A l’occasion du 19e anniversaire de la Révolution du 22 juillet, Yahya Jammeh a réitéré son dégoût de l’homosexualité. Il a d’ailleurs rappelé que les gays ne sont pas les bienvenus en Gambie. Inutile donc d’envisager un séjour dans ce pays si l’on est homosexuel.
D’après lui, l’homosexualité est une « déclaration de guerre contre la religion, Allah et l’humanité », assurant que la croisade ne serait pas gagnée par les puissants cercles homosexuels.
Son discours télévisé, retransmis en direct, s’est donc longuement attardé sur la question de l’homosexualité. Une dérive contre nature, « anti-humanité, anti-Dieu, anti-civilisation », affirme le Président gambien.
En Gambie, comme dans d’autres pays africains, la communauté homosexuelle vit repliée sur elle-même, cachée. Les homosexuels se retrouvent entre eux de manière discrète sans jamais afficher publiquement leur préférence sexuelle.
Menace contre les homosexuels gambiens
Yahya Jammeh met en garde contre « tout gay ou lesbienne qui sera trouvé » en Gambie. Il promet un combat « sans pitié » contre cette « force satanique et profane » qu’est l’homosexualité. Une croisade dont le seul but serait, d’après lui, de conquérir et convertir les musulmans. Mais il prédit une défaite cuisante à ses ennemis.
En bref, le message est on ne peut plus clair : « Nous sommes prêts à manger de l’herbe plutôt que d’accepter le moindre compromis là-dessus. Tolérer l’homosexualité, c’est tolérer la légitimité de Satan. Nous ne tolérerons pas les gays ».
De nombreuses arrestations d’homosexuels ont lieu dans plusieurs pays du continent, notamment au Cameroun où les peines à leur encontre sont sévères. A ce jour, seul l’Afrique du Sud a ouvert depuis 2006 le « mariage pour tous », puis l’adoption par des couples de même sexe.
Le Président gambien a tout de même fait un point sur la situation économique et sociale du pays en soulignant avec enthousiasme le « développement rapide et ininterrompu » des 19 dernières années.
Fouâd Harit