Assistons-nous à une pression franco-allemande sur un pouvoir cinquantenaire érigé par la France avec la complicité tacite du voisin allemand ? Dans les faits, tout porte à le croire. Dans le fond ; une hypocrisie de mauvais goût pour tous bons analystes du drame togolais. Il fallait faire l’éternel geste d’humanistes que les Européens ont toujours servi aux peuples opprimés. Bien plus, il fallait se servir du bel adage du journaliste Norbert Zongo qui dit que : « Le pire, c’est le silence des hommes bons » afin de ne pas avoir cette lourde conscience sur le cœur. C’est un peu ce que les socio-démocrates des deux ex puissances coloniales du Togo ont cru bon de faire. Ici, le mot d’ordre est le suivant : « Tu m’aides à quadriller mon pré carré et je t’aide aussi à prendre ce que tu peux prendre dans le pré-carré ». Ainsi, de Gaulle et le chancelier Konrad Adenauer en passant par François Mitterrand ou le très corrompu Franz-Josef Strauss, éternel « Ministre-président » de la Bavière, et ce, jusqu’à nos jours, la rengaine a été toujours la même. Côté face, on vient devant les Togolais parler de démocratie. Côte pile, on apporte tous les arsenaux de répression à une dictature immonde. Cinquante ans après la manœuvre, les édifices semblent commencer par s’écrouler. Et pour cause. La France qui regardait ailleurs quand Faure faisait en un seul jour trois coups d’Etat le 5 février 2005, semble vouloir changer de stratégie. Une stratégie aussi qui peine à prendre. Dans le jargon proche des « fascistes socialistes» de François Hollande, on dit vouloir désormais une coopération « gagnant-gagnant » avec les Africains. Qui dit mieux ? Plus loin, c’est un François Hollande qui jure à qui veut l’entendre qu’il va couper la tête de l’hydre « Françeafrique », et le jeter en haute mer. On en veut encore… Ici aussi, il n’en est rien. La donne internationale semble rattraper les faiseurs de tyrans et de tyranneaux. Partout, l’image des Français est en berne sur le continent. En Tunisie, tous les révolutionnaires du « faux printemps » Arabes savent désormais que le pays de Napoléon n’a pas d’amis mais seulement des intérêts. Au Mali, bien que la France soit arrivée sous le manteau de libérateur, les intellectuels maliens comme africains sont unanimes : l’expédition « Serval » n’est qu’une recolonisation du continent. Au Cameroun, les rapts de Français sont monnaie courante. L’image des gaulois en Afrique noire est au plus bas. Pour sortir un peu la tête de l’eau, François Hollande n’avait plus d’autres choix que de laissé son chien de garde Jean-Christophe Cambadélis tirer sur le pouvoir togolais pourtant adulé de père en fils par tous les officiels français de gauche comme de droite. Au Togo, «la démocratie est bafouée» glapit-il.
Alors, comment comprendre que, celui qui donne des leçons de démocratie au pouvoir de Lomé et accuse Faure de « voyoucratie » soit incapable de le dire aussi au régime ivoirien qui a tous les apparats des régimes les plus violents de ce monde ? D’ailleurs, un journaliste du côte de la lagune Ebrié nous martelait à Lynx.info que : « Ni hier ni aujourd’hui, le PS n’a œuvré par des actes à la réconciliation en Côte d’Ivoire. Il a toujours jeté de l’huile sur le feu ».
Comme si le gros mensonge sinon la « vraie-fausse » pression ne suffisait pas, un coup de fil au voisin allemand pour qu’il s’associe à la manœuvre afin d’endormir les Togolais a été peaufiné. Ainsi, les socio-démocrates allemands vont monter sur leurs ergots en tirant à bout portant sur un régime qu’ils avaient sous la houlette du très excentrique ministre des Affaires Etrangères Dr Franz Steinmeier adoubé. Ici la stratégie ne manque pas d’humour. Du côté de la Manche, le néophyte du PS Jean-Christophe Cambadélis est très explicite au micro de Christophe Boibouvier de RFI et en fait une démonstration magistrale de leur hypocrisie. Question de RFI : Quand le Parti socialiste français dit qu’au Togo, «la démocratie est bafouée», est-ce qu’il dit tout haut ce que François Hollande pense tout bas ? Réponse de Cambadelis : « Non, pas du tout. Nous ne sommes pas comme cela, nous ne sommes pas dans un régime où le parti au pouvoir est à ce point inféodé. Le Parti socialiste dit ce qu’il pense sur le sujet, et le président de la République dira au président Gnassingbé ce qu’il estime juste de lui dire » Avis aux étudiants de première année de science Po ! Pour les Allemands qui savent bien le faire mais de la manière très « moutonnière » faute d’une politique africaine cohérente et responsable, l’hypocrisie aussi a été de taille. Le porte-parole des droits de l’homme du groupe parlementaire SPD Christoph Strässer ne manque pas lui aussi les mots à la place qu’il faut : « Le groupe parlementaire SPD regrette que le gouvernement fédéral ait évité à ce jour une déclaration claire contre le gouvernement togolais contrairement à la France ». Tout est dit ! Quand on sait que l’Allemagne, est ce pays qui sait s’aligner derrière la France quand il s’agit du Togo, on se demande ; quelle est bien cette curieuse politique faite depuis plus de cinquante années d’hypocrisie et de filouterie contre le peuple Togolais ? Vont-ils aider le Togo à réécrire une autre page de leur histoire, où vont-ils laisser les socialistes français nous faire le coup de 1993 où ; on a vu une drôle de guerre contre la dictature togolaise avec des soldats français obligés de mettre leur boulimie sexuelle sur les filles béninoises à la frontière togolaise faute de guerre contre la dictature de Gnassingbé père ? La question reste toute posée.
Mais « con » est ce Togolais qui irait parier un morceau de pain sur une vraie-fausse pression qui n’existe pas sur le régime de Faure Gnassingbé sinon n’en a jamais existée de la part de ses protecteurs français et allemands !