Au nom de la réconciliation si chère dit-on au prince, nous sommes obligés de le dire. Les Kabyè natifs de Pya ont transformé la société nationale de télécommunications et certaines structures clés de l’administration publique en leur chasse gardée. N’en déplaise à ceux qui pensent à travers cet article que nous sommes contre telle ou telle autre ethnie du Togo, la gangrène du tribalisme a pris corps au pays et s’amplifie au point de devenir un système authentifié et certifié légal. Un petit exemple : le sieur AGON Essolakina, technicien supérieur en télécommunications de son Etat originaire de Pya, entre à Togotélécom et quelques années seulement après, il fait engager dans la même société son petit frère AGON Yao Abalo qui n’a que le niveau de la classe de première. Actuellement, le petit frère AGON Yao Abalo a réussi aussi à faire recruter sa femme Pitalounani épouse AGON comme agent d’entretien à Togotélécom. Une affaire de famille en somme. Pour la petite histoire, AGON Essolakina dispose à lui tout seul de 6 lignes téléphoniques qu’il a vite fait de transformer en cabines publiques lui générant des sous à chaque mois.
Dans un pays où trouver un petit job est un parcours de combattant, des individus forts de leur appartenance ethnique voient en des entreprises publiques appartenant à tous les Togolais leurs propriétés privées et personnelles. Ils en ont fait main basse et en disposent comme bon leur semble. Il n’y a que des Républiques bananières tropicalisées pour donner de pareils exemples tristes. Malheureusement, les exemples de ce genre sont légion un peu partout dans l’administration publique où il n’est pas du tout rare de voir des familles entières occuper des postes au sein des entreprises publiques. Le papa est recruté dans un premier temps, ensuite viennent la maman, les enfants, les cousins, cousines et maîtresses. Ainsi, des familles s’installent et prospèrent au sein de certaines administrations alors que d’autres Togolais doivent remuer terre et ciel pour parvenir à y décrocher une petite place. Et puis, tenez-vous bien ! Les postes les plus juteux de l’administration togolaise sont dans les mains de ceux que tout le monde connaît. Il y a même des fœtus et bébés qui ont déjà leur place garantie dans l’administration publique. Ceux qui ne sont pas de la confrérie, prière s’abstenir car il n’y a pas de place pour eux.
L’on s’en souvient comme si c’était hier que, feu Eyadema avait nommé Pètchètibadi Sam Bikassam DG de Togotélécom au nez et à la barbe de certains ingénieurs et cadres compétents de Togotélécom tel Batana Pawou Ankou. Sam Bikassam étant Kabyè de la « grande maison », c’est-à-dire de Pya ou de Lassa, feu Eyadema ne pouvait rater l’occasion de lui offrir ce bijou de la famille. Batana Pawou a du présenter sa démission de Togotélécom pour aller créer sa propre entreprise connue sous le nom de iPNET Experts sis à Agbalépédogan à, quelques 200m de la gare routière. A Togo Presse, un certain Rémy Banafey ASSIH originaire lui aussi de Pya règne en maître depuis des années. Les exemples, nous pourrions en citer à n’en point finir.
Comment peut-on après ces mascarades, demander aux Togolais d’accepter marcher dans la droite ligne de la réconciliation au moment où certains d’entre eux se la coulent douce avec les biens publics ? En tout cas, ce serait difficile, oh, très difficile que tous les laissés pour compte du système pourri et moribond du RPT puissent la mort dans l’âme répondre aux sirènes de la réconciliation si chère à Faure et à son camp qui désirent tant en faire un autre trophée de chasse.
Au fait, la réconciliation, la vraie se lit dans les actes et non dans les paroles. Les Togolais se réconcilieront le jour où ils auront tous accès aux emplois sur base de compétence, de mérite ; le jour où les élections seront transparentes et refléteront le choix du peuple et ainsi de suite….
Igomzikpe Malika Lynx.info