux de bonne gouvernance.
A l’Afrique, je souhaite qu’elle fasse un peu plus pour la démocratie et le respect des droits de la personne en cessant d’être le continent où les Constitutions démocratiques n’ont de valeur que quand on veut s’en servir pour accéder au pouvoir. Le respect de l’Etat de droit avec intégration des principes d’indivisibilité et d’universalité des droits humains doit rentrer dans le décor politique de notre continent. Il est enfin grand temps que les gouvernants de nos pays cessent de considérer les peuples comme une faune électorale que l’on affame tout au long de son mandat pour le rendre bien vulnérable et à qui l’on jette en période électorale, tels à des chiens, quelques miettes, sous forme d’appâts, pour les amener à aller assurer le maintien au pouvoir des dirigeants qui ne pensent à leurs concitoyens que l’instant des campagnes électorales.
Au Monde, je souhaite qu’il devienne encore un peu moins égoïste et qu’il accepte un meilleur partage des fruits de la Terre. Que les décideurs se dotent d’un peu plus d’humanisme et qu’ils comprennent que la Terre n’appartient pas qu’à ceux qui l’habitent aujourd’hui mais aussi aux générations futures. Tout comme les générations passées sont inscrites en nous, nous sommes partie des génarations à venir. En détruisant la Terre et ce qu’elle peut offrir, c’est donc nous mêmes que nous anéantissons progressivement. Les diverses stratégies de développement de notre époque doivent par conséquent s’inscrire dans le sens de la protection de l’environnement et des ressources offertes par l’Univers dans une idée de durabilité qui doit mettre l’Homme et sa DIGNITE au centre de toutes actions. A tous ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir susceptible d’influer un tant soit peu sur le sort de l’Être humain dans un sens ou dans un autre, je souhaite que la Sagesse guide leurs actions et qu’ils traduisent dans la réalité les concepts de LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE qui, contrairement à ce que l’on croit communément, ne sont pas une création française, mais une devise de tous ceux qui oeuvrent vraiment pour une amélioration de l’humanité et que les politiques de la Révolution française ont repris à leur compte.
Que l’Eternel bénisse le Togo.
Vive l’Afrique, et que prospère l’Humanité.
Prêts pour la Démocratie, la lutte continue
Jean Yaovi DEGLI
Président de Bâtir le Togo