Le président ivoirien Alassane Ouattara a annoncé avoir accordé des grâces à 3 100 détenus de la crise postélectorale, dans son traditionnel discours à la nation à la veille du Nouvel An.
Comme il n’y a ni italique ni guillemet, doit-on en déduire que JA endosse la responsabilité de l’étrange formulation : « 3 100 détenus de la crise postélectorale » ? Donc la crise a fait 3 000 morts et 3 100 détenus ? Ca n’inquiète personne, ces scores ronds ?
« J’ai décidé d’user de mon droit de grâce en procédant à des remises totales et partielles de peines. Cette décision permettra à des milliers de détenus de recouvrer immédiatement la liberté et à d’autres de voir leur peine réduite. Il s’agit au total de 3.100 personnes », a déclaré le président, réélu dès le premier tour (avec 83,66% des suffrages) en octobre pour un nouveau mandat de 5 ans.
Habile JA qui ne fait pas son boulot de journaliste en face des déclarations de Ouattara, mais flatte sans risque l’Ivoirien pro-Gbagbo, un des derniers acheteurs du journal tunisien du XVIème arrondissement parisien… JA aurait pu (se) demander pourquoi 3 100 personnes, pourquoi maintenant, pourquoi pas plus tôt, ces grâces fondent-elles paradoxalement les supposées culpabilités ? Au lieu de ça, une mesquinerie : rappeler la chiraquienne élection (pas de ré, ADO n’a pas gagné en 2010) du muslim veuve Cliquot Ouattara.
« J’invite donc tous mes concitoyens à saisir cette nouvelle opportunité en vue d’un rassemblement de la nation et de la consolidation de la paix », a ajouté M. Ouattara qui a une nouvelle fois réitéré sa volonté d’organiser un référendum constitutionnel pour 2016 et promis de lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes.
JA serait-il en mesure de nous produire une liste détaillée des précédents ouattaristes en termes de gestes réconciliateurs sérieux ? Ca nous intéresse. Admirable sens de la synthèse, du nivellement intellectuel et éditorial par l’addition de choux constitutionnels et de carottes économiques. Comment sans rire mettre dans un compte-rendu sur le même plan un projet de référendum et une vaseuse promesse de « lutte » contre la pauvreté et le chômage des jeunes ? Certes, il faut rapporter. Forcément comme un chien le ferait : sans distinction d’intérêt ?
Pendant la campagne, l’opposition, qui a sans cesse réclamé la libération des prisonniers politiques », a reproché à Ouattara de ne pas avoir réconcilié le pays et de mettre en oeuvre une « justice des vainqueurs », qui ne s’intéresse qu’aux auteurs d’exactions du camp de l’ancien président Laurent Gbagbo mais pas à ceux de son propre camp.
Sûrement en 2017 JA nous en dira-t-il plus long sur cette opposition… Ah ben non, pas la peine, avec le score d’ADO à la présidentielle rigolote de 2015, on sait maintenant que l’opposition ivoirienne n’existe plus.
Une présidentielle apaisée et crédible dans ce pays, premier producteur mondial de cacao et poids lourd économique d’Afrique de l’Ouest, était jugée fondamentale pour tourner définitivement la page des violences meurtrières qui ont fait 3000 morts après victoire en 2010 de Ouattara sur Laurent Gbagbo.
Rien à faire : tout est faux dans cette longue phrase. D’un, aucune présidentielle n’a jamais rien apaisé nulle part. C’est un bluff d’experts et d’Onusiens otanisés. Une façon XXIème siècle de prendre le pouvoir dans un pays qu’on a préalablement divisé, asséché et démembré. De deux, une fois ratiociné le pipeau à Ban-Ki Lune, aucun point de vue sur la réalité. Cette présidentielle, au verdict anachronique et symptomatique des pathologies qui accablent Ouattara, a-t-elle, pour JA, a-t-elle été « crédible » ? A-t-elle apaisé un pays traumatisé ? A-t-on entendu le bruit de la page des violences meutrières en train de se tourner ?
Quelque 70 prisonniers politiques ont été libérés en 2015 selon un décompte de la presse locale.
IL Y A DONC DE L’AVEU DE JA DES PRiSONNIERS POLITIQUES DANS LA CÔTE D’IVOIRE DE OUATTARA… et il y aurait eu des élections dans un pays qui emprisonne politiquement ? Nul doute que le « frère » du PAN Soro, le PAON français Bartolone, a du faire part de sa gêne à cet égard à son « père » Ouattara (LCP a commis un film P.A.S.S.I.O.N.A.N.T. sur le voyage tintinesque de l’Africain en Ouattarie). Ajoutons, pour finir, que ce nombre de libérés politiques ne signifie si on ne connaît pas leur nombre total…
Jeudi, Sébastien Dano Djedjé, un ancien ministre proche de Laurent Gbagbo, a bénéficié d’une mesure de liberté provisoire après sept mois de détention après avoir affiché son soutien à l’ex-président ivoirien poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI).
Dans le même élan, JA peut évoquer l’existence d’une opposition, une présidentielle crédible (83,6% LOL), une réconciliation en cours et… la mise en liberté et donc l’incarcération préalable de Dano Djédjé, pas d’un ancien gendarme ou d’un militant de base du FPI : un ancien ministre !!! Et laisser planer une déplaisant doute : est-ce « après » ou « pour » avoir affiché son soutien à Gbagbo qu’il a été incarcéré ?
Ya(définitivement)koZafrikinsKonPeuFerCa.
M. Djedjé est poursuivi pour « discrédit sur une décision de justice, violence et voies de faits sur les forces de l’ordre, rébellion et atteinte à l’ordre public ».
Voilà, parmi d’autres, une information satirique qu’il convenait de rappeler.
Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il doit être jugé par la CPI pour des « crimes contre l’humanité » présumés commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011.
Ce « présumés commis », hum…
Née de son refus de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à la présidentielle de novembre 2010, la crise a fait plus de 3.000 morts en cinq mois de violences.
Rev’là nos 3 000 invérifiables et pour l’heure invérifiés morts liés au « refus » de Gbagbo de reconnaître patati patata… On sent que même JA se lasse de le répéter.
« Le plus important c’est que ce qu’il a annoncé soit effectif », a réagi Désirée Douati, la présidente des femmes et famille de détenus d’opinion de Côte d’Ivoire (AFFDO-CI), auprès de l’AFP.
Oui et non, évidemment. Evidemment que oui, humainement, chacun souhaite d’abord et avant tout le retour dans sa famille et dans sa maison de chaque prisonnier politique. Etait-ce la seule teneur des propos de Désirée Douati ?
« On est particulièrement déçus, en utilisant l’article 45 (droit de grâce), ce sont les prisonniers de droit commun qui vont être graciés mais quant aux prisonniers politiques, cette grâce ne résout pas le problème », a estimé de son côté, Séri Gouagnon, membre du parti de Gbagbo.
Serait-ce une façon pour l’auteur de l’article de nous indiquer que, marqué à la culotte par les BBY’s, il a été obligé d’écrire toutes les balivernes qui précèdent et a réussi, in extremis, à sauver son papier en y mettant un point final qui serait en fait le point fondamental ?
Texte : JA (feat Chaka Hama Zulu)
Legrigriinternational.com
{fcomment}