Vraiment la France ! Obiang Nguema appelé au secours d’une agonisante entreprise française

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Reçu en audience privée par le président Obiang, l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant était accompagné des responsables d’une entreprise française qui souhaite s’installer en Guinée équatoriale…

Le site web du ministère équato-guinéen de l’Information publie aujourd’hui des photos de l’audience que le président Obiang Nguema Mbasogo a bien voulu accorder à la délégation française conduite  par Claude Guéant, ancien ministre de l’Intérieur. Ce dernier qui vient d’ouvrir son propre cabinet d’avocat, était accompagné de son gendre, le banquier d’affaires Jean-Charles Charki, fondateur de Iota, une société de conseil financier spécialisée sur les pays émergents, et des responsables d’une entreprise française qui souhaite s’installer en Guinée équatoriale.

Selon le site gouvernemental, les conversations entre le président équato-guinéen et la délégation française ont précisément tourné « autour du sujet du secteur industriel. »

Devant la presse, Claude Guéant n’a pas voulu dévoiler le nom de cette entreprise. Il a toutefois précisé que celle-ci était en redressement judiciaire et que l’objectif de sa visite était de trouver un partenariat dans le pays.

Selon nos sources, le chef d’entreprise qui apparaît sur la photo ci dessus (2e à partir de la gauche) pourrait être M. Serge Bitboul, fondateur et Président Directeur Général de Geci international, une société française de transport, dont la filiale Geci Aviation SkyAircraft a été placée en redressement judiciaire, le 4 octobre dernier, faute de financement pour la poursuite du projet Skylander, un avion bi-turbo propulseur qu’elle projetait de construire à Chambley (Meurthe-et-Moselle).

Le Skylander est doté d’une autonomie de 2 000 kilomètres et est capable de se poser sur des pistes courtes et d’emmener jusqu’à trois tonnes de fret. L’entreprise, localisée dans une ancienne base aérienne de l’OTAN à Chambley, a mobilisé à ce jour plus de 130 millions de dollars, mais la plus grosse erreur du management de Sky Aircraft, selon le député socialiste Jean-Yves Le Déaut, est que sa direction n’ait pas pris de partenaire dès le début du projet. L’entreprise se retrouve dos au mur. Il lui manquerait entre 150 et 180 millions de dollars pour que son bimoteur puisse décoller à l’horizon 2014. Pire encore, les salaires des employés du mois de septembre n’ont pas été versés et les fournisseurs ne sont plus payés.

Serge Bitboul va donc devoir faire la démonstration de la viabilité de son plan et dénicher l’homme providentiel dont la surface financière constituera une garantie suffisante pour débloquer les 60 M€ promis par l’État français. Autant dire, l’oiseau rare ! Quand on connaît la passion du président Obiang pour les avions, il n’est pas difficile de deviner autour de quoi a pu tourner l’entretien. A suivre.

Assofrage

 

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