2 ans de pouvoir, 2 ans de chaos : AlassaneOuattara comme Caligula !

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Les deux ans de gouvernance d’Alassane Dramane Ouattara sont caractérisés notamment par un recul grave de la démocratie en Côte d’Ivoire. Les faits pour le démontrer sont évidents et parlent d’eux-mêmes.

Le musellement de l’opposition

Tout le monde le sait. Même dans sa propre formation politique, Alassane Dramane Ouattara est très hostile à la contradiction. Pour lui, il est le plus intelligent, le plus beau, le plus fort. Il estime donc que les autres ne doivent qu’acquiescer une fois qu’il a parlé. C’est d’ailleurs comme ça qu’il gère le Rdr. Par voie de conséquence, Ouattara ne veut pas d’une opposition capable de lui mener la vie dure en termes de débats contradictoires et démocratiques. En revanche, il veut une opposition qui accepte d’accompagner son pouvoir sans rechigner. C’est pour cette raison que sa première déclaration dès son accession au pouvoir de la façon qu’on sait, il s’est attelé à décapiter l’opposition significative. Il a procédé à l’arrestation de tous les leaders politiques qui sont encore détenus dans des conditions inhumaines. Ceux qui lui ont échappés ont été contraints à l’exil. Les résidences de ces hommes politiques sont jusqu’à aujourd’hui occupées par les hommes en armes de Ouattara. Et comme si cela ne suffisait pas, Ouattara a également détruit tous les sièges des partis politiques de l’opposition. C’est le cas du siège du Fpi à Koumassi. Il a été totalement rasé par les hommes de Ouattara.

Ce n’est pas tout ! Les vrais partis de l’opposition sont interdits de toutes manifestations publiques. Au risque de se voir réprimés avec une violence inqualifiable. Ils sont aussi interdits d’accès aux média d’Etat, notamment la télévision nationale, et surtout privés du financement de l’Etat pourtant institué par une loi prise par le président Laurent Gbagbo et dont Ouattara et son parti, le RDR, ont bénéficié quand ils étaient dans l’opposition.

Les leaders politiques qui sont soit sortis de prison soit revenus d’exil sont ceux qui ont accepté d’accompagner le pouvoir de Ouattara. Ce sont leurs partis qui ont accès aux médias d’Etat et droit au financement de l’Etat. Le Fpi, lui, ne voulant pas s’inscrire dans cette voie, son président Affi N’Guessan croupit en prison pour rien et est traité comme un pestiféré. Selon des sources très proches du ministère de l’Intérieur, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Hamed Bakayoko a indiqué que «tant que le Fpi n’aura pas accepté d’entrer dans le jeu politique en accompagnant le pouvoir, il sera considéré comme n’existant pas et sera traité comme tel».

Pour tout dire, Ouattara veut ramener la Côte d’Ivoire 23 ans en arrière, à l’ère du parti unique. C’est-à-dire au temps où le chef de l’Etat issu du parti unique était le seul détenteur de tous les pouvoirs. De sorte qu’il avait un pouvoir de vie ou de mort sur tous ses concitoyens. C’est ce que Ouattara veut instituer. La loi qu’il vient de faire voter par les députés l’autorisant à gouverner par ordonnance pendant toute l’année 2013 est un signe révélateur de la dictature qui s’amplifie chaque jour.

Une justice partisane

Autre chose qui caractérise le recul de la démocratie en Côte d’Ivoire, c’est la prise en otage de la Justice par Ouattara et son clan. A la suite de la crise postélectorale, seuls les partisans du président Gbagbo sont arrêtés et jetés en prison sur toute l’étendue du territoire national. A ce jour, ce sont plus de 505 citoyens proches du président Gbagbo qui croupissent en prison. Et les plus nombreux sont ceux qui, depuis deux ans, n’ont jamais été présentés à un juge et par conséquent ne savent pas ce qui leur est reproché. En face, les pro-Ouattara ne sont pas inquiétés. Et ce malgré les crimes contre l’humanité dont ils se sont rendus coupables et dénoncés par les organisations de défense des Droits de l’Homme. Eux peuvent tuer sans courir le risque d’être poursuivis par la Justice. Il suffit pour cela que ceux qu’ils tuent soient simplement soupçonnés d’être des pro-Gbagbo. Ouattara a donc installé une Justice partisane en Côte d’Ivoire. Et, malgré les interpellations des organisations de défense des Droits de l’Homme qui dénoncent une Justice des vainqueurs en Côte d’Ivoire, Ouattara n’en a cure. Pour lui, les choses sont claires. A savoir que les victimes pro-Gbagbo ne méritent pas que Justice leur soit rendue.

La liberté de presse confisquée

La liberté de presse est aussi un des baromètres par lesquels on mesure le degré de démocratie d’un Etat. En Côte d’Ivoire, la liberté de presse est prise en otage par Ouattara. Dès son accession au pouvoir, il s’est désagréablement signalé par l’emprisonnement de journalistes. Il s’agit de César Etou, Didier Dépry et Boga Sivori, tous du quotidien Notre Voie, ainsi que Ousmane Sy Savané, Dg de Cyclone, société éditrice de Le Temps, Lg Infos et Prestige Mag. Si les trois premiers cités ont eu la chance d’être passés en flagrant délit et relaxés pour délit non constitué, Ousmane Sy Savané, lui, continue de croupir dans le sous-sol de la Côte d’Ivoire depuis plus d’un an sans qu’il ne connaisse ce qui lui est reproché.

Ouattara a aussi transformé le Conseil national de la presse (Cnp), en une structure gendarme. Dont la nouvelle mission est d’infliger des sanctions allant jusqu’à l’interdiction de parution uniquement pour les journaux proches de la gauche démocratique et qu’on appelle généralement les “journaux bleus”.

C’est le lieu de rappeler que les sièges de ces journaux ont été attaqués et cambriolés à plusieurs reprises par les hommes en armes de Ouattara. En ce qui concerne notamment Notre Voie, sa rotative a été emportée et son siège a été transformé en camp militaire pendant plus de cinq mois.

On ne peut pas museler l’opposition, mettre en place une justice partisane et mettre en mal la liberté de la presse et prétendre qu’on est démocrate. C’est faux ! En réalité, avec Ouattara, la Côte d’Ivoire a considérablement régressé en termes de démocratie.

Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr

 

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