Wikileaks: Assange promet «un million de documents»

0

Depuis le balcon de l’ambassade d’Équateur à Londres, où il est réfugié, Julian Assange a promis jeudi soir la révélation par le site Wikileaks de «plus d’un million de documents en 2013 affectant tous les pays du monde». Le fondateur de l’organisation prônant la transparence de l’information a voulu montrer à ses partisans qu’il ne baissait pas les bras dans l’adversité. Cela fait six mois exactement qu’il a trouvé asile dans la représentation diplomatique équatorienne dont il ne peut sortir au risque d’être immédiatement arrêté et extradé vers la Suède, où la justice souhaite l’entendre pour deux affaires de viol.

Chants de Noël, bougies, vin chaud, entre 100 et 200 supporters – et à peu près autant de journalistes – s’étaient massés sous les fenêtres de l’ambassade, juste derrière le grand magasin de luxe Harrods illuminé. Assange les a remerciés, ainsi que tous ceux qui chaque jour depuis six mois surveillent le site. Se disant «en sécurité ici» malgré une «liberté limitée», il a rendu hommage aux «232 journalistes qui passeront la nuit en prison ce soir» ainsi qu’au soldat américain Bradley Manning, détenu pour avoir transmis des centaines d’informations à Wikileaks.

«Trouver une solution diplomatique»

On l’avait dit souffrant d’une infection pulmonaire liée à son confinement mais l’Australien à la chevelure argentée a semblé en forme. Il a reçu des visites, dont celles de Lady Gaga ou de Jean-Luc Mélenchon. «C’est de la révélation de la vérité que tout découle», a-t-il déclaré. Il a dénoncé l’enquête «immorale» de la justice américaine sur Wikileaks, ainsi que le comportement du gouvernement de son pays d’origine, l’Australie.

Les chaînes d’information britanniques n’ont pas diffusé l’intervention et le cas Assange en pleine impasse suscite au Royaume-Uni pas mal de lassitude. Londres se dit engagé à «trouver une solution diplomatique» mais rappelle son «obligation légale de l’extrader vers la Suède». L’Équateur a demandé aux Britanniques qu’il puisse bénéficier d’un sauf-conduit ou que Stockholm apporte des garanties qu’il ne serait pas ensuite extradé vers les États-Unis, où il redoute d’être poursuivi pour espionnage.

Le président équatorien Rafael Correa a embrassé cette cause pour se présenter en parangon de la liberté d’expression. L’élection présidentielle prévue dans le pays en février devrait faire évoluer la situation. Brian, 23 ans, un étudiant équatorien à Londres, était venu mercredi soir apporter son soutien à «la cause de la transparence». «Je suis contre le front uni occidental et la stigmatisation d’Assange, a-t-il réagi. On ne parlerait pas tant des accusations criminelles dont il fait l’objet s’il ne s’agissait pas de lui.»

Wikistrike

Partager

Laisser une réponse