Entre Yaya Jammeh et Macky ce n’est vraiment pas le grand amour. Le président gambien a démontré encore une fois qu’entre lui et son homologue sénégalais, il y a de sérieuses divergences
En visite à la ville frontalière de Farafeni, il a accusé Macky Sall d’avoir voulu « paralyser l’économie de la Gambie ». « Que nos ennemis sachent que nous n’avons peur de personne. Quoi qu’ils envisagent, ils nous trouveront ici. Nous allons les traiter sans pitié. D’Abdou Diouf à Macky Sall, ils m’ont tous combattu. Mais, je ne suis pas leur égal. Macky Sall me combat parce qu’il n’est pas indépendant. Jusqu’à présent, il est sous la coupe de François Hollande ».
Yaya Jammeh déclare qu’il aime les Sénégalais et il sait qu’ils l’aiment autant. Il n’a de problème qu’avec le chef de l’État.
« À chaque fois qu’un Gambien quitte le Sénégal, il me dit que les Sénégalais veulent qu’on leur prête le Président Jammeh pour 2 à 6 mois afin qu’il redresse le pays. C’est une vérité qui fait mal, mais c’est la vérité. Si vous (les Sénégalais) aviez un Président comme moi, le Sénégal serait développé comme la Gambie », dit-il.
« Je me demande comment le Sénégal peut élire quelqu’un comme Macky Sall. Cherchez un président qui croit en Dieu et qui n’est pas à la solde des Occidentaux. Je vais l’aider à développer le Sénégal. Malheureusement, Macky Sall est le 3e président du Sénégal avec qui je ne peux pas travailler », fait-il savoir.
Depuis 1994, dit-il, beaucoup d’entreprises sénégalaises trouvent du travail en Gambie. « L’aéroport de Gambie est construit par une société gambienne et sénégalaise. Ce que les sociétés sénégalaises ont eu en Gambie, elles ne l’ont jamais eu au Sénégal. Nous avons fait gagner plus de 250 millions de dollars au Sénégal en termes de contrats accordés à des entreprises sénégalaises », dit-il.
Selon lui, avant Macky Sall, Abdoulaye Wade a également essayé de le minimiser. « Wade, dans sa politique de provocation, a toujours rabaissé Gambie et son leadership. Mais je refusais d’être rabaissé. Quand il venait juste d’être élu, il m’a dit que les blancs ont une dent contre moi. Car je suis le plus jeune président africain noir qui ose leur dire des vérités crues. Je lui ai répondu qu’ils veulent nous prendre pour des esclaves et que je vais aller aux Nations Unies tenir un discours qui ne va pas leur faire plaisir. S’ils me détestaient à 10 %, les blancs allaient me détester à 100 %. Quand on est parti aux Nations Unies, j’ai dit des vérités que les blancs n’ont pas aimées », se remémore-t-il
Abdou Diouf en a également eu pour son grade, même s’il dit qu’au finish, ils sont devenus des amis. « On est toujours des amis. Je l’appelle grand frère, il m’appelle serigne bi », dit-il.
Abdoul Aziz
Source: senego.com
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